A Annaba, qui a la réputation de ville coquette, certains quartiers dits résidentiels ont beaucoup perdu de leur superbe, pour se transformer en structures commerciales, malheureusement. Bon nombre de villas ont, en effet, été autorisées à aménager leur rez-de-chaussée en locaux commerciaux, ce qui a fait un tort certain à l'esthétique des lieux. Depuis la fin des années 1990, le tissu urbain, plus particulièrement celui situé à l'ouest de la ville de Annaba, connaît des transformations profondes et brutales, en dépit de la législation, rigoureuse dans ce domaine pourtant. En clair, c'est toute l'identité de l'espace urbain qui est en train de périr au profit d'une occupation aussi anarchique qu'irréversible, dénoncent des spécialistes. Ceux-ci déplorent également le fait que beaucoup de lotissements implantés au cœur de certains quartiers résidentiels, des habitations de haut standing, aient été construits dans l'opacité la plus totale sans le moindre acte officiel répondant aux critères propres à l'accès à la propriété. Ils tirent, ce disant, la sonnette d'alarme devant la situation qui prévaut dans la zone dite littorale, depuis la plage Rizzi Amor jusqu'à Aïn Achir, en demandant à l'administration et aux élus locaux de proposer des solutions qui s'appuient sur les outils législatifs relatifs à l'aménagement du territoire pour appuyer leur choix. Un des walis de Annaba avait pris, dans un passé récent, la décision de mettre de l'ordre dans le secteur, en optant pour la démolition de plusieurs constructions illicites. Cette opération n'a pourtant pas touché à l'essentiel, ce qu'attend toujours la population. Beaucoup d'habitants de la ville estiment, à tort ou à raison, qu'«il y a eu une politique de deux poids, deux mesures dans ce type d'action, qui n'aura touché en fin de compte que les plus pauvres». Certains propriétaires, pourtant coupables de dépassements flagrants, n'ont pas du tout été inquiétés par les services communaux chargés de l'exécution des instructions du wali, regrette-t-on. Les dépassements sont légion Dans la foulée du massacre urbanistique, l'EPLF de Annaba a réalisé dans le quartier les Orangeraies un ensemble d'habitations de 280 appartements en duplex et en individuel. On apprendra avec effarement que l'entreprise concernée ne justifie pas d'un acte de propriété et qu'elle n'a pas été destinataire d'une copie de la délibération approuvée dans ce cas de figure par l'APC de Annaba et que l'agence foncière locale n'est même pas intervenue pour avaliser le cadastre du site d'assiette des logements. Les dépassements sont légion dans ce dossier et on en est à s'interroger comment se peut-il qu'un lot limité sur plan à 1000 m2, par exemple, ait pu s'étaler jusqu'à atteindre 3000 m2, sans que personne y mette le holà ? Ceci peut être constaté sur le site touristique de Rizzi Amor où l'on dénombre le plus de dépassements commis par des propriétaires de lots à bâtir ou de parcelles de terrains, qui ont le bras long et qui ont accaparé les espaces auxquels ils n'ouvrent nullement droit. Sur le site la Caroube, un peu plus haut sur la corniche qui mène aux plages de Annaba, pas moins de 142 villas et 87 appartements, de toute beauté pourtant, sont considérés comme des constructions illicites suite à une extension abusive de leur terrain d'assiette autorisé.