Les travaux de la conférence internationale d'Alger portant thème «Le droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui» ont commencé hier à l'hôtel Dar Diaf à Alger. Initiée par le comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) et l'union des juristes sahraouis (UJS), la conférence a vu la participation d'éminentes personnalités politiques et diplomatiques. Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes est un droit inaliénable reconnu par toute la communauté internationale dans le cadre de la résolution 1514, adoptée par l'assemblée générale des nations unis en décembre 1960 a été fortement souligné à cette occasion. Mais voilà que depuis 36 ans, le peuple sahraoui dont le territoire a été colonisé souffre encore de l'invasion marocaine. Ce peuple pacifique par nature lutte pour qu'il puisse exercer son droit inaliénable à l'autodétermination et prendre ainsi son destin en main, mais la monarchie marocaine décide autrement. Le Makhzen qui ne cesse d'emprisonner des militants sahraouis, de torturer et de tuer au vu et au su du monde entier excepté les quelques pays qui soutiennent encore la cause juste de ce peuple. Et c'est dans ce contexte que la conférence internationale est programmée à Alger, qui se propose d'être une tribune pour reconnaître au peuple sahraoui le droit de résister à l'occupation illégale de son territoire par le Maroc. Non seulement, mais aussi pour dénoncer les violations massives et répétées des droits de l'homme au Sahara occidental. Des pratiques moyenâgeuses, pourtant constatées et vérifiées par les instances internationales, à leur tête l'ONU à qui il est demandé d'organiser un référendum d'autodétermination libre et transparent et de prendre en compte les résolutions adoptées. La conférence internationale d'Alger a réuni des personnalités internationales, les corps diplomatiques, des parlementaires étrangers, des universitaires et des représentants d'organisations non gouvernementales. «L'émancipation du peuple sahraoui s'est renforcée au cours des décennies par le rôle majeur joué par les sociétés civiles du monde entier ainsi que par l'opinion clairement exprimée d'éminentes personnalités du monde de la politique, de la science, des arts, de la culture et des sports», a déclaré Mehrez Lamari, président du CNASPS lors de l'ouverture de la conférence. Une tribune d'honneur pour le Sahara occidental De hautes personnalités se sont succédé à la tribune pour apporter leur soutien multiforme à la résistance pacifique citoyenne dans les territoires occupés, la dénonciation des violations massives des droits de l'homme. M. Soumeylou Maiga, ancien ministre malien et président du centre d'études stratégique a qualifié le Maroc «d'Etat sioniste». «Il est temps que le Maroc cesse ses pratiques d'un monde révolu, il est temps que les pays amis du Maroc cessent leur soutien à un Etat qui réprime, qui torture et qui spolie les richesses d'un peuple privé même de liberté», a souligné l'intervenant. Même topo du côté de Frank Ruddy, ex- ambassadeur américain et ancien représentant de la Minurso, qui a prôné le plan onusien. «Il faut que le Maroc accepte le plan onusien pour l'autodétermination du peuple sahraoui, seul alternative pouvant trancher entre les deux pays, à savoir le Maroc et le Sahara occidental sous la coupe des Nations unies». Les représentants de pays sud-américains sont venus en force à la conférence, à l'image de Andres Calvan Rivas, sénateur mexicain qui a défendu la cause sahraouie et celle de tous les peuples pour l'expression des peuples sur la résistance et l'épanouissement. En tout état de cause, la conférence d'Alger a drainé quelque 300 invités de renommée mondiale. Elle se veut un signe avant-coureur et une pression sur le conseil de sécurité des nations unies pour accélérer la résolution de ce problème de colonisation qui reste le dernier en Afrique.
