L'ex-ministre français des Affaires étrangères Roland Dumas et le ténor du barreau Jacques Vergès ont proposé un recomptage des voix du scrutin présidentiel du 28 novembre en Côte d'Ivoire pour départager le président sortant Laurent Gbagbo et son rival Alassane Ouattara, qui revendiquent tous deux la victoire. Le pays est plongé dans une grave crise depuis que Laurent Gbagbo a été proclamé réélu par le Conseil constitutionnel, qui a invalidé les résultats de la commission électorale donnant Alassane Ouattara vainqueur. La communauté internationale reconnaît ce dernier comme président légitime et exige le départ du président sortant. «Nous sommes pour le décompte de nouveau de toutes les voix, si tout le monde est d'accord, sous le contrôle international», ont indiqué les deux personnalités françaises lors d'une conférence de presse. «Faisons le décompte, je ne vois pas qui de bonne foi peut le refuser», a souligné M. Vergès au terme d'une visite de trois jours à Abidjan où ils ont rencontré à «trois reprises» Laurent Gbagbo. «Nous avons trouvé quelqu'un de décidé à faire éclater la vérité sur certaines choses et à sortir de cette crise, pas à n'importe quel prix», a expliqué M. Dumas. La Cédéao lance une nouvelle médiation Quatre dirigeants africains représentant la Cédéao et l'Union africaine étaient attendus hier à Abidjan où Laurent Gbagbo devait les informer qu'il n'a nullement l'intention de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara. Les présidents du Bénin, du Cap Vert et de la Sierra Léone, mandatés par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), ont déjà rencontré le président sortant la semaine dernière; ils seront rejoints cette fois par le Premier ministre du Kenya, Raila Odinga, dépêché par l'Union africaine et qui s'est prononcé pour un recours à la force si Laurent Gbagbo s'accroche au pouvoir. Ce dernier avait d'ailleurs réaffirmé au cours du week-end qu'il était prêt au dialogue mais a prévenu Ouattara, qu'il ne devait pas compter «sur des armées étrangères pour venir le faire président».