Chaque soir, la cité U est prise d'assaut par des groupes de jeunes qui s'agglutinent devant la clôture et passent ainsi des heures entières à épier le mouvement des étudiantes et examiner leurs moindres faits et gestes. Sa situation en bordure d'une voie express fait de la cité universitaire pour filles de la commune d'Ouled Fayet une fois la nuit tombée, un lieu de convergence de jeunes oisifs. En effet, chaque soir, la cité U est prise d'assaut par des groupes de jeunes qui s'agglutinent devant la clôture et passent ainsi des heures entières à épier le mouvement des étudiantes et examiner leurs moindres faits et gestes. Ce qui s'apparente de l'avis de Meriem, une étudiante de 4e année en droit, «à une provocation caractérisée». «Nous ne sommes pas libres dans le moindre de nos mouvements. Nous sommes tout le temps espionnées et sincèrement, nous craignons pour notre sécurité car cette situation a failli dégénérer à de multiples reprises», a-t-elle déploré. Le risque devient grand pour les résidentes qui doivent se rendre dans le voisinage. Plusieurs filles qui n'aiment pas fréquenter le restaurant de la cité, cuisinent dans leurs chambres. Pour cela elles doivent sortir de la cité et aller faire des achats. C'est durant le trajet qu'elles sont provoquées. Mais qui sont au juste «ces invités de trop» qui ont pris l'habitude de s'installer chaque soir tout autour de la cité U de Ouled Fayet ?». Ce sont pour la plupart des travailleurs de chantiers, des jeunes gens terrassés par l'oisiveté qui cherchent à tuer le temps et quelques automobilistes qui n'hésitent pas eux aussi à être de la partie même si le stationnement au niveau de cet endroit encombre la circulation», dira pour sa part Souhila, jeune étudiante en 2e année dans la filière des sciences de la mer. «Mais il y a aussi des drogués qui sont d'ailleurs faciles à reconnaître aux propos obscènes qu'ils profèrent à l'endroit des filles», renchérit pour sa part sa copine Linda. Face à une telle situation désobligeante à plus d'un titre, il se trouve que même les agents qui ont pour mission de sécuriser les lieux n'y peuvent rien. C'est ce que nous confirme d'ailleurs sans la moindre hésitation un de ces derniers. «Je suis chargé de sécuriser l'intérieur de la cité, tout ce qui se trame à l'extérieur ne me regarde pas. En plus, ces gens-là sont ivres la plupart du temps. Ils sont non seulement inabordables mais aussi dangereux». Sur les lieux, nous avons tenté de prendre attache avec la direction de la cité en vue de tirer au clair cette situation qui selon plusieurs témoignages empêche les résidentes de se concentrer sur leurs études. Cependant, on nous dira que nul parmi les responsables de la cité n'était disposé à nous recevoir. Faut-il juste souligner que le rassemblement de jeunes gens aux alentours de la cité universitaire a vu l'intervention à maintes reprises des éléments de la gendarmerie nationale qui investissent les lieux pour chasser ces personnes «indésirables», assènent encore plusieurs étudiantes. Mais dès que les gendarmes quittent les lieux, les mêmes figures réapparaissent et le «spectacle» reprend de nouveau. «Pour que cela cesse une bonne fois pour toutes, il me semble qu'il est urgent de procéder à la construction d'une muraille en guise de clôture car c'est la seule manière de persuader ces individus à ne plus rôder aux alentours de la cité», tient à préciser Kamélia, qui prépare son magistère en sociologie.