La radicalisation de canadiens qui se tournent vers l'extrémisme inquiète les services de renseignement de ce pays depuis quelques années. La tuerie, dimanche, contre une mosquée au Québec pourrait bien être le pire acte terroriste de l'histoire du Canada contre la communauté musulmane, d'après la presse de ce pays. Un attentat sans précédent. Cité par Le Journal de Montréal, un ex-policier parle des motivations idéologiques et n'écarte pas l'hypothèse que ce crime ait été perpétré par l'extrême droite. Des médias canadiens annoncent, eux, l'interpellation de deux personnes, dont un marocain. L'ex-policier note que l'attaque a eu lieu à un moment où Washington interdit l'accès en Amérique aux musulmans de nombreux pays, dénonçant le fait que la mesure pourrait être une inspiration pour l'extrême droite qui se radicalise. Six personnes ont été tuées et cinq autres sont dans un état critique à la suite d'une fusillade survenue dans une mosquée de Québec, dimanche soir, qualifiée d'acte terroriste par les gouvernements du Québec et du Canada. Une quinzaine d'autres personnes ont été blessées, tandis que 39 autres ont été sauvées. Quelques dizaines de fidèles se trouvaient à la mosquée, sur le chemin Sainte-Foy, lorsqu'au moins un suspect armé serait entré dans l'édifice, vers 19 h 45, et tiré sur les fidèles. Au moment de l'attaque, les hommes priaient au rez-de-chaussée, tandis que les femmes et les enfants se trouvaient à l'étage. L'attaque n'avait pas été revendiquée, hier, dans l'après midi. Citant des responsables du renseignement, NBC-News rapportait en octobre 2014 qu'Ottawa a eu vent de menaces terroristes de Daech contre des intérêts américains et canadiens sur le sol canadien. D'après la même source, les autorités canadiennes et américaines craignent des actes de décapitation ou des attaques à l'arme blanche contre des citoyens innocents. Des membres de l'EI auraient discuté d'un attentat terroriste dans un centre commercial canadien, ajoute NBC-News. Le Canada craint que des «loups solitaires», qui n'ont jamais quitté le pays, passent à l'action armée. Le pays redoutait, également, le retour des extrémistes canadiens, dont le nombre est estimé à 96, qui se battent dans les rangs de Daech en Syrie et en Irak. «Est-ce qu'ils reviennent avec une mission pour commettre un attentat au Canada, ou est-ce qu'ils reviennent parce qu'ils ne veulent plus rien savoir des actes terroristes?», c'est la question cruciale que s'étaient posés les services secrets canadiens en janvier 2017. La rupture de la coopération avec Damas n'aide pas les canadiens à obtenir des renseignements sur leurs ressortissants se trouvant avec Daech. Les extrémistes de Daech et l'extrême droite tirent profit du décret du nouveau président américain d'interdire l'accès en Amérique aux musulmans. Le ministre iranien des Affaires étrangères a précisé, il y a quelques jours, que le décret est un grand cadeau pour Daech. Le décret de Washington, qui accuse les musulmans d'être les auteurs des attentats terroristes, désigne la communauté musulmane comme cible pour l'extrême droite. Pourtant, et d'après des études réalisées par des structures mondiales, les musulmans sont les principales victimes de Daech.