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Dix nuits,cent raclées
Divorce
Publié dans Le Temps d'Algérie le 11 - 12 - 2010

Pour punir sa «fiancée» qui venait de le quitter, Saïd n'ira pas par quatre chemins, il entre de force chez les parents de madame, prend de force sa «femme», l'emmène chez lui, l'enferme et, la nuit tombée, il consomme le mariage dans une tourmente qui durera dix nuits, avant qu'elle n'arrive à fausser compagnie au «mari» pour déposer plainte pour coups et blessures, car l'enlèvement soulevé par le papa de Yasmine n'y est pas. Saïd avait le livret de famille et avait lu la Fatiha devant témoins.
«Elle s'est mariée en catimini avec lui, elle a tout entrepris, elle a menacé de mettre fin à sa vie. Nous avions été mis devant le fait accompli, nous avions béni cette union sans trop de conviction», confie le papa, qui laissera la mère nous raconter les dix nuits infernales où l'acte bestial se mêlait aux coups, flagellation, brûlures de cigarettes et autres morsures sur le cou et les membres inférieurs. Voilà où mène l'absence d'éducation dès le jeune âge.
Yasmine a 22 ans, elle est étudiante en première année langues étrangères. Menue, frêle, charmante et surtout attirante par sa beauté, elle rencontre Saïd H., 24 ans, bricoleur, il touche à tout, c'est un petit voyou par excellence et donc le chacal qui rencontre la chèvre. Yasmine a un coup de foudre, elle s'amourache vite de Saïd, dont la frivolité a aveuglé la jeune étudiante qui, très tôt, informe sa mère, une infirmière qui vient de perdre son vieux papa qui a succombé à un arrêt cardiaque chez lui à la veille de Ramadhan.
Et comme pour consoler sa pauvre maman déjà déboussolée par le comportement de gaspilleur de l'époux et la disparition de son bon vieux père, Yasmine parle de Saïd. «Maman, il est super, il a beaucoup de qualités, tu sais c'est un type bien sous tous rapports», annonce-t-elle victorieusement à la maman, qui est loin de se douter de la pluie de tuiles pointues, acérées qui vont lui tomber sur la tête.
Quelques jours après, Yasmine est aux anges, elle sort avec Saïd, et c'est maman qui fournit l'argent de poche quotidien, 100 DA/jour. De quoi s'offrir des brochettes de viande rouge, un hors-d'œuvre et une limonade.
Les jours s'égrènent, Yasmine change du tout au tout, elle veut absolument se marier avec Saïd. Ce dernier n'est pourtant pas pressé, il demande une période de réflexion.
«Etudie d'abord, après on verra. D'ici août 2011, nous avons tout le temps de nous préparer», assure-t-il d'un air innocent, un air qui cache très bien l'ouragan qui se prépare au loin, à quelques jours de la rentrée universitaire. Soudain, Yasmine n'a plus le même empressement pour le mariage. a la suite d'une discussion de vive voix, Yasmine élève le ton c'est une gifle magistrale qui lui ouvre les yeux et ferme le cœur. le rideau de fer baisse, c'est la fin d'un pseudo-amour, qui n'était qu'un désir vite assouvi, en dix nuit consécutives après qu'il l'ait enlevée.


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