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La faillite de l'APW de Tipaza
Déséquilibre régional, persistance de l'exode rural et affectation arbitraire des projets
Publié dans Le Temps d'Algérie le 27 - 07 - 2010

Les procès-verbaux des dernières sessions ordinaires de l'APW de Tipaza n'ont pas été signés par les élus. Cette entorse à la législation, qui n'a pas empêché l'Administration d'entériner les délibérations, n'est pas la seule tare de l'institution. Selon les élus, de nombreux dysfonctionnements caractérisent leur Assemblée.
A Tipaza, les déséquilibres sont flagrants entre les régions de l'ouest, sous-équipées, et les régions situées à l'est du chef-lieu qui accaparent l'essentiel des projets de développement. Elus de la daïra de Cherchell, Ouahid Bellizim et M'hamed Ibbedouzène n'ont eu de cesse de dénoncer cette situation à l'origine du dépeuplement des zones montagneuses du Chenoua-Zaccar-Dahra et de la forte pression démographique sur l'axe Tipaza-Douaouda.
«Tant qu'on n'aura pas compris cette situation, il est impossible de régler les problèmes dont souffrent les villes de l'est de la wilaya», admet Ibbedouzène, qui explique que son rôle d'élu au sein de l'APW est de proposer, entre autres, des solutions au phénomène inquiétant de l'exode rural. Mais, dit-il, le dévoiement de l'APW est tel qu'il est impossible d'entreprendre des actions sérieuses dans ce sens.
Les programmes inscrits au titre du plan quinquennal de développement de la wilaya pour 2010-2014 n'ont même pas été discutés.
«Même le président de l'APW a refusé d'ouvrir le débat sur la question», précise M. Ibbedouzène, qui admet que «si l'on ne peut s'opposer aux grandes orientations du pouvoir central, qui a une vision globale du développement, nous sommes quand même en droit de donner notre avis sur la manière de réaliser ces programmes à l'échelon local car, en tant que représentants de la région, nous sommes tenus de réagir à certaines incohérences».
Notre interlocuteur révèle que l'essentiel du budget est affecté au secteur des services alors qu'aucun sou n'est déboursé pour l'investissement. «Devant cette situation, nous sommes en droit de demander des explications, parce que là, si on ne tient pas compte de nos remarques, le déséquilibre entre les différentes régions de la wilaya ne fera que s'aggraver.»
25 communes exclues du développement
Selon nos deux interlocuteurs, les 90% des projets sont injectés à Koléa, Bou Ismaïl et Tipaza, au détriment des 25 autres communes de la wilaya qui doivent «se contenter des miettes». Cette répartition inégale des projets de développement local s'inscrit en porte-à-faux avec la politique nationale d'équilibre régional et d'occupation rationnelle de l'espace.
Elle va à l'encontre du schéma national d'aménagement du territoire qui entend faire bénéficier l'ensemble des populations des bienfaits du progrès, dans le cadre d'un développement régional harmonieux. Pour les deux élus, c'est la seule et unique façon d'encourager les populations à se maintenir sur place.
«Si les citoyens de ces zones rurales ne disposent pas de l'école, de l'eau courante, de l'électricité, du transport et des structures de santé, comment pouvez-vous les convaincre de rester sur leurs terres ?», s'exclame M. Bellizim, qui précise que la sécurité est un facteur important du développement. Par sécurité, il entend non seulement la présence des services de police et de gendarmerie mais, également, d'un ensemble de commodités pour rendre la vie moins pénible aux habitants.
Cela va de l'eau potable aux relais de télécommunications en passant par les infrastructures de loisirs. D'où sa conviction que «la politique de repeuplement des zones montagneuses désertées par leurs populations n'a pas de sens si elle ne prend pas en compte l'ensemble de ces facteurs». Ces facteurs ne sont pas réunis, selon nos interlocuteurs qui considèrent que «le problème de fond de Tipaza réside dans la répartition inégale du développement entre l'est et l'ouest de la wilaya».
Est-ce à cause du fait que les 5 vice-présidents de l'APW soient originaires de Koléa et de Fouka ? «Probable puisqu'en dépit du bon sens, on continue à privilégier trois communes au détriment du reste des communes de la wilaya». Les deux seuls projets dits d'envergure implantés à l'ouest de Tipaza sont la centrale électrique de Hadjret Ennous qui va employer à peine une cinquantaine de personnes une fois achevée, et le port de pêche de Gouraya «qui va profiter à des gens venant d'ailleurs».
Les populations de cette dernière localité sont en fait des paysans qui n'ont aucun rapport avec les métiers de la mer. Les bateaux appartiennent à des armateurs qui vivent ailleurs. Les équipages sont formés de marins étrangers à la région. A ces réalisations, on peut ajouter le barrage de Boukerdane, près de Damous, qui, dans la stratégie nationale de gestion des ressources hydriques, est plutôt destiné à alimenter Aïn Defla et Chlef. Entre autres griefs retenus contre
l'Administration, l'installation d'un pôle universitaire à Koléa et non à Cherchell qui compte pourtant plus de 60 000 habitants. «Pourquoi parvient-on à trouver facilement des assiettes foncières près de la capitale et pas dans les régions presque vides ?», s'interrogent les deux élus, qui trouvent injuste que les enfants de Cherchell continuent à se déplacer sur de longues distances pour leurs études supérieures.
La loi bafouée par l'Administration
Les élus disent avoir tenté de remédier à ces incohérences, mais avouent que «personne» ne les a écoutés. Les textes sont pourtant clairs, estiment-ils, en indiquant que l'article 63 du code de la wilaya ne souffre aucune ambiguïté. «Selon les potentialités, les vocations et les spécificités propres à chaque wilaya, l'Assemblée populaire de wilaya entreprend toute action de nature à assurer son développement», stipule
l'article en question mais, affirment nos interlocuteurs, la majorité des élus de l'APW de Tipaza ne sont pas dans cet esprit. «Beaucoup ont l'impression que l'APW ne peut rien faire mais, en fait, elle peut tout faire grâce à une simple délibération. Mais qui va prendre cette initiative, qui va proposer, qui va délibérer si une majorité des membres de l'APW se met d'emblée du côté du wali et de l'Administration ?», s'indignent-ils. Les deux élus considèrent que «le fond du problème tient moins à l'obédience politique des membres de l'APW qu'à leur efficacité, leur courage politique et leurs convictions personnelles».
De l'avis de M. Bellizim, qu'il y ait centralisme ou pas, «un élu doit obligatoirement exercer ses prérogatives». A Tipaza, c'est tout l'inverse qui se produit. «C'est le wali qui décide et nous supposons que c'est le cas dans de nombreuses autres wilayas», disent-ils en donnant comme exemple concret le dispatching des subventions aux associations.
«Chez nous, à Tipaza, nous n'avons aucun droit de regard sur la répartition de cette subvention, tout comme c'est devenu une simple formalité de faire passer le budget par l'APW : on nous demande de l'adopter sans le discuter». Face à ce qu'ils appellent le «mépris affiché à une institution de l'Etat par une autre institution de l'Etat», nos interlocuteurs rappellent qu'ils ont décidé, en accord avec la direction de leur parti, le RCD en l'occurrence, de se retirer des commissions «à cause de ces pratiques contraires à l'esprit de la loi».
Le lit de la corruption ?
Pour les deux membres de l'APW, le fonctionnement des APW est intimement lié à leur composante humaine. «En réalité, c'est la représentation politique qu'il faut mettre en cause car, lorsqu'on n'a pas de véritables représentants, on ne peut parler de fonctionnement correct des institutions», indiquent-ils, ajoutant qu'un élu à l'APW doit «en principe» détenir un minimum de bagages et de convictions :
«C'est se moquer de la population que de donner à un illettré le pouvoir de discuter un plan de développement de wilaya ou de critiquer des budgets très complexes.» Aux yeux des deux élus, il y a beaucoup de choses à revoir pour rendre efficiente l'action des institutions élues. Mais, selon M. Ibbedouzène, «il y a plutôt une incitation indirecte de faire de l'élu un bandit car quand on accorde à un président d'APC une indemnité mensuelle de 17 000 DA, alors que ses responsabilités sont énormes ?
Comment peut-il affronter les problèmes socioéconomiques de ses concitoyens ? Pourquoi va-t-il accepter ce poste s'il n'a pas une autre façon de faire pour trouver son compte ?», s'interrogent nos interlocuteurs, ajoutant que «c'est la même chose au niveau des APW». Pour eux, si l'élu n'est pas motivé pour exercer son mandat,
«ce ne sera pas les 2500 DA d'indemnités qui vont le pousser à se sacrifier pour ses électeurs». «Même si on est engagé politiquement, on ne peut assumer pleinement nos missions dans ces conditions», affirment-ils. Etre membre de l'APW, poursuivent-ils, signifie pour la majorité des citoyens être à l'aise financièrement.
«Or, ce n'est pas vrai dans la majorité des cas», se défend M. Ibbedouzène, qui estime nécessaire de réviser certaines choses. «Cela veut dire, en définitive, que nous ne voulons que l'élu exerce ses droits politiques comme il se doit. On ne veut pas qu'il vive à l'aise pour qu'il puisse prendre en charge les problèmes de ses électeurs. En un mot, on le pousse à l'erreur et la compromission.»


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