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Michael Jackson,«roi de la pop» et star planétaire, est mort
L'évènement a fait l'objet d'une couverture médiatique planétaire
Publié dans Le Temps d'Algérie le 26 - 06 - 2009

Né le 29 août 1958 à Gary, dans l'Indiana (nord des Etats-Unis), Michael Jackson est décédé jeudi à l'âge de 50 ans à Los Angeles (Californie). Il a été l'une des plus grosses stars de l'histoire de la musique, aux côtés des Beatles ou d'Elvis Presley, grâce avant tout à Thriller, l'album le plus vendu de tous les temps.
L'Américain a marqué la musique moderne par sa voix haut perchée et ses talents inouïs de danseur, reprenant dans les années 80 le flambeau des stars noires des années 60/70. Selon des chiffres cités aux Etats-Unis, il a vendu un total de 750 millions de disques, un record pour un artiste solo.
A la sortie de Thriller en décembre 1982, Jackson, 24 ans à l'époque, était déjà une vedette : il avait débuté à l'âge de quatre ans dans le groupe funk Jackson 5, aux côtés de ses frères, sous la férule impitoyable de leur père, Joe Jackson, qui a lancé en 1962-1964 le groupe avec ses cinq fils : Jackie, Jermaine, Tito, Marlon et Michael. Premier hit à onze ans, soit en 1969, avec les Jackson Five's, I want you back, suivi d'un contrat avec Motown, le célèbre label noir de Detroit.
En 1970, il se lance en solo et en 1979 signe la sortie de l'album Off The Wall, produit par Quincy Jones, 11 millions d'exemplaires vendus. L'album Thriller se vend à plus de 41 millions d'exemplaires et fait de lui l'une des plus grandes vedettes pop de la décennie 80. En 1984, le chanteur et danseur se brûle au visage durant le tournage d'une publicité Pepsi. Une année après, il achète pour 47,5 millions de dollars la société ATV Music Company qui détient les droits des chansons de John Lennon et de Paul McCartney.
L'année 1987 voit la sortie de l'album Bad qui se vend à plus de 20 millions d'exemplaires, suivie de la publication d'une autobiographie, Moonwalk, en 1989. C'est en 1990 qu'il est vu pour la première fois portant un masque chirurgical en public. 1991, sortie de l'album Dangerous, 21 millions d'exemplaires vendus.
Première interview télévisée en 14 ans au cours le laquelle il dément dormir dans une chambre à oxygène et affirme que la blancheur de sa peau est due à une maladie, le vitiligo, qui provoque des décolorations cutanées. Ses déboires avec la justice sont réglés en 1994 avec la suspension des poursuites pour attentat à la pudeur après un accord avec les plaignants et le versement de plus de 20 millions de dollars. Année où il se marie avec Lisa Marie Presley, la fille de feu le King, Elvis, 26 ans.
En 1996, il divorce et se remarie avec Deborah Rowe, l'infirmière de son dermatologue, âgée de 37 ans. Naissance de son premier fils, Prince Michael Jr, en 1997 et en 1998, naissance de sa fille, Paris Michael Katherine. En 2002, divorcé, son troisième enfant, Prince Michael II, naît de mère porteuse inconnue, qu'il rend célèbre en le tenant au-dessus du vide par la fenêtre d'un hôtel de Berlin devant la presse. Il crée ainsi une vive polémique. 2003 coïncide avec la diffusion en février du documentaire Living with Michael Jackson (Vivre avec Michael Jackson) où la star déclare qu'il n'y a aucun mal à dormir avec des enfants, ce qui lui vaut de nouveaux déboires avec la justice.
Le 18 novembre, après trois mois d'enquête, la police mène une vaste perquisition à Neverland, le ranch de la star. Le 20 novembre, Jackson se livre à la police et est arrêté. Il passe un peu plus d'une heure en détention avant d'être relâché contre le versement d'une caution. Le 16 janvier 2004, Jackson plaide non coupable lors de sa première comparution devant la justice, transformée en grand show médiatique.
Acquitté, il quitte alors la Californie pour vivre, entre autres, à Bahreïn, dans le Golfe, puis en Europe et à Las Vegas (Nevada, ouest). Ce n'est qu'en 2006 qu'il remonte sur scène à Londres pour la première fois depuis neuf ans à l'occasion des World Music Awards. Londres où il devait donner une série de concerts en juillet.
Basculé dans une autre dimension grâce à Thriller
Thriller est l'album des superlatifs. C'est ce disque, son sixième en solo, qui l'a fait basculer dans une autre dimension. Ses chiffres de vente sont sujets à controverse puisqu'il n'existe pas de comptage mondial officiel. Le label Epic (Sony Music) a longtemps mentionné un total de 104 millions d'albums. Mais nombre de spécialistes jugent ces chiffres exagérés et situent la fourchette entre 50 et 60 millions. Réédité l'an dernier à l'occasion de ses 25 ans, Thriller restera sans doute à jamais l'album le plus vendu de tous les temps : la crise qui touche l'industrie du disque semble exclure que de tels sommets soient à nouveau atteints.
Il a passé 80 semaines dans le top 10 aux Etats-Unis, dont 37 à la première place. 27 fois disque de platine (27 millions d'exemplaires) aux USA, il est le seul album à y avoir réalisé les meilleures ventes deux ans de suite (1983 et 1984). Il a été disque de platine ou de diamant dans seize pays, dont le Royaume-Uni, la France ou le Japon. Sur ses neuf chansons, sept sont sorties en singles. C'est sur l'un d'eux, Billie Jean, que ce danseur surdoué avait étrenné son fameux pas glissé, le moonwalk, en mai 1983, lors d'une émission télévisée pour les 25 ans de Motown.
Ce mythique label de musiques noires avait lancé les Jackson 5 en 1968, avec Diana Ross comme marraine. Thriller, qui a mis la musique noire au premier plan, était le deuxième album de Jackson réalisé avec le producteur Quincy Jones après Off the wall (1979), autre jalon de sa carrière. Mélange de soul, de disco-funk et de pop, Thriller avait bénéficié de la participation de grands noms, Paul McCartney (sur The girl is mine) ou le guitariste Eddie Van Halen (sur Beat it).
La chanson d'ouverture, Wanna be Starting Something, utilisait le thème de Soul Makossa de Manu Dibango (1972), ce qui avait conduit le saxophoniste camerounais à engager une procédure contre le chanteur américain. Le succès de l'album s'explique également par des facteurs sociétaux. Sa sortie a eu lieu à l'apogée du vinyle, supplanté peu après par le CD, et correspondait à l'avènement de la chaîne musicale MTV.
Celle-ci a contribué à faire de Jackson le «king of pop», tandis que les clips novateurs de ce dernier ont renforcé la notoriété de la chaîne. Le court-métrage réalisé par John Landis pour la chanson Thriller a révolutionné l'histoire du clip... et impressionné des millions d'enfants avec ses danseurs zombies. Après Thriller, Jackson connaîtra un déclin artistique progressif, les albums suivants, Bad (1987), Dangerous (1991) et Invincible (2001) suscitant de moins en moins d'intérêt critique.
Stars, hommes politiques et fans pleurent le roi de la pop, Michael Jackson
La nouvelle de sa mort a provoqué une onde de choc à l'échelle de la célébrité planétaire du «roi de la pop». Selon le Los Angeles Times et le site internet spécialisé dans les célébrités TMZ.com, qui a le premier donné la nouvelle, Jackson, qui aurait fêté ses 51 ans en août prochain, a été victime d'un arrêt cardiaque à son domicile de Holmby Hills, un quartier opulent du nord-ouest de Los Angeles, où il louait un manoir depuis janvier.
A l'extérieur de l'hôpital, dont les accès aux urgences étaient bloqués, des centaines de journalistes et de badauds se sont rassemblés tout l'après-midi et formaient une foule compacte. Ils étaient tenus à distance des bâtiments par la police. Le décès du «roi de la pop» intervient alors que le chanteur espérait effectuer son grand retour sur scène cet été à Londres.
En apprenant le décès soudain de l'une de ses icônes, le «roi de la pop» Michael Jackson, des centaines de personnes se sont massées devant l'hôpital de Los Angeles, où avait été transportée la star, oscillant entre stupeur et chagrin.Tout l'après-midi, la foule a grossi devant l'hôpital Ronald Reagan de l'Ucla (université de Californie à Los Angeles), un établissement ultramoderne inauguré il y a moins d'un an dans l'ouest de la mégalopole californienne.
La plupart des admirateurs rassemblés balayaient d'un simple revers de la main le parfum de scandale entourant la star. «On savait qu'il était fou. Mais c'est Michael Jackson», disent ses admiratrices. Leur idole s'est éteinte mais pour les fans de Michael Jackson qui commentaient la nouvelle à New York, de Times Square à Harlem, où ils s'étaient regroupés pour un hommage spontané et musical, le «roi de la pop» est un mythe éternel.
Sur la toile, les messages de sympathie s'égrenaient, signés de vedettes ou d'anonymes en hommage au défunt «roi de la pop» Michael Jackson. Par centaines de milliers, les inconditionnels de l'artiste ont commencé à livrer leur peine et leur admiration pour celui qui a bercé une partie de leur jeunesse. L'autre site de socialisation au succès planétaire, facebook, a vu le nombre de connexions exploser (28 000 membres en quelques heures) sur une page consacrée au défunt.
La chanteuse Madonna,l'actrice Elizabeth Taylor, proche amie de longue date de la pop star, son producteur Quincy Jones, qui a fait de Michael Jackson dans les années 80 la star planétaire avec l'album Thriller, se sont dit «totalement bouleversés». «Michael Jackson a fait en sorte que la culture accepte une personne de couleur bien avant (le golfeur) Tiger Woods, bien avant (la diva de la télévision) Oprah Winfrey et bien avant (le président) Barack Obama», a affirmé pour sa part le révérend Al Sharpton, militant des droits civiques des Noirs, lors d'une conférence de presse improvisée à Harlem.
Dans un communiqué le gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger, dira : «Même s'il y avait de sérieuses questions sur sa vie personnelle, Michael était sans conteste un grand artiste et sa popularité a touché des générations et l'ensemble de la planète.» En Chine, où Thriller a accompagné les premières années d'ouverture du régime communiste sur le monde, Zhao Yan, président du Fan Club Michael Jackson à Pékin, a annoncé une veillée à la bougie près du lac de Houhai, quartier branché de la capitale.
Au Japon, où la star déchaînait les passions, le ministre de l'Intérieur a exprimé sa «tristesse». En France, le tout nouveau ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, a rendu hommage à ce «génie musical et du spectacle» mort dans «une grande solitude», rejoignant la destinée tragique de Marilyn Monroe, James Dean et Elvis Presley. L'ancien chanteur des Beatles, Paul McCartney, a salué hier sur son site internet la mémoire du chanteur Michael Jackson, un «homme enfant au talent immense».
Le Premier ministre britannique, Gordon Brown, par la voix de son porte-parole, a de son côté regretté «une nouvelle très triste pour des millions de fans de Michael Jackson en Grande-Bretagne et dans le monde». La Fondation Nelson Mandela a déclaré regretter le décès prématuré de Michael Jackson. Michael Jackson avait assisté en 1999 à l'anniversaire de l'ancien président sud-africain Nelson Mandela, célébré dans l'intimité à Johannesburg.
Les médicaments et le stress à l'origine de la mort ?
Brian Oxman, avocat de la famille Jackson, interrogé sur CNN, a affirmé à propos du décès du chanteur que «ce n'est pas quelque chose d'inattendu (...) à cause des médicaments qu'il prenait». «Les gens de son entourage lui ont permis d'avoir accès (à des médicaments).» Pour Uri Geller, ami proche de Michael Jackson, la mort du chanteur américain, victime d'un arrêt cardiaque, peut être provoquée, selon lui, par le stress engendré par les concerts qu'il devait donner cet été à Londres.


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