La question de l'installation d'une usine de montage de véhicules de la marque française Peugeot en Algérie n'est, semble-t-il, pas encore réglée. Les deux parties ne sont pas encore parvenues à trouver un terrain d'entente. S'exprimant en marge de la cérémonie de signature, hier à Alger, d'un accord entre le groupe public Gica et son partenaire chinois CBMI, pour la construction de deux nouvelles cimenteries à Mascara et Béchar, Abdessalem Bouchouareb, ministre de l'Industrie et des Mines, a souligné que «chacune des deux parties défend ses propres intérêts. Ce qui est tout à fait légitime dans ce genre de négociations». Ajoutant que «les négociations entre les deux parties sont toujours maintenues. Il y a eu une réunion de ce type, il y a une semaine de cela». Le ministre a refusé de donner plus de détails ou anticiper sur l'avenir de ce projet, considéré par beaucoup d'observateurs porteur pour l'économie nationale. La réalisation de ce projet est donc toujours maintenue, laisse entendre le ministre. Il n'existe pas de volonté de bloquer cet investissement, selon lui, mais le retard réside dans les termes des négociations entre les deux parties. Selon des sources, c'est le taux d'intégration qui pose réellement problème pour la concrétisation de ce projet. L'Algérie veut plus d'implication de la part du constructeur français, en matière de fabrication locale des composantes et pièces de rechange. La signature de l'accord portant implantation de l'usine PSA Peugeot-Citroën en Algérie était prévue le 10 avril, lors du sommet Algérie-France, organisé à l'occasion de la visite du Premier ministre français, Manuel Valls. Mais la partie algérienne a décidé de reporter cette signature à une date ultérieure. Certains observateurs avaient évoqué un report inattendu, car la signature de l'accord était officiellement prévue lors du déplacement du Premier ministre français à Alger. L'hypothèse d'un report lié aux tensions entre Alger et Paris a été fortement soulignée. Par ailleurs, le ministre de l'Industrie et des Mines s'est exprimé sur le nouveau cahier des charges imposé aux concessionnaires automobiles. Il a fait savoir que les nouvelles mesures ont pour objectif de mettre de l'ordre et d'améliorer le secteur de l'automobile, ainsi que les prestations en faveur des clients algériens. «C'est vrai», a-t-il dit, «ces nouvelles mesures ont provoqué quelques perturbations dans ce secteur, mais ces mesures vont organiser ce marché qui souffre depuis de longues années. Il faut garantir une transparence afin de le développer et créer ensuite des postes d'emploi durables.» A une question sur les licenciements chez certains concessionnaires, notamment ceux annoncés par Peugeot Algérie et Hyundai Algérie, le ministre a expliqué que «les licenciements font partie de la vie d'une entreprise». Quand l'activité ralentit, une entreprise est amenée à réduire ses effectifs, mais «avec la reprise, elle pourra de nouveau recréer des emplois», affirme le ministre de l'Industrie. Mais, Bouchouareb a estimé que la politique de développement du gouvernement dans ce domaine vise à créer des emplois durables. S'agissant de l'importation de véhicules de moins de trois ans, le ministre a expliqué qu'«on ne peut pas aller vers cette option». «L'Etat est en train de déployer beaucoup d'efforts pour l'édification d'une base industrielle automobile solide et de fabrication de pièces de rechange», a-t-il souligné. «Si l'Algérie procède à l'importation des véhicules de moins de trois ans, nous allons revenir au point de départ», a-t-il souligné.