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Un Etat dans l'Etat
Le groupe nucléaire Areva au Niger
Publié dans Le Temps d'Algérie le 19 - 02 - 2010

Empêtré dans une crise larvée depuis quelques mois, avec la révision constitutionnelle qui lui aurait permis de briguer un autre mandat à la tête du pays, et outre la rébellion du Mouvement des Nigériens pour la justice à laquelle il devait faire face, le président déchu Mamadou Tandja avait commis «l'irréparable» en s'attaquant de front à la plus grande puissance réelle au Niger : le groupe nucléaire français Areva.
Etait-ce parce qu'il se croyait assez fort ? Ou croyait-il dur comme fer qu'Areva était de connivence avec la rébellion touarègue pour l'affaiblir ?
Toujours est-il que Tandja a cru bon d'expulser Dominique Pin, le patron local d'Areva, accusé de financer les rebelles touaregs du Mouvement des Nigériens avant de pousser plus loin le bouchon en accordant 122 licences d'exploration à la compagnie chinoise China Nuclear International Uranium Corporation et à des groupes canadiens, américains, australiens, sud-africains, entre autres.
Mais c'est surtout la nouvelle politique adoptée par Niamey qui a cherché à casser le monopole quasi intemporel du géant français - le groupe nucléaire français Areva exploite les fabuleuses réserves d'uranium du Niger depuis 50 ans - qui n'a pas été du goût de l'Elysée qui est aussitôt venu à la rescousse du fleuron industriel français.
Un business de 5000 tonnes d'uranium/an !
Résultat de tractations souvent houleuses mais surtout politico-mafieuses : Areva remporte en janvier 2009 le contrat d'exploitation de la gigantesque mine d'Imouraren, qui produirait 5000 tonnes d'uranium par an selon les prévisions.
Est-ce à dire alors que la France, qui vient de rafler l'exploitation du gisement d'Imouraren, la mine d'uranium la plus importante de toute l'Afrique et la deuxième au monde, est désormais tenue de préserver coûte que coûte ce nouvel acquis ? Et faire donc barrage à tout éventuel concurrent sur ces mines que la France a toujours considérées comme une chasse gardée ?
Il n'est nul besoin d'être grand clerc pour se rendre à l'évidence. Areva ce n'est pas n'importe quelle entreprise française.
«Areva - 75 000 collaborateurs - est le numéro un mondial du nucléaire. Il propose une offre intégrée unique qui couvre toutes les étapes du cycle du combustible, la conception et la construction de réacteurs nucléaires et les services associés. Par ailleurs, le groupe développe un portefeuille d'activités dans les énergies renouvelables. Areva est également l'un des leaders mondiaux du transport et de la distribution d'électricité.»
Le Niger, 3e producteur mondial d'uranium
On comprend mieux pourquoi les intérêts supérieurs de la France sont en jeu dès lors que le Niger tente de ruer dans les brancards.
Le Niger étant le 3e producteur mondial d'uranium, le groupe nucléaire français Areva occupe donc une place hautement stratégique dans ce pays du Sahel qui, comme par hasard, connaît des soubresauts politiques qui coïncident toujours avec les intérêts de la France dans la région.
Tous les évènements intervenant dans cette partie du monde sont en effet cousus de fil blanc. La classe politique nigérienne n'a pas oublié que Diori Hamani - le premier président du pays - a été renversé par un coup d'Etat, en 1975, pour avoir voulu remettre en cause la mainmise de la France sur l'uranium nigérien, rappellent à ce propos de nombreux Nigériens.
«Pour un kilogramme d'uranium vendu à 100 euros, le Niger n'a droit qu'à 30 euros, et en plus, le choix des acheteurs de l'uranium nigérien et la fixation de son prix sur le marché international sont du ressort exclusif du groupe français, en vertu d'une convention signée en 1967 entre le Niger et la France
Alors, les partenaires commerciaux de tout bord qui exploitent l'uranium nigérien, ceux qui lorgnent désormais ce minerai des plus stratégiques, tous ceux qui cherchent avant tout à profiter de ces ressources sans scrupules, accepteront-ils une réelle démocratie dans ce pays ?
D'où viennent ces troubles du Sahel ?
N'ont-ils pas intérêt à ce qu'il y ait toujours des troubles dans cette région ? Comment expliquer l'essor pris subitement par la branche saharienne d'Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), avec ses prises d'otages, l'intérêt subi des Américains pour la région, la peur viscérale de l'Elysée quant à une éventuelle mainmise de l'Iran sur cette région et qui expliquerait la collusion israélo-française face à cette pseudo menace ?
Non, décidément trop de questions surgissent dès lors qu'on veut bien aborder objectivement ce qui se passe au Niger depuis des décennies. Une chose est sûre, comme partout en Afrique, là où il y a de fortes odeurs de pétrole et de gaz, là où les diamants se cueillent à ciel ouvert, dans toutes les régions qui recèlent des richesses minières fabuleuses, les bruits de botte ne sont pas loin.
Coups d'Etat, opérations commando mafieuses, corruption, menaces, assassinats… Tous les coups sont permis pour s'approprier ces richesses.
Pour une fois, nous sommes d'accord avec l'Occident bien pensant : l'Afrique a plus que jamais besoin d'asseoir de vraies valeurs démocratiques pour s'en sortir et se débarrasser de toutes les tares… néocoloniales !


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