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«En Algérie, il existe un rite thérapeutique, c'est le cérémonial des gnawa»
Mouloud Ounoughène, neurochirurgien et homme de culture :
Publié dans Le Temps d'Algérie le 29 - 09 - 2009

Le docteur Mouloud Ounoughène, neurochirurgien et compositeur de musique, nous parle, dans cet entretien qu'il a bien voulu nous accorder, du rôle de la musique comme moyen thérapeutique et de son album Massinis.
Quel rôle peut jouer la musique dans la médecine ?
Tout d'abord, je vous informe que les idées noires et la rumination peuvent être plus dangereuses que les triglycérides et le cholestérol dans la genèse des maladies psychosomatiques, telles que la gastrite ou le psoriasis, et que des désordres immunitaires peuvent également apparaître lors des chocs psychiques violents.
La musique s'avère être un catharsis idéal, libérateur de moments d'angoisse et d'effroi, car l'être humain a toujours cherché à exorciser ses peurs. Platon disait que «la musique est le reflet de l'affectivité. Elle peut faire naître en nous la bassesse de l'âme, l'insolence et les vertus contraires». Dans la mythologie grecque, Orphée est considéré comme le génial musicien de tous les temps.
Lors de sa descente aux enfers pour récupérer son épouse Eurydice, il portait une harpe et quand il joua de cet instrument à cordes pincées, ces arpèges apaisaient les tempêtes et calmaient les fauves les plus féroces. En Algérie, il existe un rite thérapeutique qu'on observe de nos jours. C'est le cérémonial des gnawa.
Ces personnes dansent frénétiquement au rythme du t'bel et au son du karkabou et, à un moment donné, ils entrent en transe puis reviennent à la réalité, à la vie. C'est en sorte une suggestion à la purification de l'âme. Aujourd'hui, la musique techno est une version contemporaine d'une thérapie bon enfant !

Quelle a été la place de la musique à travers les temps ?
Dans nos sociétés ou ailleurs, le chant a toujours accompagné tout type de travaux. D'ailleurs, on continue de dire que les chants actuels accompagnent la vie durant tout le parcours de l'individu, du berceau jusqu'à la tombe. Plusieurs expériences ont été effectuées dans différents centres.
A Salzbourg, par exemple, près de 200 personnes angoissées ont vu leur respiration s'améliorer à l'écoute du canon de Rachel Bel (concerto à la trompette). On sait que les artistes réagiront progressivement à une communication non verbale en utilisant des sonorités naturelles, comme le ruissellement d'eau ou l'emploi d'instruments de musique traditionnels, tels que la cymbale ou le triangle. L'enfant alors dans un état régressif pourra se reconstruire progressivement.
Par exemple, Les nocturnes de Chopin et les Quatre saisons de Vivaldi sont des compositions employées volontiers dans les cures du sommeil. Au niveau du cerveau, un ensemble de structures anatomiques regroupées sous le terme de système limbique va traiter les signaux de l'émotion musicale par le plaisir esthétique qu'elle procure et entraîner la baisse des hormones du stress, telles que l'adrénaline.
Les endorphines, qui sont les protéines analgésiques et du bien-être, sont alors secrétées. Nous vivons actuellement l'ère de la mondialisation. Qu'en est-il pour la musique ? Qu'ils soient musiciens ou auditeurs, tous sont à la recherche de sonorités sensationnelles. Le zapping anthologique doit faire appel à des fusions musicales en modulant les couleurs, les timbres ainsi que les contours mélodiques.
Comme le dit Jacques la Carrière, «la culture, d'une façon générale, c'est tout ce qui refuse les similitudes.
L'immobilisme des racines, c'est en sorte porter en soi d'autres mondes, c'est s'enrichir en se métissant, c'est rechercher le différent ou le dissemblable». A l'ère de la planétarisation, certaines musiques traditionnelles doivent être réhabilitées et bénéficier de supports techniques. Lorsque ces musiques sont harmonisées, elles peuvent sortir de l'oubli.
Notre terrain audiomusical est «full» de fusion ; on voit bien que le raï de cheikha Remiti a bien changé avec la touche reggae funk de Donwas de l'album de Khaled. Le rap a envahi les jeunes groupes comme celui de MBS, le folk song et le blues qu'on retrouve chez Ali Amrane. Il n'y a pas une grande distance entre la guitare de Lotfi Attar des Raïna Raï et celle de Santana ou le jazzy de Djamel Laroussi. Et la liste est très longue.
Parlez-nous un peu de votre album fusion Massinis ?
Dans un pays comme le nôtre, où c'est l'oralité qui prime, faire un album sans paroles, seulement avec 8 instrumentaux, c'est un défi. Nous ne souhaitons pas aller à contre-courant des choses qui se pratiquent actuellement, mais nous prônons la diversité, car la musique à elle seule peut induire une gymnastique émotionnelle et imager des situations au bon gré de l'auditeur. Dans cet album, chaque titre suggère une situation particulière.
Anzar, qui veut dire «pluie diluvienne», est une improvisation en flûte traversière enregistrée en live, une véritable décharge émotionnelle. Elle est inspirée des inondations de Bab El Oued.
Sindbad est un voyage enivrant aux senteurs marines. Idurar, qui veut dire «montagnes» en kabyle, est en rapport avec le rythme intérieur des «gauleuses» d'olives ou des gestes de la femme kabyle à la meule qui reçoit en écho ces idhmar (échos). Azzetta (tissage) : on note ici la fusion entre mélopée arabo-andalouse et des «attaques» jazzy.
C'est un métissage de cultures. Quant au groupe Massinis (diminutif de Massinissa), il est constitué de musiciens qui, au départ, ont travaillé séparément. Puis, nous nous sommes rencontrés pour préparer un festival qui devrait se dérouler en 2000, en Italie. Cette rencontre nous a encouragés, et notre groupe a été sélectionné, par la suite, pour représenter l'Algérie au Festival international des musiques universitaires, qui s'est déroulé à Belfort (France).
Le succès a été tel que la tournée s'est prolongée jusqu'au mois d'août de la même année, en Italie. De 2002 à 2004, nous avons effectué une série de concerts en France, notamment en Vendée, où nous avons rencontré plusieurs personnalités du monde de la musique, telles que Pierre Baroub, un des paroliers d'Yves Montand. Entre temps, nous avons enregistré cet album Massinis chez Izem.
Le groupe est constitué des musiciens suivants : Farid Yamani au mandole, au luth et au programme rythmique, Djamel Abbès à la guitare acoustique et à la flûte traversière, Khaled Cherfaoui à la derbouka et au bendir et moi-même au clavier basse ainsi qu'à la composition et aux arrangements musicaux. Et lorsque nous effectuons des concerts de chants, nous faisons appel à Saïd Achab.
Entretien réalisé


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