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Morosité et embouteillages
Tizi by night
Publié dans Le Temps d'Algérie le 07 - 09 - 2009

Les soirées ramadhanesques n'ont rien de particulier à Tizi Ouzou. La ville reste quelque peu ankylosée, et les soirées du ramadhan se suivent et se ressemblent, bien que la saison chaude soit si prompte à connaître une certaine animation, contrairement aux trois autres quarts de l'année où la léthargie est légendaire.
Vers 17h déjà, quand les villageois quittent la ville pour rentrer chez eux, la ville des Genêts commence à se vider. Seuls des retardataires font quelques achats de dernière minute, alors que des grappes de personnes se forment ici et là pour causer en attendant l'adhan. A l'heure du f'tour, les rues se vident. Seuls quelques sans-abri et d'autres passagers occupent les rues.
Ce n'est qu'après le f'tour que les rues commencent à grouiller de monde. Les cafés, qui transforment les trottoirs en terrasses, sont pris d'assaut. On y prend son café, on joue aux dominos ou aux cartes avec les copains et attendant de rentrer. Les trottoirs deviennent de véritables fourmilières. Pour un passager, il dira que Tizi Ouzou vit en ces nuits chaudes du ramadhan.
En réalité, c'est faux. C'est que cette ville qui semble vivre en nocturne est en réalité une ville morne. Les gens ne font que marcher. Faire d'interminables tours jusqu'à s'épuiser. Hormis la maison de la culture Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou ne possède aucune autre structure à même d'accueillir des activités et autres animations culturelles. Etant une structure qui ne peut accueillir qu'environ 800 personnes, la maison de la culture ne peut à elle combler le vide sidéral en la matière.
Le programme d'animation tracé par les responsables de cette structure ne satisfait pas toujours tout le monde. Quand c'est les plus connus dans le microcosme artistique, l'affluence atteint des records. C'est le «pousse-toi que je m'y mette». C'est le cas pour Mohamed Allaoua, Brahim Tayeb, ou encore les légendes de la chanson comme Nouara et Akli Yahiatène qui se produiront dans les prochains jours.
Ces soirées sont les seules qui cassent la routine et la morosité qui enveloppent quotidiennement, de jour comme de nuit la capitale du Djurdjura. Aller au cinéma, par exemple à Tizi Ouzou, est une pratique que les nouvelles générations n'ont jamais connue. Il n'y existe aucune salle. Le théâtre régional Kateb Yacine (TRT) toujours en travaux de rénovation est resté fermé. Aller voir une pièce théâtrale est également un vocable qui appartient à une autre époque et dont seuls les nostalgiques se souviennent.
La seule consolation pour les familles et leurs enfants, c'est le parc d'attractions Tameghra. Cet espace situé non loin de l'université Mouloud Mammeri connaît, à son tour, une forte affluence. Ouvert jusqu'à des heures tardives, il offre un espace d'évasion. Mohand, propriétaire d'une menuiserie, nous dira :
«Avec mes deux enfants j'ai payé 270 DA le ticket d'entrée, parking compris et six différents jeux pour les enfants», et d'ajouter : «Les responsables du parc, même s'ils ont la note complète pour le service d'ordre et de sécurité, doivent néanmoins limiter le nombre d'entrées. Il se trouve qu'un enfant peut attendre plus d'une heure pour pouvoir monter une voiture tamponneuse.»

Interminables embouteillages
Ainsi sont faites les soirées de ramadhan à Tizi Ouzou. Tout le monde converge vers les principales rues de la ville. La rue des Frères Beggaz à la nouvelle ville, la rue Lamali qui longe le CHU Nédir Mohamed et la rue Abane Ramdane accueillent, à elles seules, tout ce beau monde et les interminables files de voitures.
Pour le reste des méandres de la ville, ils restent d'un calme quasi-olympien. En allant vers le boulevard du nord, à la haute et vieille ville, on a vite l'impression qu'on est dans l'un de ces villages kabyles, loin du brouhaha du centre-ville où la plupart des trottoirs sont squattés par des vendeurs de jouets. C'est le pêle-mêle.
On marche à même la chaussée tant les trottoirs ont changé de vocation sans que personne, notamment les autorités, daigne bouger le petit doigt et prendre des mesures pour mettre fin à cette anarchie avec laquelle Tizi Ouzou se singularise. Autre phénomène venu comme un cheveu dans la soupe pour rendre encore plus stressantes ces soirées ramadhanesques, c'est le nombre incroyable de véhicules qui tournent toute la nuit principalement au niveau des rues citées plus haut.
Attablés dans un café, la table à côté était occupée par quatre personnes d'un certain âge qui commentaient justement ce phénomène.
Nous nous mêlons à la discussion pour avoir leurs avis. «Tout ça, pour moi n'est que du snobisme qui ne rime à rien. Regardez bien, vous allez constater que dans la plupart des véhicules, il n'y a que le chauffeur. Et en faisant encore plus attention, il est aisé de remarquer que c'est presque les mêmes véhicules qui passent et repassent», nous dira l'un d'eux.
Son compagnon abondera dans le même sens : «Tous ces bouchons n'ont aucune raison d'être. Je connais plusieurs personnes qui habitent à quelques centaines de mètres seulement de ce lieu. Mais figurez-vous que pour venir prendre un café ici même, ils viennent en voiture !» Les deux autres ont avoué qu'après avoir pris leur tasse de café, ils rentrent à la maison.
«A Tizi, on se déculture en continu», ajoutera un autre non sans une pincée de regrets pour les nuits d'antan. Aussi, fait nouveau, il y a beaucoup de femmes au volant des véhicules, surtout des minettes. Sans doute pour se faire remarquer, elles n'arrêtent pas de faire vrombir les moteurs. Autres temps, autres mœurs.
Les foires commerciales et les marchands de glace retrouvent le sourire
Les foires commerciales attirent pour leur part les foules, particulièrement des familles qui n'ont pas d'autre lieu pour s'y rendre en ces soirées de ramadhan, notamment à la nouvelle ville. Les gens y vont en famille après l'adhan pour faire quelques achats, surtout en vue de la rentrée scolaire.
«C'est le seul moment où nous pouvons acheter tranquillement et prendre notre temps», nous dira un père de famille accompagné de ses deux enfants et d'ajouter : «Ici c'est moins cher que dans les boutiques, et puis on peut toujours négocier une réduction.» Les différents étals sont pris d'assaut. Les vendeurs s'en frottent les mains, le commerce fait florès.
Questionné à cet effet, un des commerçants installé à la foire de la rue des Frères Beggaz dira : «Ne vous étonnez pas de voir autant de monde. Ici, on peut acheter à tous les prix. Et puis, nous faisons toujours en sorte d'arranger un peu les acheteurs.» A l'intérieur, c'est la fournaise.
Dehors, les marchands de glace ne chôment pas. Eux qui ferment toute la journée, le soir venu ils retrouvent même le sourire à la faveur de la canicule qui persiste. Les glaces sont très demandées en ces soirées chaudes et humides. Vers minuit, les rues commencent à se vider. Les alentours des cités populaires sont laissés aux ados et autres jeunes. Leur hobby ? Le tapage nocturne. C'est ainsi que se déroulent les nuits ramadhanesques à Tizi Ouzou.


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