Comme première conséquence directe subie par Société Générale Algérie (SG Algérie) du fait de la suppression des crédits à la consommation notifiée on ne peut mieux officiellement dans la mouture de la LFC 2009 a été de stopper dans l'immédiat toute opération d'embauche ou d'engagement de nouveaux éléments parmi le personnel de l'entreprise. Gérald Lacaze, président du directoire de cette «banque algérienne dotée d'un capital étranger», comme il aime à définir cet établissement financier dont il est le premier responsable voilà maintenant plus de deux années, se rappelle presque avec regret le recours à telle solution qu'il a commentée comme réaction entérinée dans l'immédiat à même de faire face à un revirement plutôt subit qu'a connu par le biais de la LFC 2009 le secteur des finances en Algérie. M Lacaze s'est dit en effet désolé pour ces dizaines de «collaborateurs» dont le contrat qui les liait à l'entreprise n'a plus été renouvelé depuis l'entrée en vigueur des dispositions contenues dans cette mouture de la loi complémentaire, alors que Société Générale Algérie projetait, selon ses dires, de leur offrir un contrat à durée indéterminée. «C'est bien regrettable», insiste une fois de plus M. Lacaze, lors d'un point de presse tenu au soir d'avant-hier au stand de Société Générale Algérie, se comptant ainsi parmi les exposants à la 13e édition du Salon international de l'automobile qui se tient à la Safex des Pins maritimes. Cela dit, Société Générale Algérie est plutôt un établissement financier qui s'est taillé la réputation d'organisme recruteur depuis sa création dans le pays. Il avait à charge l'exécution d'un ambitieux programme d'investissement, notamment de multiplier son réseau d'agences non seulement dans les mégalopoles du pays mais aussi dans les villes intérieures et la région du sud. Pour preuve, de janvier à juin 2009, soit juste à la veille de l'adoption de la LFC 2009, cette banque s'est encore consolidée en ressources humaines et ce en procédant au recrutement de pas moins de 800 nouveaux employés, apprend-on de son directeur commercial, Reda Tekaia. Aussi, il n'est guère un secret que d'affirmer qu'à l'instar de BNP Paribas et Cetelem Algérie, Société Générale Algérie suscitait par le passé et bien avant que l'on arrive à l'adoption de la LFC 2009 un engouement des plus manifestes de la part des Algériens conquis par la possibilité d'acquisition d'un crédit à lac consommation ou même de véhicule à même d'améliorer un tant soit peu leur mode de vie. Ce qui a fait que la clientèle de Société Générale Algérie a été de plus en plus grandissante eu égard à la multiplicité de la formule d'accès à ce genre d'emprunt. Tout le monde y avait accès où presque à telle enseigne que les responsables de cette banque étaient comme contraints de quelques critères d'éligibilité, comme par exemple cette condition sur le salaire du postulant au crédit à la consommation qui a été définie à 20 000 DA au départ pour grimper par la suite à 35 000 DA comme seuil minimum. Par la suite, la LFC 2009 était comme un cheveu dans la soupe et toute cette ambiance était tombée à l'eau, du fait que les autorités publiques ont décidé de la suppression des crédits aux particuliers. Les échéances impayées : un pourcentage insignifiant Le remboursement d'un crédit à la consommation ou véhicule acquis auprès d'un organisme financier se fait par le biais d'échéances mensuelles et Société Général souscrit elle aussi à cette méthode. Dans le cas où le client acquéreur d'un crédit est dans l'incapacité de paiement de cette échéance cela pose immanquablement un problème de surendettement. A ce sujet, le président du directoire de Société Générale Algérie a affirmé que son établissement n'a guère eu affaire à ce genre de problème. Gérald Lacaze laissera entendre en effet que le pourcentage des échéances impayées est dérisoire, en précisant que ce taux ne dépasse par les 2% sur la totalité des engagements de la banque liés à l'octroi des crédits à la consommation aux particuliers. Ceux-ci constituent à leur tour un pourcentage de 17% de la totalité des crédits tous types confondus octroyés par Société Générale Algérie non seulement à des particuliers mais aussi à des entreprises, notamment des PME sélectionnées en fonction de leur chiffre d'affaires. La valeur de tous ces crédits s'élève quant à elle à quelque 18 milliard DA, indique à ce sujet M. Lacaze. Après plus de deux années passées à la tête de Société Générale Algérie, Gérald Lacaze considère que le contexte dans lequel évolue l'environnement de la finance en Algérie est «peu évolutif et se caractérise quelquefois par des changements assez radicaux». «Quelquefois, on est obligé de naviguer à vue», ajoute-t-il encore sans omettre de préciser que pareille instabilité juridique dérange plutôt la banque et les investisseurs. Redéploiement dans l'immobilier Le président du directoire de cette banque, quand bien même il s'est longuement étalé sur les contraintes rencontrées dans l'exercice de sa profession, a tenu à mettre l'accent sur le fait que l'établissement qu'il dirige est «au service du développement de l'économie algérienne». Suite à l'entrée en vigueur des dispositions contenues dans la LFC 2009 dans l'immobilier Société Générale Algérie compte se redéployer à l'avenir. En ce sens, Gérald Lacaze affirme d'ores et déjà son approbation quant à l'application du taux d'intérêt de 1% pour ce qui est du crédit à l'immobilier. Par ailleurs et dans le cadre de l'expansion du réseau d'agences de la banque, l'on fait état de 5 nouvelles agences réceptionnées qui sont en attente d'agrément de la part des autorités financières du pays. Une vingtaine d'agences sont actuellement en cours de construction.