Combien de voyageurs ont eu la désagréable surprise d'apprendre que leur vol a été retardé à la dernière minute. Après plusieurs heures d'attente et d'impatience, où souvent on ne sait à quel saint se vouer, on ordonne enfin d'embarquer… après 4, 5, voire plusieurs heures de retard. Des scènes qui se répètent pratiquement tous les jours à travers les aéroports du pays et du monde entier, d'ailleurs, mais à la seule différence que dans d'autres pays, les voyageurs sont indemnisés. Pour répondre un tant soit peu aux réclamations de clients de compagnies aériennes, l'Algérie a adapté sa nouvelle législation aux normes internationales en la matière. Avec sa publication au dernier Journal officiel, la nouvelle loi sur l'aviation civile adoptée en juin par le Parlement, définit par décret exécutif les droits des passagers du transport aérien public national. La loi sur les droits des passagers est donc officiellement entrée en vigueur, et ce, à compter du début de ce mois de juillet. Etabli pour protéger le droit des voyageurs effectuant leur voyage depuis un des aéroports du pays, le texte contient plusieurs nouveautés que ce soit pour les vols domestiques ou internationaux. La principale disposition concerne le remboursement des billets en cas d'annulation de vol. Il se fera «dans un délai de huit jours, au prix auquel ils l'ont acheté», précise le texte, ajoutant que «lorsque le retard est d'au moins cinq heures, le passager peut faire valoir son droit au remboursement». Autre cas, autre mesure. Si les voyageurs ont été informés de l'annulation, au moins deux semaines avant l'heure de départ prévue, ils ouvrent droit à une indemnisation : «3000 DA sur le réseau intérieur et 4500 DA sur le réseau international, sous réserve qu'ils ne bénéficient d'aucune autre indemnisation sous quelque forme que ce soit pour la même réclamation», selon l'article 9. «Cette indemnisation est versée dans un délai ne dépassant pas trente jours», ajoute le texte qui précise que «les dispositions de cet article prennent effet dans un délai d'une année, à compter de la date de publication du présent décret au Journal officiel». Aussi, dans le cas d'un «refus d'embarquement» défini par le texte comme «le refus de transporter des passagers sur un vol, bien qu'ils se soient présentés à l'embarquement», les mêmes dispositions s'appliquent. Par contre, «un transporteur aérien effectif n'est pas tenu de verser l'indemnisation prévue à l'article 9 s'il est en mesure de prouver, conformément à la législation en vigueur, que l'annulation est due à des cas de force majeure», explique le texte. Indemnisations sous forme de billets Interrogée sur ces nouvelles dispositions, une source du transporteur privé Aigle Azur confirme que la compagnie pratique l'indemnisation avant même la promulgation de cette loi. «Au cas où un voyageur est retardé, Aigle Azur s'engage à le dédommager, en plus d'assurer son déplacement à bord d'un autre vol, voire prévoir une chambre d'hôtel ou un moyen de transport de substitution (bus, train, taxi)», a fait savoir notre source qui précise qu'étant une compagnie de droit français, elle obéit à la législation européenne. «Une fois le retard considéré comme tel par le service juridique de la compagnie, une attestation du retard est délivré aux voyageurs concernés pour faire valoir leur droit», explique-t-on encore. Quant aux montants de l'indemnisation, ils varient en moyenne entre 100 et 250 euros, en forme de déduction sur le prochain billet. Contacté par nos soins, des responsables de la compagnie nationale Air Algérie n'ont pas répondu à nos questions. Toutefois, des voyageurs qui ont fait les frais de retards supérieurs à 4 heures nous ont témoigné qu'ils ont «bénéficié» d'indemnisation d'une valeur de 10 000 dinars sous forme de réduction sur un autre billet acheté.