Perchée sur les monts de l'Edough, qui culminent à 1000 mètres au-dessus d'Annaba, Séraïdi cultive les paradoxes. Magnifique pour les touristes en villégiature été comme hiver, cette commune de près de 8ooo habitants souffre le martyre dès qu'il s'agit de scolariser ses enfants. Une école primaire et un CEM, c'est tout ce qu'offre cette importante commune à ses résidents, à une quinzaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya. Quant au lycée, c'est simple : il n'y en a pas. Après leur BEM, les élèves se retrouvent à faire chaque jour la navette vers Annaba. Près de 300 sont inscrits dans les différents lycées de la wilaya et c'est un transport en bus assuré par l'APC de Séraïdi qui assume, tant bien que mal, la corvée contraignante du ramassage dès 7h du matin et du retour vers 17h. Les retardataires, quant à eux, auront toujours l'auto-stop pour palliatif sur une route de montagne souvent en plein brouillard et, en hiver, recouverte de neige… Aussi, n'y aurait-il pas moyen de construire un lycée et satisfaire ainsi la demande d'une population pénalisée par un transport conditionné par le bon vouloir de fourgons privés ? Approché sur le sujet, le P/APC nous dira qu'un dossier existe, depuis des années, sur les bureaux de la direction de l'Education la wilaya. L'assiette foncière de ce lycée a été située de manière à satisfaire, en termes de proximité, tous les hameaux alentours de Séraïdi. Mais ce projet n'est pas classé ‘'prioritaire'' par la wilaya et les ministères concernés, à cause des restrictions budgétaires que l'on sait. Cependant, faute de lycée pour l'instant, une alternative a été proposée par le directeur du CEM qui dispose d'un espace libéré depuis la suppression de l'internat et de la cantine. Ce bâtiment pourrait abriter les premiers effectifs de lycéens, moyennant certains aménagements. Cette proposition satisfairait parents d'élèves, élèves et personnels d'enseignement actuellement soumis à un calvaire, au quotidien, en matière de transport.