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Après la chorba-frik,l'Aïd-frip
Publié dans Le Temps d'Algérie le 14 - 09 - 2009

Femmes et hommes, petits et grands, il n'est pas fortuit de voir tout ce monde se pavaner un sac Louis Vuitton en bandoulière, en chemise Dior ou portant une jupe Cacharel et des sous-vêtements de chez Lejaby, et les hommes faisant le «beau» en pantalon Levis et des baskets Nike, laissant présager un luxe et un raffinement reflétant l'aisance chez beaucoup d'Algériens, si ce n'est le côté «délavé» de la chose, friperie oblige.
La preuve est que près de 30 000 tonnes d'articles de friperie ont été importées en 2008, représentant un peu plus de 13 millions de dollars.
Ce saignement, vous diront les économistes, risque de connaître des hausses, à voir les chiffres enregistrés lors du seul premier semestre 2009. L'importation des articles de friperie a atteint, de janvier à juin, un peu plus de 21 543 tonnes pour un montant de 9 366 772 dollars, selon des chiffres avancés par le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis).
Cette branche d'activité ne cesse de prendre de l'envergure au constat des chiffres et au fil des années. En 2007, les importations étaient à peine d'un ordre avoisinant les 10 millions de dollars pour près de 22 000 tonnes de friperie ramené d'Italie, de France, de Suisse ou d'Allemagne.
Certains autres pays lointains tels que le Canada, les Etats-Unis, la Chine et les Emirats arabes unis sont devenus à leur tour des fournisseurs potentiels de l'Algérie en matière de vêtements d'occasion. Même la Tunisie s'est placée dans le giron en réussissant à écouler une marchandise du même créneau en réalisant un chiffre de 24 897 dollars
durant l'exercice 2008 et quelque 12 742 dollars durant le premier semestre 2009. Viennent ensuite la Belgique, la Bulgarie, l'Espagne, les Pays-Bas, le Portugal, la Grande-Bretagne et la Suède. Ces importations ont atteint une valeur de plus de 6,4 millions de dollars, selon les statistiques fournies par le Cnis.
Des grossistes en France, en Italie et en Algérie
La majorité des importations se font à partir de pays européens, à l'exemple de la France, de l'Allemagne, de l'Italie ou de Suisse. Pour accéder à ce monde, il suffit d'un petit tour sur le web qui permettra au plus profane de découvrir allégrement les sites affichant des offres alléchantes et proposant des produits de qualité, voire de marque, livraison assurée parfois.
Parmi ceux-là l'on peut découvrir JRV diffusion France, Evasion friperie, La friperie Emaeus en France, DestockPlus Rank en Belgique, HHG Euro cloths aux USA, Bag and save à Londres et bien d'autres proposant des balles de 350 à 400 kg de vêtements recyclés à des prix défiant toute concurrence. Beaucoup de commerçants algériens se sont spécialisés dans ce genre de commerce. Ils sont un peu partout... à Constantine, à Alger, à Oran...
Des prix défiant toute concurrence
Il faut dire aussi que les petits prix affichés par les revendeurs de ces vêtements usagés sont une invite aux pères de famille attirés par les étals. L'on peut tomber sur une veste à pas plus de 300 ou 600 DA, des pantalons à moins de 500 DA, des tee-shirts à 20 DA et même des baskets et autres chaussures à 100 DA.
Il est surtout aisé d'habiller sa famille, à commencer par les enfants, ce qui ne coûtera pas une fortune. Le secret réside en fait dans les prix d'achat en gros qui sont incitatifs. Le kilogramme est vendu en gros entre 0,80 et 1,10 euro, le tout emballé dans des balles étanches de 45 ou 55 kg, selon l'exigence du client. Le recours à la presse rend le travail plus efficace et facilite le transport.
Douanes et DCP,une procédure des plus faciles
Les barèmes douaniers appliqués à ce genre de marchandises sont basés sur la pesée. Une fourchette située entre 26 et
60 dinars au kilogramme d'effet vestimentaire est appliquée lors de toute importation d'articles de friperie. Tous les ports d'Algérie reçoivent ce genre de marchandise conteneurisée.
Une fois la procédure douanière effectuée par le transitaire, une opération de contrôle est entreprise par l'inspection portuaire de la DCP. Cette structure soumet la marchandise à plusieurs certifications prouvant que le produit est sain et ne comporte aucune maladie, délivrant enfin le certificat d'admission autorisant l'introduction du produit sur le territoire national et sa commercialisation. Au préalable, la marchandise est soumise au contrôle de conformité par les laboratoires SGF.
Gynécologues et dermatologues foncièrement opposés
Certaines femmes n'hésitent pas à s'habiller intimement en produits de friperie, n'hésitant pas à acheter des sous-vêtements-mêmes. Sollicités à l'effet de donner un avis expert sur la question, deux médecins, l'un gynécologue, le second dermatologue, sont unanimes à ce propos et réfutent le port de sous-vêtements d'occasion et globalement la friperie. Pour le docteur B., gynécologue : «Mais on est contre toute la friperie. Cela porte préjudice et représente beaucoup de risques ! Il est totalement déconseillé de porter des sous-vêtements d'autrui fut-il son propre sosie !»
Alors que beaucoup de sociologues contactés restent profanes de la question qu'ils considèrent comme ne relevant pas de leurs compétences. Larbi Ichebouden, professeur en sociologie à l'université de Bouzaréah et membre du Cread, a bien voulu nous répondre. Il considère la question sous trois angles qu'il explique surtout par «la flambée des prix et l'érosion du budget familial». Pour ce sociologue, il s'agit notamment de «manque de moyens de la famille algérienne qui ne peut plus se permettre de s'offrir des choses même lors de certaines occasions ou saisonnières».
Ces derniers «évitent la production nationale par rapport à certains paramètres tels que le rapport qualité/prix sur le quel influe souvent le change en devises. Tout cela fait recourir l'Algérien à la friperie. Il y a quelque temps, les gens étaient gênés d'être vus dans des friperies, maintenant tout a changé et ils le font sans aucune gêne».
Revendeurs et clientèle,une relation complice
La demande existante a favorisé l'accroissement du nombre de revendeurs de vêtements de friperie qui ont trouvé là une activité florissante. Cela a d'ailleurs incité à la naissance d'une relation de fidélité entre vendeurs et clients. Certains sont même nantis de privilèges et jouissent, dans les différents magasins, du statut de VIP, ce qui leur permet d'être mieux servis.
Les femmes, qui sont de plus en plus «accros», ne se montrent plus gênées de déambuler dans les espaces réduits de ces boutiques ou elles vont faire leurs emplettes. Coquettes et élégantes, l'air de quelqu'un occupant un poste dans une quelconque administration, elles prennent le temps de flâner à la recherche de leur «bonheur».
Fidélisées, leurs liens se sont accentués au fil des mois au point de jouir de certaines marques de la part du vendeur qui, connaissant désormais les goûts et les tailles de ces dames, leur met de côté des vêtements de premier choix ou fichus d'une marque. Tout est à prendre, de la chaussure au sac à main, en passant par les sous-vêtements qui sont prisés par ces clientes. Le cas est identique pour certains hommes, passés adeptes de friperie.
Roulant carrosse, ils ne s'empêchent pas d'aller farfouiller dans ces échoppes en quête d'une bonne affaire. Les plus heureux sont ceux qui parviennent à dénicher un vêtement «griffé». Lacoste, Puma, Springfield, la marque est le vœu de chaque client mais hélas ce n'est pas chose courante et il faut compter sur la sympathie du vendeur pour pouvoir y accéder à moindre prix.


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