Les opérations de vote pour l'élection d'un nouveau président de la République au Niger, couplée aux législatives, ont débuté hier dans l'ensemble du pays. Le président du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), chef de l'Etat, le général de corps d'armée Djibo Salou, a effectué son devoir électoral à l'Hôtel de ville de Niamey. Il a été suivi par les membres du CSRD, ceux du gouvernement, et les présidents des institutions de la transition. Après avoir glissé son enveloppe dans l'urne, Salou a affirmé avoir éprouvé un «réel sentiment de satisfaction et d'espoir». Satisfaction, a-t-il dit, «parce que nous avons créé les conditions» pour que les Nigériens puissent choisir celui qui va les diriger pour les cinq années à venir. Après avoir souligné que le CSRD est en train de remplir les engagements pris le 18 février 2010, il a demandé aux populations nigériennes de sortir massivement pour choisir le nouveau président de la République ainsi que leurs futurs représentants à l'Assemblée nationale. Pour sa part, le Premier ministre, Mahamadou Danda, après avoir souligné l'importance de ce double scrutin, a également demandé au peuple nigérien de «sortir, à l'image du comportement responsable de la classe politique lors de la campagne électorale, voter dans la sérénité». Sept millions de Nigériens sont appelés à participer à cette élection censée redonner le pouvoir aux civils, mais qui pourrait donner lieu à des contestations en raison de problèmes d'organisation. Le Niger, pays producteur d'uranium mais l'un des plus pauvres du monde, est aux prises avec une activité croissante d'éléments armés d'Al Qaïda. Dix candidats sont en lice, dont le vétéran d'opposition Mahamadou Issoufou, l'ancien Premier ministre Seini Oumarou du Mouvement national pour la société du développement (MNSD), le parti de Tandja, et un autre ex-chef du gouvernement, Hama Amadou. Six candidats, dont Oumarou, ont annoncé former une coalition censée renforcer les chances de victoire du MNSD et aussitôt dénoncée par leurs rivaux comme une initiative visant à revenir à l'ère Tandja, actuellement en prison pour de présumées malversations.