Ils ont choisi la veille de la célébration de la date du 1er Novembre 1954, un anniversaire hautement symbolique pour le peuple algérien, pour manifester et exprimer leurs revendications qu'ils considèrent «comme légitimes de par leurs sacrifices et leur participation à la sauvegarde de la République». Ce sont les rappelés du service national durant la décennie noire qui ont observé un sit-in pacifique, hier, devant le palais du Mechouar de Tlemcen, situé à quelques mètres du secteur militaire. Ils étaient une centaine à entonner l'hymne national et des chants patriotiques et de revendiquer leur «reconnaissance officielle, le versement d'une pension militaire, l'accès aux soins dans les établissements militaires de santé, la régularisation de leur situation vis-à-vis de la sécurité sociale et la prise en charge de leurs préoccupations sociales, notamment l'accès aux logements sociaux et à l'emploi». Les protestataires, regroupés au sein de la coordination des rappelés et maintenus du service national, estiment qu'ils sont «marginalisés et victimes d'une injustice». Ils expliquent que «certains rappelés durant la période allant de 1994 à 1999 ont bénéficié d'un rappel d'indemnités de 400.000 dinars et d'une pension mensuelle de 40.000 dinars contrairement aux maintenus qui, à ce jour, n'ont perçu aucun dinar». C'est donc l'administration militaire qui a ouvert une brèche dans le traitement de ce dossier et qui a poussé les non-bénéficiaires de ces indemnités à crier «à l'injustice». «Moi, j'ai été maintenu durant plus de 14 mois et je n'ai perçu tout au long de cette période qu'une solde alors que certains rappelés ont bénéficié d'une pension de retraite et d'un rappel très conséquent pour le même service rendu à la patrie. N'est-ce pas là un déni de droits ?», affirme Zakaria B., chômeur de son état, père de trois enfants et toujours dans l'attente d'un logement social. Ces affirmations sont partagées par l'ensemble des protestataires qui indiquent «qu'à l'échelle nationale ils sont plus de 150.000 éléments rappelés durant la décennie noire dont une grande majorité a été abandonnée à son sort». Par ailleurs, le choix de la date n'est pas fortuit et les manifestants affirment «qu'hier, les Chouhadas et les Moudjahidines se sont sacrifiés pour libérer le pays du joug du colonialisme. Dans un passé récent, leurs enfants se sacrifiés fièrement dans les rangs de l'ANP pour sauvegarder la République et lutter contre le terrorisme. C'est pour cela que nous avons choisi cette date pour s'exprimer par ce sit-in, car l'ANP est la digne héritière de la glorieuse ALNg et que nous sommes toujours prêts à prendre les armes pour défendre notre pays en cas de besoin».