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L'essor funeste d'un pan de la Mitidja
Birtouta
Publié dans Le Temps d'Algérie le 20 - 01 - 2010

Que reste-t-il de la ville de Birtouta, une cité qui porte les cicatrices d'une époque retenue par l'histoire ? Que reste-t-il de son domaine, de ses fermes, de ses caves et tant d'autres cultures plantées ici et là ? Des questions qui demeurent sans réponses, hélas ! Les terres rongées par le ciment, les plantations disparaissent au fil des ans, les caves sont devenues un logis pour différentes familles qui ont fui la horde intégriste durant les années de braise. Nul ne peut parler de Birtouta sans avoir le goût de ses fruits et de son lait.
Birtouta est cette ville de la Mitidja qui tente difficilement de se relever, c'est cette ville coloniale qui anéantit tout ce qui reste de beau, même le jardin public a qui les élus locaux ont «collé» un transformateur électrique malgré lui. Pourtant, il existe bel et bien d'autres endroits plus adéquats pour le placer et nourrir encore ce jardin cher à un ministre de la République.
Un commis de l'Etat qui ne rate aucune occasion afin de prendre son café sur l'esplanade mitoyenne au jardin, sur une terrasse d'un café qui reste la boussole de tout visiteur de la ville. Birtouta : un nom qui en dit beaucoup, c'est la ville qui inaugure la Mitidja, ses terres agricoles, son espace immense offre une vue imprenable vers l'horizon, un horizon hypothéqué par des élus qui ne pensent qu'en béton.
Birtouta est située à quelque 30 km du cœur de la capitale, cette circonscription administrative qui comprend les localités de Baba Ali, Ouled Chebel et Tessala El Merdja. Birtouta est entourée de villages familiaux, oui c'est ainsi que Nadir nous l'a expliqué avant de nous conduire chez son grand-père qui nous a abreuvés de sa source d'histoire, passionnément.
Quand le ciment parle !
El Hadj Tahar est né et a toujours vécu à Birtouta. Il est issu de l'une des familles de Ouled Mendil. El Hadj est agriculteur. Il se remémore ses années d'or avec amertume : «Vous voyez la nouvelle ville ? Dans le temps, c'était un champ de blé immense où personne ne pouvait pénétrer par peur de se perdre.
Le blé de Birtouta est l'un des meilleurs en Algérie, les pâturages étaient abondants et nos vaches étaient généreuses. Mais le béton à tout pris.» Difficile de rester indifférent à une telle situation, une terre où même le sel donnerait des fleurs est devenue par la force, non des choses mais de l'homme, un bloc de béton.
El Hadj Tahar appartient à la famille du sage et fondateur de la zaouïa qui porte son nom, Sid Ahmed Ben Chaâoua. Un lieu de culte, de savoir mais surtout de règlement de conflits.
El Hadj nous a emmenés loin dans l'histoire : «Sid Ahmed Ben Chaâoua était un savant qui a toujours prôné la paix et le travail, il a toujours incité les gens à cultiver leurs terres. Mais depuis l'arrivée de ce P/APC qui est à son troisième mandat, les affaires du bâtiment ont pris le dessus», s'est-il désolé.
Modernité, oui, mais à quel prix ?
Se promener dans les petites ruelles de la ville de Birtouta procure vraiment un réel plaisir, les murs sentent encore le parfum de la terre, l'odeur de l'histoire et de l'authenticité. L'Hôtel de ville est resté dans la même vocation, il abrite le siège de l'APC, l'église est devenue le siège de la section scouts, l'écurie Borjeau et sa cave sont malheureusement désorientées et servent de logis.
Non loin de là, on aperçoit une multitude de bâtiments colorés. C'est le site de logements AADL et LSP de la ville. «Le blé est déraciné et le mortier a pris le dessus», a tonné Nabil. Le jeune designer n'a pas mâché ses mots : «Depuis l'arrivée de l'actuel P/APC, Birtouta est devenue le lieu idéal pour les entrepreneurs afin de fructifier leurs gains.»
L'orateur nous a expliqué comment, durant les années de braises, notre pays a vécu, les lots de terrains se distribuaient : «Les lots de terrains qui avoisinent les Ouled Mendil ont donné assez d'oranges et de mandarines, mais durant cette période et jusqu'à maintenant d'ailleurs, ils sont vendus et construits. La preuve, ce lieu est devenu un quartier résidentiel et personne n'ose parler.»
La cité AADL construite par les Chinois est d'une beauté distinguée mais le prix de ce chef-d'œuvre est très onéreux : «Se sont des centaines de familles qu'on a mis au chômage et des tonnes de blé que notre pays importe, voilà le résultat.» La piscine semi-olympique, qui est à sa dernière pelle de sable, ouvrira ses portes en juin, selon certains habitants.
Le stade communal est devenu exigu vu la croissance démographique importante à Birtouta dont la majorité sont jeunes.
Pour les besoins de la formation, un centre pour la formation professionnelle est érigé au sein de la nouvelle cité où même un ex-Souk el fellah a été démoli et cédé à un privé dans le but d'en faire un centre commercial.
Les élus en… réunion
Nous avons tenté de voir le président de l'Assemblée populaire communale. En vain. Le mot d'ordre a été donné aux agents.
«Il est en réunion et moi-même je ne peux pas le voir en ce moment !», a avancé le jeune agent. Mais vu notre insistance, un second agent arrive et demande nos cartes qu'il a montrées au président «invisible». Les adjoints sont absents et aucun responsable de la localité n'a voulu nous recevoir.
Intrigué, nous avons interrogés certains citoyens à ce sujet. A l'unanimité ils ont répondu : «Il ne reçoit que ses connaissances, ce P/APC a autre chose à faire que de nous recevoir.» Sur la situation de leur ville, les citoyens de Birtouta sont perplexes : «Notre ville est entre les griffes de certains mercenaires qui fructifient leurs affaires sur le dos d'un développement local réel.»


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