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Les politiques de la France au Sahel
Conférence de Bamako sur la lutte contre Aqmi
Publié dans Le Temps d'Algérie le 16 - 10 - 2010

Des experts internationaux en terrorisme se sont montrés sceptiques dès le départ sur les chances de la conférence sur le terrorisme au Sahel, qui s'est ouverte le 13 octobre à Bamako, de pouvoir sortir avec des actions qui soient à la mesure du danger que représente Al Qaïda au Maghreb islamique, d'abord pour les pays de cette région, ensuite pour la sécurité régionale et internationale.
Doutes sur les motivations de Paris
Le doute de ces experts en terrorisme pèse en priorité sur les motivations profondes et évidentes de la France, le pays qui a inspiré une telle initiative, en sa qualité d'ancienne puissance
coloniale qui exerce toujours une certaine influence dans cette région. Pourquoi une conférence sur les activités d'Aqmi à Bamako à ce moment précis, alors que le terrorisme à émergé depuis longtemps dans cette région,
et avec des alliés qui, comme la France, ne se sont jamais sentis concernés par la lutte contre le terrorisme au Sahel qui est déjà à sa huitième année.
Les Etats-Unis, cela peut se comprendre, se sont joints à l'initiative française, parce qu'ils sont déjà présents sur le front depuis qu'Al Qaïda a fait son apparition dans cette terre de personne. Ils y ont installé leur cinquième
commandement militaire à l'étranger (Africom) et assurent l'entraînement des armées locales autrement moins formées et moins équipées que les groupes de Mokhtar Benmokhtar et de Abdelhamid Abou Zeid.
Le Pentagone coopère, en outre, activement au plan des échanges de renseignements avec l'Algérie, le pays qui se trouve à la première ligne dans ce front.
Pas la France et l'Espagne, pays qui s'est fait inviter à Bamako en sa qualité d'allié de la France par Nicolas Sarkozy au G8 comme au G20 sans y être membre, qui a observé une étrange passivité, alors qu'Aqmi consolidait ses bases au Sahel. Les deux pays ont commencé à prendre conscience de l'ampleur de ce danger avec les premières prises d'otages de leurs ressortissants par Aqmi, en 2009.
La lutte contre l'organisation terroriste est devenue alors une priorité absolue pour Paris. Un otage français avait été exécuté en août, cinq autres risquent de l'être à leur tour si l'Elysée ne satisfaisait pas aux conditions du groupe d'Abou Zeid : le paiement de fortes rançons et la libération des terroristes islamistes emprisonnés à Nouakchott. Ils seraient plus d'une soixantaine.
Quels objectifs à Bamako ?
Les objectifs que la France veut assigner à la conférence de Bamako sont multiples. Ils ont la particularité de correspondre tous à ses intérêts exclusifs. Le premier est bien sûr de mettre en place un mécanisme régional de médiation pour entretenir le dialogue avec les ravisseurs des cinq otages français enlevés dans la région de l'Aïr, nord du Niger, où ils travaillaient dans les mines d'uranium. Les notables arabes maliens dans la région de Kidal,
où ont été transférés les cinq français, seront les relais de ce mécanisme qui sera directement contrôlé par les services de renseignements français.
Le second est de faire contrepoids à l'influence des Etats-Unis dans cette zone et au Maghreb où s'est rendue, il y a deux ans, Mme Hillary Clinton, d'où la secrétaire d'Etat américaine avait appelé à la coopération régionale contre le terrorisme.
Tant la France que son principal allié dans la région, le Maroc, avaient fait la sourde oreille à cet appel. Rabat se souciait exclusivement d'un soutien de Washington à son plan d'autonomie pour le Sahara occidental que Mme Clinton ne leur a pas apporté.
Torpiller Tam
Invité par la France et l'Espagne à la conférence de Bamako, le Maroc, qui s'est empressé d'accepter cette invitation pour uniquement faire valoir sa thèse traditionnelle, à savoir que le Front Polisario entretient des liens avec Aqmi. L'objectif de Paris se confond à ce stade avec celui de Rabat :
torpiller la conférence de Tamanrasset, siège du récent commandement opérationnel des états-majors des quatre (Algérie, Mali, Mauritanie et Niger). Un exemple de la coopération régionale contre le terrorisme par les Etats locaux. L'Algérie a exclu le Maroc de la coopération régionale contre Aqmi pour le peu de motivation de ce pays dans la lutte commune contre le terrorisme alors que ce phénomène est déjà vieux de deux décennies au Maghreb.
Les autorités marocaines n'ont par exemple jamais joué honnêtement le jeu avec la DRE (les services algériens) en matière de renseignement en temps réel qui doit transiter obligatoirement par Paris ou Madrid avant de parvenir à Alger.
Torpiller la réunion de Tam a été une urgence de l'Elysée qui n'a jamais accepté aucun regroupement régional dans sa sphère d'influence traditionnelle, sans y prendre lui-même le commandement pour assurer la (seule ?) protection de ses intérêts et la sécurité de ses ressortissants.
Du Maroc au Rwanda
L'objectif le plus profond de la France correspond à la mise en place d'un nouvel ensemble régional plus adapté à ses intérêts du moment.
L'ex-empire colonial français s'est effrité avec la mort, l'an dernier dans une clinique de Barcelone, de Omar Bango - pas à Paris où l'ex-chef d'Etat gabonais courrait le risque être mis en examen pour diverses affaires de corruption - et la perte de bastions traditionnels de cet ensemble néocolonial comme la Côte d'Ivoire.
Paris avait une architecture de rechange au vieil empire : c'est la consolidation d'un ensemble géostratégique qui va du nord du Maroc au Rwanda où la France est intervenue militairement en 2005.
Un ensemble francophone, géostratégique et homogène, que viendrait rompre un Etat sahraoui hispanophone. Voilà la raison fondamentale de la farouche obstination de la France à s'opposer à l'émergence d'un Etat sahraoui indépendant qui viendrait casser cette logique géopolitique.
A ce stade on est loin des préoccupations qui sont celles de la nécessité de coordonner la lutte contre Aqmi qui a pris pied au Sahel depuis déjà un certain nombre d'années, et plus proches des intérêts immédiats et profonds des pays. Ni la France ni l'Espagne ne sont acquittés au plan international de ne pas entretenir de rapport avec les groupes terroristes et, encore moins, de céder à leurs conditions.
Les sources de financement d'Aqmi
Le 5 août, les Etats-Unis avaient sommé l'Espagne au cours de son forcing diplomatique en direction de la Mauritanie de ne pas céder face à Aqmi et de ne pas payer de rançon pour obtenir la libération des deux ressortissants enlevés par cette organisation terroriste au Sahel qui posait, en outre, comme condition la libération de ses membres emprisonnés à Nouakchott.
Cet avertissement s'adressait aussi à la France. Dans son rapport au département d'Etat, le coordinateur de la lutte antiterroriste, Daniel Benjamin, a appuyé les arguments que l'Algérie avançait aux Nations unies pour faire adopter une résolution criminalisant le paiement des rançons par des pays occidentaux :
«L'argent des rançons constitue la principale source de financement d'Aqmi et contribue au renforcement des activités de terrorisme au Sahel.» Ni la France ni l'Espagne, encore moins un pays comme le Maroc, ne sont, pour l'Algérie, des partenaires fiables dans la lutte contre le terrorisme qui doit revêtir un caractère strictement régional et non un espace soumis à toutes les influences étrangères.
La conférence de Bamako n'est sortie avec aucun objectif parce qu'elle ne pouvait pas en avoir, à plus forte raison en l'absence de l'Algérie, le pays qui a acquis la plus grande expérience dans la lutte contre le terrorisme, le seul à avoir une feuille de route dans ce domaine.
Le pays aussi qui s'est acquitté de toutes ses obligations internationales contre le terrorisme. Un confrère espagnol laissait entendre à juste titre que «sans l'Algérie la conférence convoquée par le G8 à Bamako n'avait pas de sens» au plan de la lutte contre Aqmi. Un intérêt politique particulier pour les intérêts de la France et la sécurité de ses ressortissants, oui.


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