Les cimenteries étatiques et privées produisent 17 millions de tonnes alors que la demande nationale du ciment est estimée à plus de 18 millions de tonnes, ce qui a provoqué le phénomène de la spéculation qui dure depuis quelque temps. S'ajoute à cela la baisse de 50% du prix du rond à béton qui a incité les spéculateurs à vendre le ciment à 650 DA le sac de 50 kg aux particuliers, alors que le bon de livraison de la même quantité est estimé à 280 DA. On continuera à spéculer autour du prix du ciment tant que le prix du rond à béton restera bas. Les spéculateurs ne semblent pas près de laisser tomber cet aspect «compensatif» du commerce des matériaux de construction. Reste à savoir si les mesures qui seront prises par les autorités concernées, notamment la délimitation de la marge bénéficiaire des grossistes et des détaillants et la construction des deux cimenteries, dont l'achèvement contribuera à la production de 20 millions de tonnes par an, dissuaderont les spéculateurs. A ce rythme, on assistera à l'augmentation du prix des autres matériaux de construction, afin d'en faire le produit d'une potentielle spéculation. Et ce, dans le cas où le prix du rond à béton augmentera. Il appartient dans ce chantier de la réglementation de trouver la meilleure architecture qui permettra à l'Etat d'exercer pleinement sa mission de régulation qui devra être «cimentée» sur une assise en «béton», et cesser de tourner en rond.