La solidarité citoyenne ne se décrète pas. Chez les algériens, elle se manifeste comme par automatisme. Que ce soit durant des occasions religieuses ou à longueur d'année, des jeunes parfois à peine âgés de 25 ans s'organisent avec ou sans agrément pour tendre la main au plus démunis. Leur moyen de communication : les réseaux sociaux. Afus N'Tallet, Les artisans du sourire, Sadaqa, Zad El Miaâd, Tous solidaires… sont autant de noms de pages créées sur Facebook pour appeler à la solidarité en ce mois sacré. Administrées par des filles et des garçons, des étudiants et des lycéens, ces pages ouvertes au public diffusent à longueur de journée des messages incitatifs à la solidarité. Sans rien attendre en retour et sans chercher à être connus, ces jeunes adeptes du bénévolat se motivent au quotidien pour récolter des dons qu'ils distribuent ensuite aux familles. «Tout le monde peut aider. Avec un dinar, un produit alimentaire ou un vêtement, un seul internaute peut venir en aide à une dizaine de personnes démunies», postent les Admin de la page Sadaqa au premier jour du mois de Ramadhan. Trois semaines plus tard, la page rassemble plus de 13 250 abonnés qui participent à l'action de solidarité initiée par Houssem, étudiant en 2e année de pharmacie. «Les jeunes et même les plus âgés sont souvent branchés sur Facebook ; c'est un outil que pratiquement tout le monde utilise. Donc, je m'en suis servi pour une cause que j'estime importante en ce mois de Ramadhan particulièrement», confie Houssem. Pour s'organiser, il a d'abord invité ses «amis» à suivre sa page et apporter leur aide. Puis à leur tour, ils sont appelés à faire passer le message à d'autres internautes. «Ça va très vite, un seul clic et vous êtes abonnés sur la page, une fois que vous y êtes, vous pouvez adhérer ou pas à l'action. Généralement, on y adhère», explique notre interlocuteur, qui poursuit : «Les abonnés proposent leur aide, et avec mes amis bénévoles, on se déplace pour récupérer les dons des bienfaiteurs». En l'espace de quelques jours, la chambre de Houssem est devenue un stock de produits alimentaires. Pour les distribuer, la méthode est simple : «Chacun des bénévoles constitue une liste de personnes dans le besoin. Parfois ces personnes sont un voisin, un ami, un SDF». Au 21e jour du mois de Ramadhan, Sadaqaa a réussi à venir en aide à 102 personnes. " «Nous leur avons offert des sacs contenant des produits alimentaires, les vêtements nous les avons distribués aux SDF», se réjouit Houssem qui affirme vouloir perpétuer cette initiative l'an prochain. Pour l'association, Les artisans du sourire, constitué d'un groupe de jeunes de la commune de Raïs Hamidou à Alger, aider les autres est une tradition qu''ils perpétuent depuis plusieurs années. Les premiers initiateurs étaient encore au lycée lorsqu'ils ont commencé à récolter grâce à Facebook des dons pour les familles démunies. Aujourd'hui à l'université, Abderrahmane, Yassine, Rafik et Marwan n'ont pas perdu un brin de leur motivation et de leur envie d'aider. Cette année, en plus d'avoir distribué des denrées alimentaires et des petites sommes d'argent, ils ont organisé une soirée de circoncision au profit de 32 petits garçons issus de familles nécessiteuses. A l'approche de l'Aid, ce groupe d'amis élargi active pour récolter des vêtements pour les enfants. 108 940 associations agréées Si, sur les réseaux sociaux, les jeunes internautes sensibles à l'action humanitaire se contentent de jouer le rôle de médiateur entre les bienfaiteurs et les nécessiteux, d'autres s'organisent en associations agréées. Selon le ministère de l'Intérieur, 108 940 associations sont recensées au niveau national. Les comités de quartier sont au nombre de 23 371 associations agréées, soit 21,45% du nombre global. Les associations sportives et d'éducation physique sont au nombre de 18 032, soit 16,55%. Parmi ces associations, l'on trouve aussi celles formées par des parents d'élèves qui ont atteint cette année, selon le département de Bedoui, le nombre de 16 631 associations. Les associations religieuses sont au nombre de 15 974, les associations à caractère culturel, 13 134. Ces associations activent majoritairement à Alger qui regroupe 11 962 associations. Puis Tizi Ouzou (56 014), Béjaïa (5502), Batna (4146), Constantine (4096), Adrar (3725), Oran (3719), M'sila (3108).
