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La France,l'Ifri et le drapeau
Publié dans Le Temps d'Algérie le 10 - 07 - 2009

Sarkozy se tait quand des soldats sionistes passent à tabac une diplomate française, mais menace l'Iran d'une crise diplomatique quand ce pays arrête une étudiante française qui a séjourné à Ispahan, ville iranienne proche
de la centrale nucléaire de Natanz, en l'accusant d'espionnage.
En Iran, une jeune étudiante française, Clotilde Reiss, maître de conférences pendant 5 mois à l'université d'Ispahan, a été empêchée de quitter le territoire iranien et est détenue depuis le 1er juillet. Selon les autorités françaises, elle aurait été arrêtée et incarcérée pour avoir pris des photos lors de manifestations postélectorales. Pourtant, cette explication est plus que douteuse.
Alors même que de nombreuses photos ont circulé sur internet, pourquoi le gouvernement iranien, qui a intérêt à ce que le calme médiatique revienne, irait-il arrêter une Française pour quelques photos prises, au risque de provoquer un incident diplomatique avec la France ?
Les raisons avancées par le Quai d'Orsay et l'empressement de Sarkozy à tourner en dérision les accusations d'espionnage avancées par Téhéran semblent indiquer qu'il y a anguille sous roche.
Reiss, la Mata Hari d'Ispahan ?
Clotilde Reiss, présentée par les médias français comme une «amoureuse de la culture perse», a obtenu une licence d'histoire de l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne, un dulco de persan de l'Inalco, un master 1 de relations internationales à l'IEP de Lille.
Présentée comme chercheuse en master 2 en politique comparée à l'Institut d'études politiques de Lille, de mars à juin 2008, elle a bénéficié d'une bourse de courte durée de l'Ifri (Institut français des relations internationales). Son domaine de recherche déclaré est la sociologie politique en Iran. Elle a ensuite trouvé ce poste à l'Université d'Ispahan.
L'Ifri, qui a donc brièvement financé ses études, n'est pas n'importe quel institut. Il se présente sur son site comme étant «l'un des principaux centres indépendants européens de recherche, de rencontres et de débat sur les questions internationales» dont l'originalité, toujours d'après son site, «est inscrite dans une ferme volonté d'orienter les travaux de recherche vers l'action».

Néanmoins, il ne précise pas vers quel type d'action
Parmi les membres de l'Ifri, on trouve des missions et représentations diplomatiques. Mais, cultivant le secret, l'Ifri interdit à ses membres de révéler publiquement leur appartenance à cet institut sans son accord. Il a été créé en 1979 par Thierry de Montbrial, un proche du Quai d'Orsay, où il a mis sur pied le Centre d'analyse et de prévision et en a été le premier directeur (1973-1979).
Thierry de Montbrial est un habitué des réunions du Groupe Bilderberg et un proche de la FAF (French American Foundation, qui a un siège à New York et un autre à Paris), dont l'objectif tel que défini par cette fondation elle-même est de «renforcer la relation franco-américaine considérée comme un élément essentiel du partenariat transatlantique» et qui attire à elle des personnalités du monde politique et économique français, de droite comme de gauche.
L'Ifri est une association reconnue d'utilité publique (loi de 1901) qui offre la possibilité à ses membres de participer aux grands débats internationaux.
L'Ifri lui-même déclare qu'il «joue un rôle important dans la diplomatie intellectuelle». En ce qui concerne son financement, toujours selon son site, «l'Institut a mis l'accent sur la diversification de ses sources de financements et présente aujourd'hui une forme originale en France, de partenariat public-privé.
Ses ressources proviennent pour moitié environ du secteur public et pour moitié du concours de ses membres, de contrats d'étude et de recherche conclus avec des entreprises et différents organismes français, du financement de programmes de recherche par des organismes internationaux (Commission européenne, etc.) ou de fondations internationales».Clotilde Reiss fournit comme coordonnées à Téhéran, celle de l'IFRI.

A ne pas confondre avec l'Ifri. Mais c'est quoi cet autre IFRI ?
C'est l'Institut français de recherche en Iran, qui dépend directement du Quai d'Orsay. On comprend donc pourquoi Kouchner s'est rapidement mobilisé pour demander la libération de Clotilde Weiss. Les coordonnées de l'IFRI en France ne sont pas celles que Reiss a communiquées.
Sur son site internet, www.ifriran.org, il est présenté comme suit : «L'IFRI est un établissement culturel rattaché à la direction générale de la coopération internationale et du développement, du ministère des Affaires étrangères français. Sa mission est la promotion de la recherche en sciences humaines et sociales et en archéologie, sur le monde iranien...»
L'IFRI est devenu, à partir du mois d'août 2007, un laboratoire du CNRS, l'unité de service et de recherche 3139, rattachée à la délégation Paris A. Ce nouveau statut offre à l'IFRI la possibilité de nouer des relations de développement et de coopération entre l'institut et d'autres laboratoires, en France, en Iran et dans d'autres pays.
Selon les autorités iraniennes, en Iran début 2009, un plan de révolution «douce» organisé par la CIA avait déjà été déjoué. La CIA a cherché à activer le plan sous le couvert de contacts culturels et scientifiques entre des Iraniens et des citoyens US et européens.
Clotilde Weiss aurait-elle à son insu ou en toute connaissance de cause été «embedded/incorporée» dans ce plan ? Ispahan, où a séjourné pendant 5 mois Clotilde Reiss, n'est pas n'importe quelle ville d'Iran. Ancienne capitale de la Perse connue pour ses magnifiques mosquées, ses palais et ses jardins, son art de vivre, ses artistes et poètes et ses fleurs, elle est également classée au patrimoine de l'humanité. Ce serait donc, selon les médias français, pour toutes ces raisons que Clotilde Reiss aurait choisi d'y séjourner.
Mais c'est aussi au nord d'Ispahan que se trouve le principal site d'enrichissement d'uranium iranien, celui de Natanz, dont les activités sont surveillées de près par l'AIEA.
Il compte aussi des installations de recherches sur le nucléaire. A la centrale d'Ispahan, on va transformer l'uranium enrichi en pastilles de carburant nucléaire.
En avril dernier, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, avait révélé que son pays faisait tourner environ 7000 centrifugeuses à Natanz, et que le pays avait testé «deux nouveaux types de centrifugeuses d'une plus grande capacité que celles existantes».
Alors quel genre de photos Clotilde Weiss, qui a récemment bénéficié d'une bourse IFRI dont le président, pro-atlantiste, est un habitué des réunions du groupe Bilderberg, un proche du Quai d'Orsay et de la «Sarkobarbouzerie», a-t-elle prises à Ispahan ? De simples photos des manifestations postélectorales ? Ou des photos pouvant compromettre la sécurité de l'Iran, raison pour laquelle le gouvernement iranien l'accuse d'espionnage ? A-t-elle joué les Mata Hari à Ispahan ?
Sarkozy laisse les soldats israéliens maltraiter des diplomates français et souiller le drapeau de la France.
Selon un article de Libération intitulé «La France humiliée par Tsahal», publié le 22 juin dernier, «la directrice du centre culturel français de Naplouse (Cisjordanie) a été sortie de son véhicule, jetée à terre et rouée de coups par des militaires israéliens près de Jérusalem. "Je peux te tuer", a lancé en anglais l'un des soldats. Sa voiture portait pourtant des plaques diplomatiques.
Depuis, on lui a déconseillé de porter plainte pour ne pas "gêner" la visite de Netanyahu. Mardi, c'est le directeur du centre culturel de Jérusalem-Ouest, Olivier Debray, qui, à bord d'un véhicule pourvu de plaques consulaires, a été insulté par des policiers.
D'une façon générale, le corps consulaire français se plaint de la violation régulière par les policiers et les soldats israéliens des usages consulaires. Le 11 juin 2008, Catherine Hyver, consule adjointe à Jérusalem, avait été retenue dix-sept heures sans une goutte d'eau ni une miette de pain par la sécurité israélienne à un point de passage de la bande de Gaza.»

Des excréments sur le drapeau tricolore
«Mais l'incident le plus choquant est l'occupation du domicile de l'agent consulaire français Majdi Chakkoura, à Gaza, pendant l'attaque israélienne de janvier.
En son absence, les soldats israéliens ont complètement ravagé les lieux – pourtant signalés à l'armée israélienne –, volé une grosse somme d'argent, les bijoux de son épouse, son ordinateur et détruit la thèse sur laquelle il travaillait. Et ils ont souillé d'excréments le drapeau français.
Le Quai d'Orsay n'a là encore élevé aucune protestation. Une occupation semblable s'est produite au domicile d'une professeure palestinienne du centre culturel français. Avec ce tag écrit en français sur la bibliothèque dévastée : "Sale arabe, ont va revenir te tuer". C'est, dit-on à Gaza, la faute de français – le "t" en trop – qui a choqué l'enseignante.»
Malgré tout cela, l'ambassadeur d'Israël n'a pas été convoqué au Quai d'Orsay, encore moins à l'Elysée, Netanyahu a eu droit au tapis rouge et à une grande démonstration de déférence lors de sa récente visite à Paris.
Pourtant, lorsqu'il s'agit de l'Iran, Sarkozy ne se gêne pas pour interférer dans les affaires intérieures de ce pays, comme cela a été le cas après l'élection présidentielle, puis après l'arrestation de plusieurs membres du personnel local de l'ambassade de Grande-Bretagne accusée d'avoir, en bafouant les règles de neutralité que lui impose son statut, incité à la violence via les activités de ce personnel, et maintenant en menaçant de représailles diplomatiques l'Iran avec cette affaire de la Mata Hari française d'Ispahan.


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