Le programme annoncé en mai dernier, portant affectation avant la fin 2009 de 6000 logements aux habitants des chalets et des bidonvilles du centre-ville d'Alger, n'a pas été concrétisé. La wilaya vient toutefois d'annoncer le même plan pour toute la durée du premier semestre 2010, à partir de février. La capitale assistera sûrement à une levée de boucliers dans les quartiers et les bidonvilles, comme à chaque fois qu'une opération de distribution de logements se profile à l'horizon. L'Exécutif de la wilaya s'est finalement cassé les dents sur une des plus importantes promesses faites à la population, dès le mois de mai dernier, à savoir la distribution de 6000 logements avant la fin de l'année 2009. Pourtant, l'engagement du wali Mohamed Kébir Addou était clair à ce sujet. Dans un entretien accordé au magazine ElDjazaïr.com, début mai, M. Addou, interrogé sur la problématique des bidonvilles qui ceinturent la capitale, a répondu : «Une partie du programme de logements actuellement en cours de réalisation, soit 15 000 unités, est destinée aux habitants des bidonvilles implantés dans le vieux tissu urbain du centre d'Alger et à ceux déjà relogés provisoirement au niveau des chalets ; les relogements interviendront régulièrement au fur et à mesure des réceptions et en fonction des priorités». Se voulant plus précis, le wali a ajouté : «Une première opération interviendra avant l'été et après les examens de fin d'année (juillet 2009, ndlr)». En juillet, c'est-à-dire au moment où il fallait commencer l'opération, l'ancien wali de Djelfa a pris publiquement un nouvel engagement, celui de distribuer 6000 logements avant le 31 décembre de cette année. A échéance, aucun appartement n'a été affecté et c'est M. Addou qui le confirme. En effet, en marge des travaux de la dernière session annuelle de l'Assemblée populaire de wilaya qui s'est tenue le 24 décembre, il a donné une nouvelle promesse au sujet du relogement des familles occupant les chalets. «Un quota de 6000 logements est prévu pour ces familles qui seront progressivement relogées au courant du premier semestre de l'année 2010», a annoncé M. Addou. Auparavant, le directeur du logement de la wilaya, Mohammed Smaïl, avait révélé, à la radio El Bahdja, le même plan avec cependant un peu plus de détails. Selon lui, 5000 familles continuent de vivre dans les chalets depuis 2004 ; leur évacuation interviendrait d'ici juin 2010 et l'opération commencerait dès le mois de février. deux priorités : Diar Echems et Sonatro En plus des 5000 familles résidant dans les chalets, dans des conditions plus que difficiles, la wilaya devra livrer les 1000 logements restants aux «habitants des bidonvilles implantés dans le vieux tissu urbain du centre d'Alger», pour reprendre l'expression du wali. A ce titre, comme prévu, il est question en principe de reloger les résidents des bidonvilles de Diar Echems (El Madania) et de Sonatro de Diar El Kef (Oued Koreiche). Pour ce qui est du cas de Diar Echems, où des émeutes ont eu lieu fin octobre dernier, le ministre de l'Intérieur Noureddine Yazid Zerhouni a annoncé à chaud une opération de recasement dès le mois de février. S'agissant des 450 familles de Sonatro, le président de l'APC Meyssoum Mohamed Redha a récemment déclaré au Temps d'Algérie que le dossier était ficelé et qu'il a été transmis à la wilaya pour une prise en charge. La première ville du pays s'apprêterait donc à vivre des moments très particuliers qui coïncident avec l'organisation de la Coupe d'Afrique des nations (qui débute le 10 janvier en Angola) et la Coupe du monde de football (juin-juillet 2010) en Afrique du Sud. C'est que, à chaque fois que la wilaya procède à des opérations de relogement, l'opinion publique assiste à la levée des boucliers dans les cités et les bidonvilles, criant à la marginalisation dans l'espoir de bénéficier en priorité d'un toit en dur.
