La justice algérienne a prononcé 50 condamnations à mort en 2016, révèle, hier, Amnesty International, dans son rapport annuel sur la peine de mort dans le monde. Un peu mois qu'en 2015 durant laquelle 62 personnes ont écopé d'une perpétuité. Les condamnations ont été prononcées, selon ce rapport, par les tribunaux pour des infractions liées au terrorisme, pour meurtre et pour viol. Amnesty International, affirme n'avoir recensé aucune exécution en 2016 car, rappellent les rédacteurs du document «l'Algérie a institué un moratoire sur les exécutions depuis 1993». L'Algérie, note cette ONG continue de jouer un rôle important sur le plan international en vue d'inciter les pays à cesser de recourir à la peine de mort. «Elle a toujours parrainé et voté en faveur des résolutions de l'Assemblée générale de l'ONU, appelant à un moratoire sur l'application de la peine de mort», écrit Amnesty International. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui, en s'exprimant au Parlement européen à Bruxelles en 2003, avait, lui, affirmé être «personnellement favorable à l'abolition de la peine de mort». En outre, en 2016, l'Algérie a parrainé et voté en faveur de la résolution 71/187 adoptée par 117 Etats lors de l'Assemblée générale des Nations unies, le 19 décembre 2016. Cependant, sur le plan national, Mme Hassina Oussedik, directrice d'Amnesty international Algérie «regrette fortement que la dernière révision de la constitution n'ait pas consacré l'abolition de la peine de mort alors que plus de la moitié des pays du monde ont, désormais, aboli ce châtiment cruel et inhumain». Cette question de longue haleine est revenue au devant de la scène, rappelons-le, après le kidnapping puis l'assassinat de la petite Nihal dans la wilaya de Tizi Ouzou, en Août dernier. Certains citoyens à travers les réseaux sociaux avaient appelé à l'application de la peine de mort pour «rendre justice à toutes les victimes des crimes abominables». D'autres se justifiant par les versets coraniques demandent de prévoir cette peine dans les textes de loi. Des juristes eux, ont appelé à l'appliquer pour certains cas très précis dont celui du kidnapping d'enfants. Seulement, à ce jour, aucune décision concerte n'a été prise. Par ailleurs, dans son rapport annuel, Amnesty International révèle avoir recensé 1 032 exécutions en 2016 au niveau mondial sans inclure la Chine, contre 1 634 en 2015. «L'Iran, l'Arabie saoudite, l'Irak, le Pakistan et la Chine sont les cinq pays qui ont exécuté le plus grand nombre de condamnés», précisent les rédacteurs. Les Etats-Unis pour la première fois depuis 2006, ne figurent pas dans cette liste, souligne-t-on dans le document. «Le nombre d'exécutions recensées aux USA est le plus bas depuis 1991», selon Amnesty. La baisse du nombre d'exécutions au niveau mondial est en grande partie due aux chutes enregistrées en Iran (passant d'au moins 977 à au moins 567) et au Pakistan (passant de 326 à 87). Toujours selon, ce rapport, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le nombre d'exécutions recensées a baissé de 28 %. Cependant, l'Iran et l'Arabie saoudite continuent de figurer parmi les pays ayant exécuté le plus grand nombre de personnes. Salil Shetty, Secrétaire général d'Amnesty international déclare qu' «il n'y a qu'une poignée de pays qui continuent d'exécuter massivement des condamnés. La plupart des pays ne laissent plus l'Etat prendre la vie d'êtres humains».