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Pour la défense des cinémas nationaux
Cinémas du Sud et enjeux de la mondialisation
Publié dans Le Temps d'Algérie le 14 - 07 - 2009

Contribution au colloque sur le cinéma africain d'Alger Depuis une décennie environ, le monde évolue profondément sous l'effet d'une mondialisation aux conséquences économiques, sociales et culturelles multiples sur tous les pays du globe. Cette évolution s'accélère avec et dans le domaine particulier de la société de l'information et de la connaissance, avec le développement prodigieux des nouvelles technologies, du numérique, de la circulation des images et des sons, sans aucune police des frontières.
Les enjeux sont à la fois économiques, démocratiques, culturels et sociétaux avec en cœur de cible les industries culturelles qui renvoient à la fabrication et à la diffusion en série de produits qui véhiculent des idées, des messages, des images et des symboles, des opinions et des informations et en fin de compte des valeurs morales et esthétiques, des normes de civilisation et de développement.
Au nombre de ces industries d'un type particulier et a priori anodin, les produits audiovisuels en général, le cinéma et les programmes de télévision en particulier, occupent une place de choix. La valeur économique de ces produits et leur rentabilité sont avérées. Mais au-delà de cette valeur marchande, ces produits utilisés à bon escient sont des outils privilégiés et amplificateurs d'éducation, d'information, de prise de conscience, de citoyenneté pour la mobilisation pour le développement. Ils peuvent aussi contribuer de manière significative à la connaissance et à la compréhension entre les peuples. Ils sont des vecteurs puissants d'intégration, de paix et de renforcement des processus de démocratisation.
Or, en dépit de toutes ces potentialités, les activités du secteur du cinéma et de l'audiovisuel sont dans une sorte de latence dont les signes les plus communs sont le manque de professionnalisme et de ressources financières, l'absence de politiques économiques et culturelles intégrées pouvant permettre de faire face aux exigences du marché local et international dans la durée.
Promotion du cinéma et expression des identités culturelles
A l'heure des diverses négociations et renégociations sur la mondialisation du commerce et investissements (Gatt, AMI «round de l'an 2000», etc.), un grand nombre de pays européens auquel s'est joint le Canada se sont fermement opposés à ce que le champ de la culture et de la création intellectuelle et artistique, notamment l'audiovisuel, soit inclus dans ces futurs accords de libre-échange sous peine de voir disparaître tous les systèmes législatifs qui soutiennent et protègent cette création.
Cela aboutirait à condamner l'expression de l'identité et des spécificités culturelles de chaque nation dont les créations artistiques seraient désormais considérées comme de simples marchandises, et dont le créateur ne serait plus qu'un «investisseur» parmi d'autres. Cela aboutirait également à remplacer dans bien des domaines la souveraineté des Etats par la souveraineté des grandes compagnies multinationales.
Ce qui est en jeu aujourd'hui, c'est la survie et la promotion du cinéma et l'audiovisuel du Sud, particulièrement celui de nos pays africains et arabes, un cinéma conçu comme moyen d'expression des différentes identités culturelles de ces pays. En effet, à quelques exceptions près, les cinémas africains et arabes sont dans leur presque totalité dépourvus de véritables marchés nationaux et régionaux suffisamment organisés pour rentabiliser leurs films.
Ces films ne doivent presque toujours leur existence qu'à des subventions étatiques complétées par des financements et coproductions venant de pays tiers, notamment européens. Pour nos pays, ne pas revendiquer l'exception culturelle dans les accords avec les pays du Nord serait encore plus dévastateur que dans le Nord, les accords de mondialisation faisant disparaître le soutien étatique des productions nationales.
Il ne s'agit nullement ici de diaboliser la mondialisation ou la globalisation du commerce international, il s'agit de soutenir une logique de régulation, pour parvenir à défendre un secteur fragile et porteur d'enjeux vitaux pour nous, tels que l'expression de nos identités culturelles. Il faut encore et toujours défendre l'idée que la libération du commerce ne doit pas s'appliquer aux biens porteurs d'identité culturelle, tels que l'audiovisuel, lesquels doivent être inscrits comme une exception dans les accords que nos pays auront à signer au niveau régional et international.
Audiovisuel et «exception culturelle»
Les participants du colloque appelant à la vigilance les représentants des pays africains et arabes, qui auront à participer à de futures négociations économiques internationales, dont notamment le «round de l'an 2000» de l'Organisation mondiale du commerce, en leur demandant d'exclure leur secteur audio-visuel des mesures de libéralisation qui seraient à envisager, et cela en tenant compte de toutes les nouvelles technologies de production et de diffusion de l'audiovisuel dans le monde.
Pour une organisation des marchés nationaux de l'audiovisuel
Au vu de l'examen des différentes situations juridiques de l'audiovisuel dans nos pays, ou dans certains cas, il s'avère que le cinéma national est presque en voie de disparition, il y a urgence absolue à organiser chaque marché sur le plan national puis régional, dans le sens du soutien au développement des différents secteurs de l'audiovisuel. Les citoyens de nos pays ne peuvent être toujours davantage condamnés à être les consommateurs passifs d'images et de cultures venues d'ailleurs. Le droit à leur propre image est un droit à la fois politique, économique et culturel.
L'intervention de l'Etat comme incitateur et régulateur, qui reste indispensable à la production, doit avoir deux objectifs essentiels : d'une part le soutien à l'activité de création, d'autre part la contribution à la structuration et à la viabilité d'entreprises de production privées de cinéma et de télévision. Cela afin d'aboutir à une économie équilibrée où le secteur ne dépende pas plus uniquement des subventions de l'Etat, mais soit soutenu par un marché global de l'audiovisuel organisé vers cette finalité.
Et cela notamment par la contribution de tout diffuseur d'images sur le territoire concerné, au financement de l'audiovisuel national, et cela que ce diffuseur soit national, privé, ou étranger. Les mesures à prendre doivent à la fois accompagner le marché en le structurant et le corriger en y donnant régulièrement accès aux nouveaux talents. Les marchés de l'audiovisuel organisés de façon équilibrée pourront alors coopérer pleinement et efficacement au niveau régional et international.
Pour une réforme de la coopération Nord-Sud
A l'heure des risques encourus par notre audiovisuel national face aux enjeux d'une mondialisation dont les accords seront irréversibles, il y a urgence non seulement à développer la coopération Sud-Sud entre des marchés qui seraient enfin organisés, mais également à réformer la coopération Nord-Sud existante. Cela tout d'abord en incluant dans les textes des accords où il ne figure pas le soutien aux industries culturelles.
En mettant ensuite en place des programmes structurants à moyen terme qui contribuent à organiser l'ensemble de la filière de l'audiovisuel. Afin que l'actuelle aide destinée aux œuvres soit complétée par une véritable aide à l'organisation des marchés lesquels soutiendront leurs propres œuvres, en tenant compte de toutes les technologies actuelles et futures. Chacun sait que de nombreux cinémas du Nord, notamment en Europe et au Québec, sentent leurs identités en péril face à un tout-puissant cinéma hollywoodien dont ils redoutent l'expansionnisme grandissant sur leurs marchés.
Aujourd'hui, nos partenaires du Nord sont enfin sensibilisés à un combat qui est pourtant le nôtre depuis toujours, à savoir la défense des identités culturelles à travers le cinéma et l'audiovisuel. Nous leur disons ainsi qu'il est temps qu'ensemble nous passions à une forme de solidarité concrète. Cette solidarité passe par le soutien direct à la viabilité des films et des structures cinématographiques et audiovisuelles de nos pays dans un véritable partenariat culturel et économique.
Pour nous, il n'est pas de véritable souveraineté nationale sans souveraineté culturelle, l'audiovisuel étant l'un des outils les plus efficaces pour l'affirmation de cette souveraineté culturelle. Ainsi, l'audiovisuel, au lieu de servir à imposer un modèle culturel dominant, pourra bien au contraire mieux défendre la diversité de cultures de l'humanité, et la belle idée du droit de chaque culture à disposer d'elle-même et à organiser, de façon juste et égalitaire, ses échanges avec les autres cultures.
C'est dans cet esprit que la Fédération panafricaine des cinéastes (Fepaci), qui a pris une part active au colloque d'Alger, grâce à son statut d'observateur auprès de l'Union africaine (UA), entend faire aboutir la mise en œuvre des dispositions pertinentes du plan d'action de Dakar sur les industries culturelles, adopté par le sommet de chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, appelant à la création de la «Commission africaine du cinéma et de l'audiovisuel» d'une part et un «Fonds de promotion de l'industrie du cinéma et des programmes de télévision en Afrique» d'autre part.
La 2e réunion des ministres africains de la Culture, qui s'est tenue à Alger du 18 au 22 octobre 2008, a également insisté sur «la mise en œuvre du plan d'action des industries culturelles et créatives en Afrique».
Les assises du cinéma et de l'audiovisuel
Prévues pour 2010, les assises du cinéma et de l'audiovisuel initiées par l'Algérie ainsi que la 3e conférence des ministres africains de la Culture, initiée par l'Union africaine en 2010 également à Abuja, devraient contribuer grandement à la création d'un environnement favorable à la promotion de l'industrie du cinéma et des programmes de télévision en Afrique.
L. K.
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(*) Membre du bureau fédéral de la Fepaci


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