Les imams à travers le territoire national devront s'en tenir au strict respect des horaires des prières, selon le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa. Invité hier dans la matinale de Dzair TV, le ministre a émis le souhait d'unifier la prière, particulièrement en ce mois de Ramadhan, durant lequel l'annonce de la rupture du jeûne se fait de manière aléatoire, souvent même dans des mosquées d'une seule commune. Abordant longuement ce sujet, il a reconnu des dysfonctionnements dans l'exactitude de l'appel du Muezzin pour deux principales raisons. La première est liée à la «pression» que subissent les imams par des citoyens pour lancer El Adhan à quelques secondes d'interférence. La seconde est, évoque Mohamed Aissa, les moyens traditionnels qui induisent en erreur l'imam, notamment le réglage des montres et des horloges. «Avant que cela ne devienne obligatoire, nous avons appelé les muezzins de la capitale à faire en sorte que la rupture du jeûne soit annoncée au même moment», dira le ministre qui reconnaît la nécessité de recourir à d'autres moyens plus performants pour unifier les horaires des prières. Il citera l'exemple de la Turquie où un seul imam appelle à la prière pour plusieurs mosquées. «Un seul Muezzin pourra lancer la prière et son Adhan sera retransmis à l'instantané dans d'autres mosquée d'une même commune», explique le ministre. Une idée qui commence à faire son chemin, dira-t-il, en attendant son application. A l'occasion du mois sacré, le ministre a rappelé à l'ordre les imams qui laissent les portes des mosquées ouvertes sans leur présence. «C'est une voie qui laisse l'accès libre à des intrus, n'hésitant pas à porter atteinte à l'organisation des mosquées», estime le ministre, citant plusieurs exemples d'individus qui à cause de l'absence des imams se permettent de dérégler les sons des haut-parleurs des minarets ou d'organiser des prières. «Je l'ai souvent répété, l'imam est le maître de sa mosquée, il sait comment maintenir l'ordre et l'organisation, c'est pour cela que sa présence est obligatoire», rappelle encore Mohamed Aissa qui en profite pour affirmer que les imams sont libres de décider du nombre d'heures de la prière El Tarawih ainsi que de la tenue ou pas de la prière d'El Tajhid. «Nous les avons formés pour qu'ils puissent justement prendre ce genre de décision, et le ministère n'a pas à intervenir», insiste-t-il. Bannir la violence Aussi, et pour dénoncer les agissements des citoyens qui violent les règlements des mosquées, le ministre donne le feu vert aux imams afin qu'ils déposent plainte contre ces citoyens, affirmant que son département «les appuiera et les soutiendra». Sur un autre volet, celui du discours des imams, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs a affirmé que leur but premier est d'appeler la société à s'éloigner de toute forme de violence. Il incite, dit-il, à «bannir le discours de la haine de l'autre, afin de se prémunir contre toute dérive dangereuse susceptible de provoquer des divisions au sein de la nation». Pour le ministre, la diversité dans les idées et les opinions religieuses «ne doit pas être un facteur de division, servir de prétexte pour l'exclusion de l'autre ou justifier des comportements et des agissements contraires aux préceptes de l'Islam». Rappelant le rôle des mosquées, Mohamed Aissa a mis en exergue la nécessité de mettre à l'abri ces lieux de culte des adeptes de la violence et du sectarisme religieux. De même, le discours de l'imam doit se référer uniquement, insiste-t-il, à la société algérienne et au vécu des citoyens.