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De la miniature, le figuratif à l'art moderne
Les pionniers de la peinture algérienne
Publié dans Le Temps d'Algérie le 01 - 08 - 2010

se sont surtout attachés aux thèmes inspirés du patrimoine national, même si cette manière de faire est avant tout de source atavique, elle porte également le symbole de la culture algérienne et c'était la guerre d'Algérie. On retrouve alors une diversité de ton, de forme, de style et de thèmes.
Les œuvres de Benaboura donnent l'ambiance que dégageait Alger durant les années 1950. Hacène Benaboura, né à Belouizdad, était un descendant des princes turcs Aboura, qui vécurent à Alger 150 ans avant la conquête, et des frères corsaires Barberousse. Après une courte scolarité, Hacène entra à la manufacture d'allumettes du Hamma.
Ses promenades dominicales au jardin d'essais lui firent découvrir les peintres Noiré et Ortéga qui, à cette époque, y dressaient régulièrement leurs chevalets. Benaboura, qui très jeune dessinait déjà, se mit à les imiter et multiplia ses toiles. De longues années passèrent et ce n'est qu'après le débarquement anglo-américain de novembre 1942 que Hacène fut sorti de l'obscurité. L'épouse du sénateur Paul Cuttoli sut l'encourager et organisa en 1944 une exposition.
Benaboura affectionnait les scènes de rue mais aussi le port d'Alger
En 1946, René Famin présenta à la galerie du minaret, l'exposition consacrée au «fils d'Alger», une des signatures de Benaboura. Celui-ci révélait au grand public une totale authenticité qu'aucun enseignement n'était venu altérer. Insouciant de la technique, Benaboura peignait un univers sans angoisse et pouvait se permettre les plus étonnantes audaces.
Certaines de ses œuvres étaient de véritables chefs-d'œuvre de poésie et de délicatesse. Paysagiste au graphisme fin et ravissant, Benaboura affectionnait les scènes de rue mais aussi le port d'Alger qu'il ne cessa jamais de reproduire sous différents points de vue. Ses compositions, parfois inégales mais avec de nombreuses et brillantes réussites, devinrent très recherchées par les amateurs et les collectionneurs.
La naïveté enfantine, géniale du douanier Rousseau musulman, le talent d'Utrillo spontané d'Alger étaient enfin reconnus. Dans ses gouaches, autour du rose indien, du bleu turquoise, des émeraudes et violets profonds, un trait épuré, en marge de toute géométrie figée, vient cerner sans hésitation ni repentir les silhouettes et les coiffes de hautes dames, les figures de la Mère énigmatique, les motifs qui recouvrent leurs robes, ceintures et foulards. Dans des compositions qui ne cessent de jouer sur de fausses symétries, l'image se referme rigoureusement, à travers l'équilibre des espaces et des tons, le dialogue sans fin des arabesques, sur un espace autonome, résolument irréalisé.
Kateb Yacine et Issiakhem étaient des inséparables
M'hamed Issiakhem naquit le 17 juin 1928 à Taboudoucht (Aït Djennad, Azeffoun) en Kabylie. A partir de 1931, il passe son enfance à Relizane. En 1943, il manipule une grenade, volée dans un camp militaire, qui explose. Deux de ses sœurs et un neveu meurent. Hospitalisé pendant deux ans, il est amputé du bras gauche. De 1947 à 1951 il est à Alger élève de la Société des beaux-arts puis de l'École des beaux-arts d'Alger et suit les cours du miniaturiste Omar Racim.
En 1951, il rencontre Kateb Yacine. De 1953 à 1958 il fréquente l'École des beaux-arts de Paris où il retrouve Kateb Yacine, les deux artistes demeureront inséparables. En 1958, Issiakhem quitte la France pour séjourner en RFA puis en ex-RDA. En 1962, boursier de la Casa de Velázquez de Madrid, Issiakhem rentre en Algérie. Il est alors dessinateur au quotidien Alger Républicain où écrivait son ami Kateb Yacine.
En 1963, il est membre fondateur de l'Union nationale des arts plastiques, de 1964 à 1966 chef d'atelier de peinture à l' École des beaux-arts d'Alger, puis directeur pédagogique de l'École des beaux-arts d'Oran. Il illustre alors plusieurs œuvres de Kateb Yacine. De 1965 à 1982 il crée les maquettes des billets de banque et de nombreux timbres-poste algériens. En 1967 il réalise avec Kateb Yacine un film pour la télévision, Poussières de juillet, en 1968 les décors du film La voie, de Slim Riad. En 1971 Issiakhem est professeur d'art graphique à l'École polytechnique d'architecture et d'urbanisme d'Alger et crée les décors pour le film Novembre.
Il voyage en 1972 au Viêt Nam et reçoit en 1973 une médaille d'or à la Foire internationale d'Alger pour la décoration du stand du ministère du Travail et des Affaires sociales. De 1973 à 1978 Issiakhem est dessinateur de presse. Il dirige en 1977 la réalisation d'une fresque pour l'aéroport d'Alger. Le ministère du Travail et des Affaires sociales publie à Alger une plaquette dont Kateb Yacine écrit la préface sous le titre Issiakhem, Œil-de-lynx et les américains, trente-cinq années de l'enfer d'un peintre. En 1978 Issiakhem séjourne quelques mois à Moscou et reçoit en 1980 le premier simba d'Or (lion d'Or) de Rome, distinction de l'Unesco pour l'art africain. Il meurt le 1er décembre 1985 à la suite d'une longue maladie.
Mohammed Khadda
Né le 14 mars 1930 à Mostaganem et mort le 4 mai 1991 à Alger, est considéré comme l'un des fondateurs de la peinture algérienne contemporaine et l'un des principaux représentants de ce que l'on nomme l'École du signe. Bendehiba Khadda, père du peintre, né en 1912 dans la commune de la Mina (Relizane), etait arrivé encore jeune à Mostaganem, déjà atteint comme des dizaines de milliers d'Algériens à l'époque de trachome.
Garçon-cocher sur la diligence Mostaganem-Tiaret, poseur de rails, docker, il était totalement aveugle devenu garçon d'écurie. Selon lui «Benkhedda», simplifié par l'état civil français dans sa transcription, correspondait au nom de la tribu à laquelle appartenait la famille, de son vrai nom «Ladjel». Nebia El Ghali, mère du peintre, était née vers 1911 à Zemmora, non loin de Tiaret.
Un colon ayant acheté vers 1920 le territoire ancestral, sa famille avait été massacrée par la tribu se trouvant spoliée et la tribu avait été ensuite décimée par l'armée. Quand les parents du peintre se marient en 1929, sa mère elle aussi est aveugle. Mohammed Khadda est l'aîné de cinq enfants, deux meurent en bas âge. Il entre en 1936 à l'école indigène de Tigditt, quartier arabe de Mostaganem. En 1942, la famille fuyant la famine et partant à pied à Tiaret, il porte alors son frère sur ses épaules. La tante qui l'héberge n'étant pas moins misérable, c'est trois mois plus tard le retour à Mostaganem où il est repris à l'école.
En 1943 il reçoit le diplôme qui donne accès au lycée. Il est temps pour son père qu'il trouve un travail mais son instituteur lui obtient un an de répit puis en 1944, Khadda ayant obtenu le certificat d'études, se fait embaucher à l'imprimerie de Aïn Sefra. Il y commence à dessiner et faire des croquis pour les imprimés à réaliser. Le soir il fait de la reliure, lisant les livres qui lui sont confiés, Hafid, Djami, Omar Khayyam, Mohamed Abdou, Taha Hussein, Gide, André Breton, Cocteau. Il voit longuement les toiles de Delacroix, Fromentin, Chassériau, Dinet, les sculptures de Rodin et de Bourdelle.
Par Belkacem Rouache


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