Après les Français, les Allemands, les Coréens et les Italiens, les Russes veulent investir en Algérie dans le secteur de l'industrie mécanique et ferroviaire. C'est du moins le vœu exprimé par le vice-ministre russe de l'Industrie et du Commerce, Alexandre Morozov, dans un entretien accordé à l'agence APS. «Actuellement, on doit penser à des projets industriels concrets et de haute technologie allant dans le sens de la promotion du partenariat bilatéral dans le domaine de l'investissement. Les gouvernements algérien et russe jugent nécessaire de commencer à diversifier davantage les relations économiques et commerciales entre les deux pays», a soutenu Morozov dont le pays avait été l'invité d'honneur de la Foire internationale d'Alger en mai dernier. Se montrant plus concret et plus offensif, le responsable russe a ciblé certains domaines précis avec les entreprises qui souhaiteraient s'y mettre. Il s'agit de la branche de l'industrie ferroviaire, a-t-il fait savoir, précisant que trois sociétés russes sont prêtes à investir en Algérie à travers un partenariat à long terme, qui sont en l'occurrence Ouralvagonzavod, PAO NPK OVK et ZAO Transmachholding. «Ces entreprises sont intéressées à réaliser des projets avec des partenaires algériens à travers des usines mixtes d'assemblage de matériel roulant et la création de centres de services dans le secteur ferroviaire», précise-t-il. En outre, la société russe Pao Kamaz, qu'il présente comme le plus grand producteur de véhicules poids lourds en Russie, «est prête à faire des propositions en matière de partenariat dans le domaine de l'industrie des véhicules». Par ailleurs, Morozov évoque aussi un projet de partenariat avec la société russe Rostselmach pour la production de moissonneuses-batteuses en Algérie : «ce projet est actuellement en phase d'examen». Dans ce sens, il considère que tous ces projets sont à même d'assurer, dans un avenir proche, les conditions préalables pour renforcer la coopération bilatérale et la cadence des investissements communs entre l'Algérie et la Russie. Selon lui, des entreprises russes sont également intéressées par la coopération avec l'Algérie dans des domaines tels que l'énergie verte, le traitement des déchets industriels et ménagers et la gestion des ressources en eau. Concernant la coopération dans les énergies renouvelables, le ministre russe met en exergue l'intérêt que porte son pays au vaste programme d'énergies renouvelables lancé par l'Algérie pour arriver à une capacité de 4500 mégawatts l'horizon 2030. En réalité, la coopération industrielle entre Alger et Moscou n'a jamais cessé, même si elle avait connu un certain ralentissement dans les dernières années. Ceci dit, la coopération existe toujours, et ce, à l'instar de Renault Russie qui fournit à Renault Algérie des composants qui rentrent dans la construction de la Symbol, montée à l'usine de Oued Tlilet à Oran. Autrement, la Russie qui est connue pour être l'un des plus importants fournisseurs de l'Algérie en armement et en blé, envisage de conquérir d'autres domaines tels que l'apport de la technologie pour ce qui est du froid et de la télécommunication.