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Ce doute libérateur...
Koléa
Publié dans Le Temps d'Algérie le 10 - 01 - 2011

Hadj Rabah Barik est un magistrat qui n'aime pas ce bon vieux dicton arabe qui dit texto : «C'est une chèvre même si elle vole.» Pour lui, un dossier en correctionnelle doit briller par les preuves. Et des preuves solides sonnantes et trébuchantes ne laissant aucun doute sur la culpabilité d'un inculpé.
Ayant sous les yeux les procès-verbaux de l'enquête, le président n'avait pas le choix. Il y a eu vol de matériel, et il y a à la barre trois témoins dont les propos vont guider le tribunal vers une sortie honorable. Belle justice lorsqu'elle est menée sans pression.
Ould Moussa et Abderrazak sont détenus pour une sombre histoire de vol de matériel, fait prévu et puni par l'article 350 du code pénal. Or, cette fois, l'inculpé a des atouts à la barre... La victime était à la barre pour répéter ce que lui avait raconté Djiouet, le témoin du vol et principal acteur grâce à qui la victime avait tout récupéré.
Hadj Rabah Barik, le président de l'audience pénale, avait mené d'une manière pointilleuse les débats que suivait assidûment maître Hammoud, l'avocat de l'inculpé-détenu, qui n'allait pas se laisser égorger le cou tendu vers l'orient.
Il allait non seulement nier, mais encore ruer, rugir poliment. Il poussera le président de l'audience correctionnelle à carrément reprendre l'instruction. Et cette manière de faire est le propre de tout magistrat honnête qui peut tomber sur un dossier plein de zones d'ombre. Donc, il faut éclaircir les choses pour ne pas piétiner le droit...
Le témoin Lakhdar Ould Moussa était venu à la barre confirmer que c'étaient des enfants l'avait informé qu'il y avait du matériel jeté à la hâte. «Il est venu me demander de l'aide pour récupérer ce matériel que les voleurs avaient abandonné. Les curieux s'amenaient par petits groupes de trois, quatre jusqu'à six. La foule fait peur.
Ce qui explique un tant soit peu cet abandon du butin si on peut nommer les choses ainsi...» Ould Moussa Yahia, le deuxième témoin, n'était pas avec son frère ni la victime, le jour où cette dernière était venue s'enquérir de la situation. Ce sera alors un témoignage bidon, un seau d'eau vide...
Djiouet, le troisième témoin, sans prêter serment, oublie cependant et au grand dam de la justice si ce sont bien les deux voleurs qu'il avait vu le soir du vol. Et là, le doute va s'installer.
- «Comment ça ? Vous aviez déclaré que vous les aviez vus et vous leur aviez même adressé la parole pour les inciter à restituer la marchandise volée», dit le président qui déplore ce revirement, mais prend soin d'avertir le témoin qui a retourné casaque. «Attention à Allah ! Il entend tout et prend acte de tout. Oui, messieurs.»
Manque de pot pour le troisième témoin, car Malek Drissi, le procureur de l'audience, était de permanence le jour de la présentation.
La victime entre en scène juste après que le procureur eut posé la question sur la présence de «pressions» autour de ce revirement. Et la victime de préciser :
«La première fois, il avait désigné cinq autres jeunes avant de revenir et désigner Ould Moussa et Abderrazak comme étant les voleurs, les malfaiteurs qu'il avait vus et mémorisés.»
- «Malheureux, savez-vous que ces deux jeunes sont détenus à cause de votre témoignage ? Et ce dimanche, vous venez faire volte-face.
Ce n'est pas bien d'accuser des innocents», dit presque en colère le président qui a remarqué que le procureur n'était pas intervenu au moins pour gronder les auteurs de faux témoignage.
Drissi réclame deux ans ferme, sans état d'âme et surtout sans étaler le lot de preuves qu'il faut. Maître Hammoud est en pleine ire. C'est insupportable comme situation.
Il venait dégager ce secret espoir qui veut que le procureur demande la relaxe. Cela aurait été si bien, si facile. Et cette demande (une utopie !) relève du simple rêve.
- «Le procureur qui a bien suivi les débats trouve le moyen de requérir non pas trois jours, trois semaines ou même trois mois, mais trois années ! Mille quatre-vingt-treize jours et autant de nuits !», s'était offusqué l'avocat de Douéra qui réclamera à cor et à cri la relaxe, car son client a été traîné pour rien et les témoins l'ont blanchi.
C'est alors au tour du traditionnel prononcé du dernier mot de l'inculpé qui va en prononcer dix-sept. A l'issue de l'audience, Barik prend son temps et décide de relaxer le pauvre mec qui a enduré des vertes et des pas mûres durant la détention.


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