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«La culture du rire est en partance»
Nassereddine Degga, humoriste et «monologuiste»
Publié dans Le Temps d'Algérie le 12 - 09 - 2010

Rencontré au lendemain de sa participation à la troisième édition du festival du rire à Béjaïa, Nassereddine Degga nous donne sa propre définition du rire et nous livre son impression sur sa participation au festival. Il nous fait part également de son avis sur la gestion de la culture et du vécu des artistes en Algérie.
Le Temps d'Algérie : Vous venez de participer au festival du rire de Béjaïa, quel a été votre impression ?
Nassereddine Degga : c'était une totale réussite tant sur le plan organisationnel qu'artistique et je tiens à saluer Nourredine Belghali, organisateur principal et collaborateur du comité des fêtes de la ville de Béjaïa, ainsi que les membres du comité pour leur dévouement.
Combien d'autres artistes ont participé à cette rencontre du rire ?
Durant les soirées que j'ai animées, nous étions deux tandis que pour les autres soirées il y avait d'autres artistes. En vérité nous étions deux groupes de comiques. Il y avait Hazim, Bakhta, le groupe El F'hama, moi et d'autres artistes. Je profite de l'occasion pour féliciter le public béjaoui qui a su nous mettre à l'aise et se montrer connaisseur.
Il n'y a eu que des monologues ?
Oui, sauf que certains artistes ont donné libre cours à leurs inspirations comme moi qui, devant le public qui m'avait adopté, je me suis surpris à imiter le regretté Dahmane El Harrachi et El Anka et sur ce point, je pense que je dois me lancer dans la chanson.
C'est en projet ou en voie de réalisation ?
C'est un projet que je mûris depuis bien longtemps et ce qui me retient c'est l'orchestre que je n'arrive pas à trouver. Mais je pense avoir trouvé un orchestre à Béjaïa.
Doit-on comprendre que Degga effectue une transition du rire (monologue) au rire chanté ?
Ce sera des imitations de voix sur des paroles correctes.
Qu'est-ce qui vous empêche de chanter et continuer dans le comique ?
Cela fait 30 années que j'exerce le métier d'animateur comique et malheureusement, j'ai remarqué que cette catégorie d'artistes n'est pas invitée dans les grandes festivités en Algérie ou sur le sol étranger. Il y a quelque chose qui ne va pas. On honore les artistes connus qu'ils soient vivants ou décédés mais les animateurs comiques, on les oublie toujours et c'est décevant.
Croyez-vous que ce genre d'événements comiques et lyrique pourrait être organisé à Alger et dans les autres grandes villes ?
Ma satisfaction est de satisfaire le public en lui dilatant la rate et je crois que c'est la meilleure médication pour les stress. Rire permet d'évacuer tout cela. A Béjaïa, j'ai entendu des dames dire «je me suis éclatée et j'ai ri vraiment de bon cœur». autant vous dire que cette réflexion m'a rendu très heureux.
Les comiques sont en quelque sorte des mécènes à la seule différence qu'ils offrent du bonheur à la place de l'argent ou autres. Le rire est une médication, notamment pour le cœur, comme avait dit Charlie Chaplin et aujourd'hui au sein d'universités américaines et autres on a pris conscience de cela et des séances de rire sont programmées au profit des malades.
Donc le comique devient un médecin parallèle ?
Le corps humain est une merveille de Dieu et si le rire lui apporte un soulagement alors oui, je deviens un docteur es qualité (rire).
Quel est votre avis sur la gestion du rire voire des artistes comiques en Algérie ?
Je vous confie que je me suis promis que le jour où je ne ferai plus rire, je cesserai de monter sur scène mais quand je vois des comiques qui ont des accointances occuper la scène et qui ne font pas rire en plus, je dis que «El maârifa aândha piston».
Voulez-vous dire qu'il y a des réticences et des blocages à l'endroit des comiques et des messages qu'ils véhiculent?
Je n'ai jamais attendu que le ministère me façonne mon image. Le métier d'artiste est pris d'assaut par des gens ayant d'autres idées que de faire de l'art. A ce sujet, je vous informe que je suis en train de préparer une chanson mais pas comique qui traitera du monde de l'art et parlera également de ces gens qui ont investi le métier par infraction et considèrent être devenus de grands comiques.
El fen oua laâfen yend'fen (l'art et la saleté mis en terre) sera le titre de cette chanson. Ce sera un cri d'alarme de la part d'un artiste de 30 années de carrière qui constate qu'au lieu de progresser il régresse.
C'est vrai que feu Boubagra, Kaci Tizi Ouzou, Kahlaoui, Sirate Boumedienne, Touri, Rouiched et bien d'autres artistes faisaient rire mais aujourd'hui, ces talentueux artistes se comptent sur le bout des doigts. C'était des maîtres par rapport à la nouvelle génération.
On constate qu'il y a absence de critique sachant que le rire est une forme de dérision. qu'en pensez-vous ?
Moi je pense que s'il faut critiquer pour critiquer, c'est mauvais mais s'il faut critiquer pour construire moi je dis oui et à volonté.
Quel est votre opinion sur la gestion de la culture en Algérie ?
Il y a des hauts et des bas et dans le sillage je tiens à féliciter Mme la ministre qui réalise des prouesses depuis quatre ans alors que la culture stagnait depuis l'indépendance et lors de la période du parti unique.
C'est vrai qu'il y a un grand chantier à réaliser mais la ministre doit être secondée par les artistes afin qu'elle arrive à réorganiser ce secteur sensible. Elle a elle-même lancé un appel aux artistes afin qu'ils lui viennent en aide.
Ne croyez-vous pas que c'est contradictoire que de parler de retraite pour les artistes lorsqu'on sait que plus ils prennent de l'âge et plus ils sont productifs ?
Le paradoxe est là. Un artiste touche un salaire de retraite de la part d'une institution étatique et, d'un autre côté, il chante et élude toutes les impositions fiscales.
Pour ce volet seulement, je crois que la ministre aura à gérer un grand chantier. Un autre exemple : les organisateurs de spectacles que la ministre a soumis à l'obligation d'avoir une licence ne sont pas pareils car parmi ces organisateurs figurent des personnes qui exercent au sein d'institutions publiques.
Vous voulez dire que ces personnes touchent deux salaires et occupent deux emplois différents ?
Exactement et il y en a beaucoup qui transgressent les lois de la république de cette façon.
Ne serait-il pas nécessaire de mettre sur pied un organisme fédérateur qui ferait office de pool et où seraient regroupées toutes les suggestions ?
Après l'indépendance, il y avait la Fnal (Fédération nationale des artistes algériens) qui activait sous l'égide du FLN. Elle fut reconfigurée en Unala (Union nationale des artistes algériens) et regroupait tous les organisateurs de spectacles et avait le rôle de dispatcher les artistes vers les plateaux respectifs.
Mais depuis l'avènement du multipartisme, cet organisme a disparu et le secteur a baigné dans une atmosphère délétère. Même aujourd'hui, la situation n'a pas évolué d'un iota et au vu de l'absence de subvention et autres avantages,
les gens travaillent au noir. Il faut qu'on arrive à faire payer des impôts aux artistes et a toutes les personnes qui activent dans l'art car s'il est vrai que les artistes ne peuvent aspirer à une retraite, les impôts qu'ils auront déjà versés permettront à leurs progénitures de percevoir les droits après leurs décès.
Mais vous venez de dire que l'artiste ne peut être retraité ?
Je voulais parler d'assurance qui pourrait permettre à ses enfants de percevoir les droits. Ecoutez, il y a des chanteurs de chaâbi qui touchent 9 millions par soir. Il faut vous dire que certains et certaines chanteuses animent des soirées la matinée et les soirs et arrivent à toucher des salaires exubérants et cela sans payer d'impôts, je trouve cela aberrant.
Croyez-vous que des festivals comme celui de Béjaïa puissent être organisés à Alger ?
Il faut rappeler que c'est Aziz Degga (son frère - ndlr) qui était à l'origine de la première initiative à Bousmaïl en 1984 en présence du ministre puis après cela, le président du festival a gagné aux élections et est devenu président de la même APC et, ironie du sort, il était devenu le premier boycotteur du festival.
Croyez-vous que le rire puisse s'éterniser en Algérie ?
Je ne pense pas car les algériens rient une demi-heure et sont en colère durant le reste de la journée. Même dans leurs lits ils ne rient pas car ils sont souvent en proie à des cauchemars.
En d'autres termes, en Algérie le rire est en partance. La grande frustration que subissent quotidiennement les algériens leur fait oublier le rire. Je tiens à dire que les responsables qui ont un lien avec l'art adoptent une position anti-art dès qu'ils partent aux lieux saints de l'islam. Une sorte de métamorphose que j'ai constatée à diverses reprises.
Il est malheureux de voir des artistes faire la manche et quémander leur subsistance contrairement à d'autres qui vivent à l'aise grâce aux revenus qu'ils perçoivent ça et là.
La culture a besoin d'être prise en main et le manque de créativité en est un signe révélateur. La ministre de la culture qui s'efforce de remettre les choses en place a fort à faire et les artistes doivent l'épauler pour le bien de la culture et pour que toutes les expressions artistiques soient redynamisées. Mais surtout pour que les algériens renouent avec la culture du rire.
Entretien réalisé par


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