Peur, colère et indignation sont les sentiments qui habitent, depuis les dernières 48h, l'esprit de la communauté algérienne installée au Canada. Quelques minutes après l'annonce de la fusillade, qui a eu lieu à l'intérieur d'une grande mosquée de Sainte-Foy au Québec, les pages Facebook qui regroupent des ressortissants algériens ont été alimentées par de nombreux messages dénonciateurs d'une «atteinte directe aux musulmans». Des centaines de commentaires ont été diffusés sur ce réseau exprimant leur colère à l'égard de ces «individus sans foi, ni loi». Le «soleil algérien au Canada» suivie par près de 12 000 internautes a annoncé un événement organisé par l'Association des musulmans et des arabes pour la laïcité au Québec. Elle a appelé, hier, à un rassemblement sous le slogan «Vigile pour les victimes de la mosquée du Québec». Au moins 1000 personnes ont répondu présent. D'autres pages à l'instar de «Algériens du Canada», ont diffusé minute par minute les différentes réactions des politiques et responsables canadiens. Les déclarations du premier ministre canadien, Philippe Couillard, ont beaucoup fait réagir. ému presque aux larmes face aux journalistes il dira : «Nous sommes avec vous. Vous êtes chez vous. Vous êtes les bienvenus chez vous. Nous sommes tous des Québécois. Il faut qu'ensemble, on continue à bâtir une société ouverte, accueillante et pacifique !». Les algériens notamment, ont vivement salué les dires du Premier ministre. «Nous avons besoin de nous sentir en sécurité, aujourd'hui, que les musulmans sont critiqué de tout part», écrit Riadh en réaction aux paroles de Philippe Couillard. Des canadiens, «très choqués» par la terreur qui a frappé l'une de leur plus grande ville, regrettent que ce soit toujours «des innocents qui se font tuer un peu partout dans le monde ...ils ont le droit de vivre ! Malheureusement, les propos d'un certain "dictateur" cette semaine n'arrangent pas les choses. Que ces gens trouvent la force et le réconfort nécessaire pour vivre cette épreuve», écrit Brethe une internaute sur l'une des pages Facebook créée après la fusillade. Amnesty International a rendu public pour sa part, un communiqué dans lequel elle condamne «fermement» cet acte qui a visé des citoyens musulmans. Un forfait, écrive-t-on qui démontre «un mépris total pour la vie et une haine fondée sur la religion». Amnesty International, en présentant ses condoléances aux familles des victimes, estime qu'«il est crucial que l'enquête policière soit menée promptement et que justice soit établie». La justice, ajoute-on, pourra «rassurer la communauté musulmane de la province de Québec» en lui montrant surtout, est-il encore écrit dans le communiqué, «qu'elle a accès à la sécurité, au même titre que tous les citoyens», a déclaré Béatrice Vaugrante, directrice générale de la section francophone d'Amnesty International au Canada. Il est certain, dit-elle, que les discours de haine et l'islamophobie sont «inacceptables et nourrissent la violence». Cette organisation appelle à démontrer «ensemble, surtout au plus haut niveau des leaders politiques, que la solidarité prévaut et que le respect des droits de tous et toutes à vivre en sécurité sans discrimination nous importe au plus haut point». Deux de nos ressortissants parmi les victimes D'après Le Journal, parmi les six victimes de l'attentat de dimanche soir à la grande mosquée de Québec se trouvent deux Algériens, un Marocain et un Tunisien. Une liste nominative, comportant les noms et les nationalités des victimes, a été remise quelques heures après la fusillade qui a eu lieu vers les coups de 18h30 (heure de canada) par les autorités du Québec à des leaders de la communauté musulmane de la région. Cette liste, que Le Journal a pu authentifier, a été publiée, hier matin, sur les pages Facebook de plusieurs membres de cette communauté. Selon des sources concordantes, les deux Algériens, l'un deux serait un certain Azzedine. Il était gérant d'une boucherie au Québec. Selon Mosaïque-fm, le Tunisien, originaire de Remada, Tataouine, il s'agirait d'un homme répondant au initiale de B.T, assistant en pharmacie à Tunis, qui est parti vivre au Canada, il y a maintenant 10 ans. Plusieurs blessés sont, également, à déplorer. Au moins une personne serait dans un état critique. La Sûreté du Québec (SQ) a convoqué la presse, hier, pour faire le point sur la situation. Elle a confirmé l'identité des victimes.