Livré en partie en 2008, le site AADL de Aïn El Malha dans la commune de Gué de Constantine en fait déjà voir des vertes et des pas mûres à ses locataires acquéreurs. En effet, les bénéficiaires du premier quota de 900 logements se plaignent du manque de nombreuses commodités. A commencer par l'absence de sécurité, alors que la cité est censée être gardée des agents employés à cet effet. Plusieurs cas de vols ont été signalés dont celui de voitures. «Dix véhicules particuliers ont été dérobés de l'enceinte de la cité, souligne Omar, lui-même victime de ce larcin.» «Plus grave, nos multiples réclamations sont restées vaines. A maintes reprises, nous avons attiré l'attention des gérants de la cité sur ce phénomène qui tend à prendre de l'ampleur, mais rien n'est fait», a regretté Omar. L'éloignement du site complique davantage la situation. Pour se rendre à Aïn Naâdja, distante de 2km à peine, «nous devons recourir aux clandestins, qui trouvent dans notre désolation, une opportunité pour nous imposer des prix élevés», souligne un habitant. Mais les plus à plaindre sont nos enfants qui sont contraints de parcourir plus de 2 km pour rejoindre leur établissement scolaire. Que dire alors lorsqu'il s'agit d'évacuer un malade, ajoute-t-il. Les locataires rencontrés sur les lieux du site montrent du doigt les responsables de ce quartier. Selon eux, ces derniers affichent une indifférence totale vis-à-vis de leurs doléances. Face à ce mépris affiché dans la durée, les locataires ont décidé de bouger. A cet effet, ils ont entrepris de faire, à leurs frais, des travaux de réhabilitation de murs des immeubles les plus affectés ainsi que la réalisation d'une pente pour faciliter les déplacements des handicapés. Driss, un handicapé moteur a avoué qu' «après maintes interpellations qui n'ont pas abouti, nous avons décidé de compter sur nos propres moyens, y compris financiers. Pour un début, nous avons récolté une somme de 60 000DA». Ces mêmes habitants regrettent l'insuffisance de l'éclairage public, le manque de bacs à ordures, dont la conséquence est visible de loin : des amas d'ordures sont abandonnés à même les trottoirs. Les aires de jeu et de détente pour les enfants ? Ces dernières n'existent que sur plan. Rien n'a été fait pour l'épanouissement de leur progéniture, se désolent-ils, alors que les vacances sont là et si longues !