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«J'ai payé cher le fait de ne pas être née de sexe masculin»
Entretien avec Nora Adel, écrivaine
Publié dans Le Temps d'Algérie le 01 - 09 - 2009

Nora Adel, enseignante en mathématiques et passionnée d'écriture, vient de publier aux éditions Oasis Les rendez-vous, recueil de nouvelles, et un livre de contes intitulé Contes de la rose des vents. Elle a également publié deux recueils de nouvelles : Le Candidat, chez l'harmattan, et Secret des femmes chez Bénévent. Dans cet entretien,
elle nous parle de sa passion de l'écriture et de ses projets.
Le Temps d'Algérie : En lisant votre recueil de nouvelles, on a l'impression qu'on est en face d'une littérature «beur». qu'en pensez-vous ?
Nora Adel : Je ne saisis pas le sens de littérature «beur» ; je pense qu'il existe une infinité de plumes pour une seule littérature, chaque auteur à son encre propre mais l'encrier est le même : le verbe pour soulager l'âme de ses secrets.
Vous utilisez un style court et concis proche de celui de Camus. Est-ce votre écrivain préféré ?
La comparaison est flatteuse.
C'est vrai, Camus est l'un de mes écrivains préférés, je trouve dommage qu'il soit plus connu comme l'auteur de L'Etranger que de L'Homme révolté. Cet essai prophétique où le destin humain n'a rien à envier à la boîte de Pandore. La mobilité de la soupape est conditionnée à notre révolte : «Je me révolte, donc nous sommes.»
Quels sont les écrivains algériens et étrangers qui vous ont fascinée ?
Je ne peux énumérer la liste des écrivains algériens et étrangers qui m'ont fascinée. Je me contenterai de citer celui de l'enfance, Andersen et Assia Djebar, la première romancière à s'introduire dans la «prison» des femmes plus en poétesse qu'en critique. Dans la peau d'une Shéhérazade, elle s'infiltre dans le hammam, le sérail, les fêtes…, elle nous plonge dans la magie malgré l'omniprésence des hauts murs.
Généralement, les écrivains restent marqués par leur enfance. qu'est-ce qui vous a marquée ?
Dans son livre Van Gogh, le suicidé de la société, Artaud Antonin a affirmé : «Nul n'a jamais écrit ou peint, sculpté, modelé, construit inventé que pour sortir en fait de l'enfer.» On dit que les gens heureux n'ont pas d'histoire, les contes finissent toujours par : «ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants.» Le bonheur n'a pas de muse, il est donc stérile.
Les religions sont prolifiques pour décrire l'Enfer, par contre, quelques lignes suffisent pour parler du Paradis… Ce qui m'a marquée et me marquera toujours, c'est ma mère : j'ai payé cher le fait de ne pas être née de sexe masculin. C'est une histoire banale et triste à la fois. Pour me consoler, je me dis que si elle m'avait aimée, je ne me serais pas jetée corps et âme dans les livres…
Quand on a demandé à Proust ce qu'était sa «notion du malheur», il a répondu : «Etre séparé de maman.» Pourtant, il a reconnu que sa mère le préférait malade et dépendant d'elle. Il a passé les trois quarts de sa vie cloué sur un lit. Pour les sentiments, le «peu» et le «trop» donnent souvent le même résultat.
Pensez-vous qu'il existe une littérature féminine ?
Pas plus qu'une littérature «beur», Les Misérables aurait pu être écrit par une femme tellement Victor Hugo a fait corps avec la petite Cosette ; Henri Muller joue au misogyne mais c'est un grand humaniste, Flaubert disait que madame Bovary c'est lui, Virginia Wolf affirmait que seule la littérature était accessible aux femmes à son époque... S'il existe un domaine asexué, c'est bien les lettres. Bien sûr, il y a une écriture qui dénonce l'emprise du mâle, genre Betty Friedan, comme celle qui dénonce le racisme ou l'injustice sous toutes ses formes.
Vous vous intéressez beaucoup à la vie citadine avec une touche d'humour et une certaine ironie. La vie n'est-elle pas une comédie ?
Née et élevée dans une ville, je vis aussi loin de la campagne, donc je suis incapable d'imiter un Tahar Djaout. Quant à l'humour, je vais être modeste en citant Mallarmé : «Tout écrivain complet aboutit à un humoriste.» Tout écrivain qui ne veut pas lasser son lecteur ni le déprimer doit utiliser l'humour.
La vie est loin d'être une comédie puisque nos souffrances sont bien réelles : la maladie, la guerre, les catastrophes naturelles.... Nos maux ne sont pas des costumes qu'on rejette dans les coulisses. Je ne dirai pas que c'est une tragédie puisque le verbe est encore là pour encenser l'espoir.
Avez-vous une autre passion que l'écriture ?
Les livres, toujours les livres, c'est de La Palisse puisque pour écrire, il faut lire.
Entre la montagne et la mer, qu'est-ce que vous choisissez ?
J'ai autant besoin de la mer qu'un poisson ; dommage, avec toute cette pollution l'homme est en train de l'assassiner. La montagne est certes plus sûre mais moins fascinante depuis qu'on l'a dépouillée de sa faune. C'est triste d'admirer les animaux dans un zoo.
Des projets ?
Un roman sur le dernier séisme et j'espère des contes. L'enfant a besoin de se débrancher, en douceur, du réel. Jamais l'école n'a été aussi accessible et jamais la violence juvénile n'a été aussi prolifique.


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