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Fetwa contre fetwas
Publié dans Le Temps d'Algérie le 11130

La République panique face à la vague salafou-wahhabite qui s'empare des médias, des mosquées, et plus grave encore, de l'espace public. Les autorités semblent enfin prendre la mesure de cette menace autrement plus insidieuse, et finalement plus dangereuse pour la cohésion nationale.
On a longtemps fermé les yeux devant les ostentations de ce courant rétrograde tout droit importé du Golfe. On a toléré l'accoutrement typiquement saoudien y compris dans les administrations et les établissements de l'éducation nationale et de la santé. On leur a ensuite offert sur un plateau les tribunes des mosquées pour y diffuser de vive voix cette idéologie mortifère qui conjugue le haram (illicite) à tous les temps (et tons).
C'en est trop pour un pays qui n'a pas fini de panser les blessures d'une décennie noire dont les muftis cathodiques des Al Saoud ne sont pas au-dessus de tout soupçon. Il est heureux que les pouvoirs publics décident de mettre le holà en avertissant contre les sombres desseins de ces hommes en qamis, fussent-ils immaculés.
Le président du Haut conseil islamique (HCI), Bouabdallah Ghlamallah, est envoyé, lui aussi, au charbon pour éteindre le feu qui prend. Pour sa toute première manifestation publique en tant que responsable de cette institution scientifique, il a prononcé une fetwa contre l'activisme menaçant pas seulement des sectes, mais aussi de certains courants religieux tout à fait étrangers aux référents algériens. Ghlamallah marche sur les traces du ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, qui en a fait son pain quotidien ces derniers temps.
Le salafisme dans sa version la plus arriérée qui se confond avec le wahhabisme, apparaît comme un épouvantail qui hante le gouvernement. Après avoir péché, avec un certain laxisme faut-il le souligner, au nom d'insondables calculs, les autorités constatent, à leur corps défendant, que le monstre grossit et devient chaque jour un peu plus difficile à maîtriser.
Tant mieux, donc, que l'on ait décidé de donner un coup de pied dans la fourmilière religieuse. Cette opération méthodique de «fetwa contre fetwa», qui met à contribution les institutions religieuses du pays, les «chouyoukhs» officiels et les médias, a évidemment reçu la bénédiction des hautes autorités du pays.
Que le président du HCI ait choisi, hier, la tribune de notre confrère gouvernemental «Echâab», est signe que cette affaire est prise très au sérieux. Il faut se féliciter de cette soudaine prise de conscience quant à la dangerosité de l'agitation des intégristes de tous poils.
Pourvu que cela dure, sommes-nous tentés d'écrire. Parce que, et par expérience, on est fondé à croire que cette «croisade» verbale contre ces courants obscurantistes revêt un caractère conjoncturel et qu'elle ne serait pas dénuée d'arrière-pensées politiciennes.
à quelques mois des élections législatives, la tentation est forte de vouloir disqualifier subtilement l'Islam politique en agitant le chiffon rouge de la menace salafiste. Il serait dommage d'oublier ces sermons itératifs de Mohamed Aïssa et Ghlamallah une fois le calendrier électoral bouclé.
Ceci, d'autant plus que l'activisme salafiste au sens wahhabite du terme, est une (horrible) réalité observable partout. Immuniser l'Algérie contre ces vents contraires venus du Golfe, ne pourra se suffire de quelques conférences et autant de prêches.
C'est un travail en profondeur de pédagogie religieuse qui doit faire appel à tous les supports de communication (école, lieux de culte, médias, réseaux sociaux …) pour neutraliser les germes qui pullulent dans la société. L'approche strictement sécuritaire n'a jamais été une panacée.
Les «théoriciens» locaux de ces courants ont opportunément envahi la société, là où le discours de l'état reste inaudible. S'il faut, donc, revoir toute la stratégie de fond en comble à travers une immersion dans la vraie vie des citoyens, on ne doit pas hésiter à le faire. Il y va de l'immunité de l'Algérie et de sa sécurité. Les discours, eux, ne sont que des paroles…


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