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L'art comme un sacerdoce
Entretien avec le comédien Hichem Mesbah
Publié dans Le Temps d'Algérie le 28 - 08 - 2009

Son visage charmant, et poupin n'est inconnu pour personne ; aussi bien dans les folies berbères ou dans les sitcoms télévisés, Hicham Mesbah a su fidéliser un public par ses prestations de bon ton, à la hauteur du personnage vivant, saisissant et plaisant.
Venu par hasard en invité lors d'une réception de fin d'année en 1988, Hichem a un coup de cœur à l'institut national des arts dramatiques et chorégraphiques (INADC) ; la carrière artistique lui fait des clins d'oeil ; de ce coup de folie, il décide d'investir le créneau des tréteaux et des plateaux de tournage ; sa voie était tracée, lui le footballeur professionnel d'El Harrach.
Avec son CMTC en comptabilité, faisant partie de la chorale polyphonique Nagham en 1986, et choriste de la chanteuse Warda Djazairia comme Baryton, Hichem Mesbah a plusieurs cordes à son arc. Il slalome aisément entre ces divers arts et disciplines.
Après son intégration à cet institut et son bagage artistique en poche, il joue dans des feuilletons et des long- métrages. Il endosse ses divers personnages avec dévouement et ténacité faisant voler en éclats sa propre carapace, dont il se pare souvent pour se préserver de tous les coups durs.
Authentique, et pertinent, il se définit comme tel ; son souci d'évoluer dans la formation, et sa volonté d'effectuer différentes expériences font de lui un artiste hors pair qui touche à tout, tant sa détermination est débordante et son talent avéré ; Artiste confirmé et consacré, Hichem qui à la passion des planches sans limites avoue avoir toujours le trac lors de ses prestations artistiques. Il plaide pour une meilleure prise en charge de l'artiste avec la création de son statut particulier. Hichem connaît toutes les ficelles du métier d'acteur.
Avec son frangin Yacine qui lui ressemble, ils forment un tandem de choc dans la comédie et le music- hall. Il raconte son expérience dans la Star Academy Maghreb qui lui a concédé beaucoup de joie et de bonheur.
Et lui à apporter une certitude à ses questionnements ! Hichem ne se voit pas faire autre chose que l'art. Son énergie est canalisée dans la création artistique. L'art est toute sa vie, il l'a rempli ; amplement, pleinement ; et cet algérois l'entretient malgré, les aléas de cette profession qui devient pour lui un sacerdoce.
Le Temps d'Algérie : Suite à votre départ en France, qu'elle a été votre situation socio professionnelle dans ce pays ?
Hichem Mesbah : Dès mon arrivée assez impromptue en 1998 , sans papiers , j'ai galéré ; vous imaginez ma situation précaire ; j'ai vécu de petits boulots comme serveur, , chauffeur, et agent de déménagement . Une fois stabilisé, avec des papiers administratifs de résidence, j'ai été salarié dans une entreprise. Avec ce travail, j'avais l'impression d'étouffer, de mourir à petit feu. Les huit heures confinées dans un espace, ne sont pas fait pour moi.
Ayant pris mon courage à deux mains, un jour, j'ai tout lâché pour reprendre ma voie artistique. Suite à une proposition de Bachir Derais, pour le rôle principal dans la production " 10 millions de centimes " ; j'ai abandonné en 2003 mon poste de travail, et j'ai pris le vol pour Alger pour le tournage ; de l'avion, j'ai été directement parachuté sur le plateau.
Et croyez- moi, je n'ai pas regretté ; j'ai continué en enchaînant les rôles aussi bien au théâtre en France et à Alger notamment avec " Manara " de Belkacem Hadjadj et dans " Caméra cachée ", ainsi que " " Hakda ouala aktar ", " Lakhdar 1 " de Boukharss, " Gourbi palace " de Derais, et " Ïmaratte Hadj Lakhdar " de Mahmoud Zemouri. Parallèlement, le théâtre a pris place dans mon univers artistique notamment au théâtre des Célestins à Lyon et dans la pièce " la Cuisine " de Armande Wiesker mise en scène par Claudia Stavisky avec cinquante comédiens sur scène. Ces expériences enrichissantes m'ont été très profitables.
Peut-on dire que l'acteur à un don et des aptitudes innées ?
Etant diplômé de l'Institut national des arts dramatiques et chorégraphiques (INADC) actuellement devenu l'institut supérieur des métiers d'arts et des spectacles (ISMAS), je défendrai à corps perdu la formation.
On peut être doué, mais le don à lui seul ne suffit pas ; il faut des connaissances techniques, culturelles et générales, et connaître les différentes écoles artistiques pour pouvoir prétendre être un acteur de niveau international.. A mon humble avis, si l'on utilise la même méthode de travail de Stanislavski, on peut interpréter tous les rôles avec n'importe quel acteur.
Cette méthode repose sur le réalisme et l'incarnation du personnage ; l'essentiel est d'être fidèle au personnage pour paraître crédible. Si on maîtrise cette méthode, on est capable de jouer dans toutes les pièces de tous les théâtres du monde.
Avez- vous une prédilection pour le théâtre ou le cinéma ?
A l'évidence, je préfère le quatrième art, car dès le début de la pièce on a une énergie que l'on gère durant une ou deux heures sans coupures ; on a l'impression que l'on est sublimé dans un voyage agréable ; on survole et l'on est maître à bord. De ce fait, on sent que l'on mène le jeu et on véhicule les sentiments que l'on veut communiquer au public ; cela ressemble au travail d'un magicien ; Si on atteint ce degré, c'est que l'on est arrivé au paroxysme de l'art.
Selon mon expérience, capter l'attention de l'assistance par la sincérité des émotions et par son authenticité, c'est le summum de l'art. Comme disait Stanislavski " C'est là où le jeu devient de l'art ". Selon moi, il est plus facile de faire du théâtre que du cinéma. Sur un plateau de tournage, on n'est pas dans son propre espace vu que l'on dépend d'un décor, de l'éclairage, de la valeur du cadrage, et du technicien du son ; aussi on est limité par les aspects techniques pour faire un plan et respecter la beauté de l'image.
Ma liberté est réduite par cet aspect ; et cela frustre l'acteur dans son élan ; il n'est pas évident de garder sa concentration durant les multiples prises de vue avec des coupures ; Pour préserver cette conduite de jeu, il faut reprendre les mêmes réflexes et attitudes.
Y a-t-il une préférence à jouer avec certains comédiens que d'autres ?
J'ai plus de facilité à travailler avec des acteurs avec qui, il y a une interaction, qui ne sont pas individualistes et qui donnent de l'importance au scénario. Le cinéma et le théâtre sont des arts collectifs ; de ce fait, il ne faut pas qu'un acteur fasse de l'ombre à un autre car le jeu devient brouillon, et le film est perdu. La meilleure qualité d'un comédien est le jeu d'écoute de son partenaire ; l'important est qu'il y ait une symbiose entre comédiens.
Selon vous quelles sont les meilleures qualités d'un acteur ?
L'essentiel est d'interpréter son rôle avec des sentiments vrais, tout en étant concret dans les faits. Il y a lieu de jouer avec le souci du détail, être à l'écoute de l'autre, et sentir son partenaire. La communicabilité est le secret d'une scène réussie.
Quels sont les réalisateurs avec qui vous aimez travailler ?
J'apprécie à collaborer et à travailler des rôles avec des cinéastes qui maîtrisent la direction d'acteurs comme Belkacem Hadjaj et Mahmoud Zemouri. Ils insufflent de la motivation au comédien ; dans une scène, il faut toujours savoir quoi faire, que faire, comment et dans quel but le faire, ce sont les questions essentielles sur lesquelles gravite ce souci du détail pour que la scène soit réussie.
Résidant en France, vous venez vous ressourcer en Algérie ?
Je viens pour travailler ; actuellement, j'ai terminé la série de " Himaratte Hadj Lakhdar 2 " dont le visionnage est passé pour le mois de ramadhan 2008.
Pour juin, j'ai participé à une première expérience dans un court- métrage de Khaled Benaissa intitulé " Ils se sont tus " ; C'est un mélodrame avec Sid Ali Kouiret, et Kamel Bouakas. Cette initiative rompt avec mes autres prestations car j'ai toujours joué dans des moyens ou longs - métrages.
Je vais être en grande difficulté au regard de ce que requiert le court- métrage ; je dois concentrer toutes mes émotions, impressions et sentiments en un laps de temps de dix à treize minutes afin de faire passer le message.
D'emblée, j'ai accepté cette proposition ; c'est un scénario coup de cœur qui raconte ma vie à Alger. Pour acquérir plus d'expériences pour ce type de production, j'ai assisté au dernier festival du court- métrage de Taghit par souci d'apprendre la technique de ce type de production ; l'entame du tournage a été fixée pour le 27 juin 2008 pour une dizaine de jours à Alger.
Y a t- il d'autres projets ?
Comme autre aventure, je vais m'initier à l'assistanat dans le prochain film de Bachir Derais intitulé " Inspecteur Loob " tiré du livre de Yasmina Khadra pour connaître tous les métiers du cinéma ; Coacher des comédiens est une bonne initiative pour moi.
Parlons un peu de votre expérience comme professeur de théâtre dans la Star Academy Maghreb 1 ?
Cette Star Academy Maghreb 1 initiée par les frères Karoui dans Nesma télévision a été une initiative enrichissante.
C'est en accompagnant un ami qui postulait pour le casting de professeur de théâtre à Nesma TV que l'on m'a proposé de faire le casting ; honnêtement, j'ai refusé en évoquant qu'il y avait des personnes plus compétentes. Les frères Karoui ont insisté à plusieurs reprises, et j'ai fini par accepter ; Ce travail a duré six mois en Tunisie.
J'avais un trac fou pour le premier cours sachant que toutes les télévisions du Maghreb et spécialement l'Algérie me regardaient ; alors, je me suis transcendé en appliquant la méthode de Hichem ; tout ce que j'avais appris aussi bien en théorie qu'en pratique.
C'était une expérience dure, mais elle m'a formé et rajeuni de vingt ans en me replongeant dans mes cours d'art dramatique. J'ai découvert que je pouvais gérer un groupe et transmettre des techniques aux jeunes.
Quel est votre souhait ?
Cette expérience m'a permis d'avoir plus confiance, et ne plus douter de moi ; j'aimerais créer des espaces d'expression et faire des ateliers d'exercices d'expression théâtrale.
Peut-on vivre de son art ?
L'artiste vivote, et survit ; un cachet quelque soit sa consistance ne vaut rien sans qu'il y ait une périodicité dans le travail, et sans le statut de l'artiste. La problématique repose sur le fait qu'il existe peu d'artistes indépendants vivant exclusivement de leur art ; bon nombre ont des fonctions dans des sociétés ou entreprises.
Or un artiste qui vit de sa création, est dans l'obligation de produire, de créer, de se recycler ; dans tous les pays, il n'existe pas d'artistes salariés travaillant dans des entreprises comme en Algérie.
Je suis un fervent défenseur du statut particulier de l'artiste.


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