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Un avant-goût de la présidentielle de 2012
élections régionales en France
Publié dans Le Temps d'Algérie le 20 - 03 - 2010

Le second tour des élections régionales en France, aujourd'hui, va très certainement confirmer la lourde sanction de la politique générale menée par le président français Nicolas Sarkozy depuis trois ans, dont un avant-goût a été observé lors du premier tour, il y a une semaine, avec les bons scores réalisés par le parti socialiste et la gauche plurielle.
Ce désaveu cinglant de la politique économique et sociale sarkozienne est signifié par la forte abstention des électeurs français au premier tour (plus de 53%), dont une majorité provient de l'électorat de droite. Aujourd'hui, les sondages prédisent une désaffection encore plus prononcée des électeurs (55%) malgré la campagne de mobilisation menée par les candidats du parti majoritaire, l'UMP, pour les faire changer d'avis.
La déception à l'égard des choix économiques et des réformes sociales mises en œuvre par le gouvernement est partout en France, et elle apparaît chaque semaine depuis deux ans, au moins, avec la chute vertigineuse de popularité du président français, victime aussi de sa politique spectacle et de son train de vie personnel jugé provocateur pour les millions de salariés et de sans-emploi, sans perspectives.
«Nous serons obligés de demander l'aide des Allemands ou du FMI»
Les proches du président tentent, en vain, de minimiser la déroute du parti majoritaire, en mettant en avant le peu d'intérêt qu'accordent les électeurs aux scrutins locaux. Or cet argument ne tient pas la route selon les analystes qui expliquent plutôt ce désaveu de la droite traditionnelle par la déception quasi générale des Français et surtout des classes populaires et des jeunes, qui voient leur ordinaire se dégrader davantage.
Le gouvernement qui mettait sur le dos de la crise financière et économique internationale l'érosion sans précédent du pouvoir d'achat du plus grand nombre, alors même qu'une minorité accumulait les profits, n'a plus à présent de bouc émissaire pour justifier ses choix économiques ultralibéraux, faits de taxes, de suppressions d'emplois dans les services publics, de diabolisation des cités et quartiers populaires jugés à l'origine de l'insécurité.
Un expert indépendant qualifie la politique économique actuelle en France de «pas du tout raisonnable», arguant fort à propos que «es déficits ne cessent de gonfler la dette», et prédisant qu'avant deux ans, la France risque de revenir 50 ans en arrière. «Nous serons obligés de demander soit l'aide des Allemands, soit celle du FMI», avertit-il alors. Or, en dépit des signaux forts adressés par les Français au président Sarkozy à la faveur de ce scrutin test, mais aussi des appels au ralentissement des réformes, émanant de politiques issus de son camp, celui-ci n'en démord pas.
En effet, des élus de l'UMP demandent que soient différées la fameuse taxe carbone imposée aux industriels, critiquée de partout, notamment à gauche, celle relative à la procédure pénale, qui a soulevé l'ire des magistrats (suppression de la fonction de juge d'instruction), celle des collectivités territoriales avec les suppressions attendues de compétences aux élus, en fin celle des suppressions de postes dans la police et l'éducation.
Autre sujet qui fâche, la réforme prévue de la retraite qui va prolonger la durée de travail au-delà de 60 ans. La défaite de l'UMP trouve également son explication dans ce débat jugé incongru sur l'identité nationale, engagé sur proposition du président Sarkozy, et qui a soulevé de vives critiques aussi bien à gauche qu'à droite, durant des mois, remettant en selle de vieux démons, le racisme et la xénophobie, mais aussi des nouveaux, comme l'islamophobie et le communautarisme.
Effet boomerang
Le seul fait que Sarkozy ait mis en place un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale, confié d'abord à un dur de la droite, Brice Hortefeux, puis à un transfuge du parti socialiste, Eric Besson, était jugé par la majorité des Français, imprégnés des idées humanistes, de libertés et de diversité, comme une provocation à l'égard des immigrés. La suppression de ce ministère, qui s'est surtout spécialisé dans la traque des sans-papiers et les expulsions massives (plus de 24 000 chaque année), est aujourd'hui le combat de nombreuses associations et des partis politiques de gauche.
Pour beaucoup d'analystes, le débat sur l'identité nationale était destiné à fidéliser l'électorat de l'extrême droite, qui a voté pour Sarkozy, en 2007, mais cette fois-ci, compte tenu de l'apathie générale induite par la politique suivie dans divers domaines, ce débat a eu un «effet boomerang», puisqu'il a permis au parti de Jean-Marie Le Pen de ressusciter après avoir été donné comme mort ces dernières années. En effet, ce parti est aujourd'hui remis sur les rails puisqu'il est en lice dans 12 régions sur les 22, après avoir obtenu près de 12% des suffrages lors du premier tour.
Du reste, un sondage publié à deux jours du second tour, s'il crédite la gauche de 56% des intentions de vote, en offre au Front national pas moins de 14%, malgré le forte abstention attendue. Et à propos d'abstention, les analystes estiment que les plus forts taux sont surtout visibles dans les quartiers populaires, à l'image de la banlieue où la participation a été inférieure à 30%. Sans cette tendance des électeurs à bouder les urnes, le parti socialiste pourrait réaliser un record historique dans ces régionales, en raflant la majorité dans l'ensemble des régions, ce que les médias appellent «le grand chelem». La gauche devrait alors confirmer dans les deux régions traditionnellement contrôlées par la droite, la Corse et l'Alsace.
Une politique qui n'apporte rien
Ceci dit, les électeurs issus de l'immigration qui vont voter au second tour le feront au profit de la gauche, qu'ils considèrent plus proche de leurs préoccupations. Pour preuve, c'est cette gauche qui a toujours défendu le vote des étrangers hors Union européenne, une option battue en brèche par la droite qui ne donne pas d'arguments convaincants sur sa position.
En janvier dernier, le PS déposait une proposition de loi à l'Assemblée nationale sur le droit de vote des étrangers dans les élections locales, que la droite majoritaire au parlement a rejetée. En guise d'explication, le parti de Sarkozy soutenait qu'«il n'était pas question d'accorder le droit de vote aux étrangers pour les élections locales, au motif que ce droit et la citoyenneté étaient étroitement liés». Ce droit est pourtant octroyé aux étrangers dans plusieurs pays européens.
Pour les réalistes, on ne peut vivre légalement dans un pays, payer ses impôts, se faire élire dans les associations, les syndicats, être partie prenante de la communauté locale, sans disposer du droit de choisir ses représentants dans les collectivités locales. Un récent sondage crédible sur cette question révélait en effet qu'une nette majorité de Français (55% contre 42%) était favorable au vote des étrangers aux élections locales.
Pour un journaliste français désabusé, «il y a une indifférence négative très forte, faite de désenchantement et de ressentiment, de la part de populations qui perçoivent et subissent les processus de ségrégation sociale et ethnique. Dans les quartiers, on n'attend quasiment plus rien de la politique, qui n'apporte rien, n'est porteuse de rien».
La défaire de l'UMP est également attribuée par des politiques de ce parti à cette stratégie dite d'ouverture de Sarkozy, qui a confié des portefeuilles ministériels importants, comme la diplomatie, à des personnalités de gauche qui ont accepté de déserter leur parti, guidées par leurs ambitions personnelles.
En voulant casser le PS, Sarkozy a fracturé son propre camp, où des élus nationaux, qui aspirent légitimement à occuper des postes importants dans les institutions de l'Etat, sont mis en veilleuse, oubliés au nom de cette ouverture. A cet égard, l'ancien premier ministre Edouard Balladur, un des opposants de cette politique, a appelé le président Sarkozy à «droitiser» son action en remplaçant les ministres d'ouverture par des personnalités issues de l'UMP. Sarkozy entendra-t-il ces appels, au lendemain des régionales dont la tannée subie par la droite sera suivie d'un remaniement de l'Exécutif ?


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