ses habitatnts ont procédé à la fermeture de la RN 12 Le blocage des routes, bien qu'il suscite la désapprobation des usagers et des populations, en général, car pénalisant le simple citoyen à plus d'un titre, continue être un moyen de pression sur les pouvoirs publics afin de les amener à améliorer le vécu quotidien. C'est ainsi que les habitants du village Ighil Ouradjah, à une dizaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, ont procédé avant-hier dimanche à la fermeture de la RN 12 pour réclamer l'amélioration de leur cadre de vie. Relevant de la commune de Tizi Ouzou et situé sur le bas côté de la RN 12 en face de la zone industrielle Aïssat-Idir de Oued Aïssi, ce petit village de 300 habitants manque de tout, selon ses habitants qui se disent outrés par le silence des autorités locales, à l'égard de leurs revendications liées notamment à l'amélioration de leur cadre de vie. Un silence qui les a poussés à organiser une action radicale, en procédant dimanche dernier, tôt le matin à la fermeture de l'important axe routier reliant Tizi Ouzou à Azazga dans les deux sens, pour réclamer la prise ne charge de trois principales revendications, à savoir la construction d'une passerelle au niveau de la RN 12, la dotation de leur village d'un réseau d'assainissement et la réhabilitation de la piste menant vers leur hameau. Tôt le matin, des dizaines de citoyens, notamment des jeunes, encadrés par les membres du comité de village, ont procédé à l'aide d'objet hétéroclites et des pneus enflammés à la fermeture de cet important axe routier, emprunté chaque jour par des centaines de milliers de personnes et de véhicules. Cette action de rue n'a pas été sans conséquences sur des milliers d'usagers de cet important axe routier, obligés de faire de longs détours par Tala Athmane du côté nord pour rejoindre leurs destinations. Mais les plus touchés par cette fermeture de la route sont incontestablement les dizaines de milliers de travailleurs et surtout d'étudiants des campus de Tizi Ouzou et de Tamda, qui n'ont pas réussi à atteindre respectivement leurs postes et leurs amphithâtres d'où leur courroux à attendre plusieurs heures bloqués sur la route, surtout que cette action coïncide avec le premier jour de la semaine. Qu'à cela ne tienne, semblent dire les dizaines de jeunes et de personnes âgées de ce petit hameau, que nous avons rencontrés sur les lieux. Pour eux, cette action a été décidée contre leur gré, et par la faute des responsables qui n'ont pas daigné selon eux, répondre à leurs multiples doléances. «Nous ne sommes pas des hors-la-loi. Nous savons que cette fermeture de la route va causer d'énormes préjudices à nos concitoyens qui empruntent par milliers cette voie chaque jour, et nous sommes d'ailleurs désolés pour les désagréments causés à tous les usagers bloqués des heures durant sur la RN 12, mais il faut savoir que si nous avons opté pour cette action radicale, c'est à cause du silence affiché par les responsables à l'égard de nos multiples doléances et écrits adressés aux responsables de l'APC, de la DTP et de la daïra de Tizi Ouzou qui remontent à plus de deux années», affirme avec désolation un membre du comité de village en exhibant les différentes lettres adressées aux responsables concernés. Les protestataires qui ont finalement décidé de lever les barricades et ouvrir la voie aux usagers en début d'après-midi à l'issue d'intenses tractations avec des éléments de la Gendarmerie nationale dépêchés sur les lieux , ont exigé des autorités l'érection en urgence d'une passerelle au niveau de la RN 12, en raison du danger encouru par les habitants, notamment les enfants et les personnes âgés en traversant cet axe autoroutier de deux fois quatre voies. Selon eux, trois personnes ont trouvé la mort et cinq autres ont eu des blessures graves, ces dernières années en traversant cette route, d'où l'urgence, selon eux, de mettre en place une passerelle comme c'est le cas à quelques centaines de mètres plus loin à l'entrée du village voisin de Tala Toulmouts relevant de la commune de Tizi Rached. L'autre revendication est liée à la réalisation d'un réseau d'assainissement au niveau du village et la réhabilitation de la piste sur 1,8 km menant de la RN 12 jusqu'à la sortie du village. Selon les protestataires, leur village est l'un des derniers au niveau de la commune de Tizi Ouzou à ne pas bénéficier encore d'un réseau d'assainissement alors que la piste qui mène à leur hameau est dans un état de dégradation avancé d'où la nécessité selon eux de procéder à sa réhabilitation. «Nous réclamons juste du ciment de la part des autorités et nous allons nous-mêmes procéder au travaux de réhabilitation. Quand à l'assainissement, ce n'est pas normal qu'un village peuplé de plus de 300 habitants utilise encore des fosses septiques avec tous les risques que cela peut engendrer sur notre santé et celui de l'environnement», peste un représentant du village.