Nabila et Saddek avaient convolé en justes noces depuis une salle des fêtes de Bordj El Kiffan (Alger) et niché en 1993 dans un f3 en pleine Mitidja. De cette union, deux enfants naquirent. Entre temps, Saddek avait perdu son emploi et Nabila en avait dégoté un dans une importante institution à l'ouest de Bab El Oued. Puis tout alla très vite. La misère s'installa. Nabila amassait les bijoux à chaque paie. Démuni, Saddek allait être poussé au désespoir et se séparer de son appartement. Les ennuis commencent alors pour le couple et les deux bambins, deux beaux garçons dont l'un portait le prénom du beau-père de Nabila, qui déambulaient d'un domicile à un autre jusqu'au jour où son frère aîné lui emprunta un deux-pièces jusqu'à ce que le soleil revienne au sein de la petite famille. Cette dernière voyait entre temps les cent vingt millions de centimes, le prix de vente du logement, fondre comme neige au soleil. Saddek dépensait les économies car entre temps il tombera malade, ses reins avaient reçu un sérieux coup. Entre temps (encore et encore), Nabila se pavanait dans des fêtes d'amis et de proches avec des bijoux qui ne riment pas avec les plats de lentilles, de pâtes et de riz consommés à longueur d'année. La tension prend place au sein de ces anciens amoureux du même âge. Nabila se désintéresse du mari et s'occupe de ses deux enfants. Le mari est exaspéré, les mots succèdent aux interjections du couple. Les insultes vont droit aux coups... réciproques. A un coup asséné par Saddek, Nabila en «distribuait» cinq. A un coup de balai, trois de frottoir sur le crâne de l'époux. Toutes les tentatives du frangin pour faire cesser les hostilités étaient vaines. Puis c'est le coup de théâtre : Nabila demande le divorce à l'amiable. Saddek est sonné, il voit rouge ! Il ne peut supporter de se séparer de son amour Nabila. La justice est saisie. L'audience de conciliation se déroule à huis clos, la présidente de la section statut personnel va aller vite et appliquer la loi. Elle accorde le divorce à l'amiable en chargeant le papa de s'acquitter de la pension alimentaire de 6000 DA et les montants du loyer : 7000 DA par mois. Le ciel semble tomber sur le crâne du malheureux Saddek, chômeur qui vient d'avoir à régler mensuellement la somme de 11 000 DA/mois. Sa sœur, une inculte, demande à son frère de saisir les instances supérieures en vue d'effacer le jugement du tribunal. La pauvre ! Elle ignore le code pénal et le code de la famille car le papa n'a d'autre voie que celle de casquer chaque mois.