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La démocratie au «cas par cas»
L'Occident et les révoltes dans le monde arabe
Publié dans Le Temps d'Algérie le 16 - 02 - 2011

Le grand secret de la démocratie occidentale a toujours été pour les Etats qui s'en réclament de montrer volontiers leur justice, pilier de l'«Etat de droit», garant des valeurs «universelles», les leurs bien sûr, et protecteur des droits de l'homme et des libertés politiques. Au nom de quoi l'Occident se réserve le droit d'«ingérence humanitaire» chez les voisins des deux continents. On se garde bien, toutefois, dans ce «G1-G2» de montrer sa police, ses coups bas, l'autre revers de la médaille, un travail pas très propre.
Au nom de la démocratie et des valeurs du «monde libre», les Etats-Unis ont façonné la carte politique du monde depuis le début des années soixante et soixante dix. Ils avaient placé, dans le sud-est asiatique, les régimes fantoches des Bao daï au Vietnam, de Lon Nol au Cambodge et de Marcos aux Philippines.
Ils ont établi les relations les plus cordiales avec le shah d'Iran, les plus privilégiées avec les monarchies du Golfe et maintenu au pouvoir par des mandats de plusieurs décennies des Moubarak et des Ben Ali, contre la volonté de leurs peuples, comme ils ont façonné ces dynasties républicaines et perpétué ainsi la succession familiale au pouvoir des héritiers chargés de veiller aux intérêts propres des Etats-Unis.
Un objectif, deux méthodes
En Amérique latine, la mise en œuvre de la «Doctrine Monroe» (l'«Amérique aux Américains») avait étouffé pour au moins quatre décennies les aspirations à la démocratie, aux libertés et au changement que réclament aujourd'hui les pays occidentaux des régimes arabes. Pour les intérêts américains, la CIA a fait accéder au «pouvoir à vie» le général Barrientos, en Bolivie, l'homme qui a exécuté Che Guevara, le leader du changement populaire que plaidaient les peuples aborigènes en Amérique latine.
C'est cette même centrale d'intelligence qui gère aujourd'hui internet, Facebook et les conversations politiques privées, et transmet directement ses mails aux courriers électroniques les mieux codés, pour inspirer des révoltes «populaires» dans le monde arabe, comme de septembre 1973 au Chili, y compris, le cas échéant, le coup d'Etat militaire. L'alibi populaire est là.
Les Etats-Unis ne sont jamais sentis embarrassés par le coup de force miliaire au Chili contre le premier symbole de la démocratie issu du suffrage universel dans le continent latino-américain, contre Salvador Allende, exécuté et remplacé par le général Auguste Pinochet, le meilleur symbole des dictatures modernes, gardien du temple des multinationales, comme ITT, et les compagnies d'exploitation des mines de cuivre chilien qui financent les élections à la Maison-Blanche.
N'est-ce pas ce puissant centre d'espionnage qui est chargé aujourd'hui de préparer le terrain pour la mise en place du projet du Grand Moyen-Orient ! Depuis le début de l'année en cours, beaucoup de pays semblent être de sérieux candidats au «changement» voulu par la CIA. L'objectif reste le même, le projet américain, seuls les moyens ont changé. Plus de coup d'Etat militaire d'emblée, mais des coups d'Etat quand même par des insurrections populaires interposées ou dont les aspirations ont été exploitées.
Washington songe au candidat qui fera la politique de Moubarak au Proche-Orient, et la France à l'homme qui servira ses intérêts, comme l'a fait Ben Ali. Par la voie des urnes, de préférence, cette fois. Ça fait quand même trop de révoltes en même dans les pays où, curieusement, les Etats-Unis ont toujours eu pignon sur rue. Où la magouille des services étrangers est monnaie permanente.
Le «Grand Moyen-Orient»
Peu de temps avant de quitter la Maison-Blanche, le président George Bush avait lancé, au lendemain de l'invasion de l'Irak, en février 2003, l'idée d'un Grand Moyen-Orient qui s'étendrait du Maghreb à l'Orient. On savait seulement de ce plan qu'il serait appliqué au monde arabe et aux pays musulmans situés dans la périphérie immédiate de cet ensemble géostratégique, capital pour la garantie des approvisionnements énergétiques des Etats-Unis et la sécurité de l'Etat d'Israël, son irremplaçable allié dans la région. Est-il besoin de préciser
que l'Etat hébreu, mis en place à la suite du scandaleux partage de la Palestine en 1947, précisément pour servir les intérêts occidentaux, n'entre pas dans cette recomposition politique du monde arabo-musulman. L'idée fait son chemin qu'Israël est déjà classé «nation occidentale», comme le suggère l'ancien président espagnol José Maria Aznar dans les multiples séminaires organisés par la fondation FAES dont il est le fondateur et qui a pour mission de promouvoir le concept de culture occidentale. Feu M'hammed Yazid ne s'est pas trompé quand il soutenait que «l'Islam est la frontière de l'Occident».
La démocratie à la carte
La démocratie à la carte ! Seules sont «virusés», ou sur le point de l'être, les dynasties républicaines et les dictatures qui ont fait leur temps et le travail qu'il fallait mais dont le profil ne correspond plus aux objectifs de la «feuille de route» que les Américains et les Européens ont tracée en vue de mettre en place leur nouvel ordre politique international nouveau.
L'enjeu de cet ordre imaginé au lendemain de la première guerre du Golfe de 1991, à la suite de l'envahissement du Koweït sur ordre de Saddam Hussein, est double : garantir à la fois la source principale d'approvisionnement énergétique et la sécurité d'Israël.
Saddam Hussein a eu tort de chercher à torpiller ces deux objectifs en même temps : occuper le Koweït et lancer une pluie de missiles sur Israël. Pourtant, le président défunt irakien venait de terminer une lasse guerre avec l'Iran pour le compte des Etats-Unis qui voulaient se débarrasser de la révolution islamique.
C'est le début de la mise en œuvre de ce nouvel ordre politique dans le monde arabe qui se matérialise deux décennies plus tard. L'un après l'autre, les régimes politiques arabes, qui ne sont ni de vraies monarchies ni de vraies républiques et encore moins des démocraties, tombent l'un après l'autre. WikiLeaks n'aura dit que ce que la CIA a voulu dire.
Visiblement dépassée par ces événements qu'elle subit plus qu'elle ne gère, la France s'accroche donc, elle aussi, désespérément, à son ensemble géostratégique qui va du Maroc au Rwanda où Jacques Chirac n'a pas hésité à envoyer, en 2005, ses paras mater la rébellion locale. Sarkozy rêve d'une intervention militaire pour déloger le régime Gbagbo en Côte d'Ivoire pour contenir l'effondrement de l'ancien empire néo-colonial français en Afrique, des Bokassa et Bongo.
En Amérique comme en Europe, la politique étrangère est une politique d'Etat. Elle ne varie pas au gré des alternances au pouvoir. Sarkozy fait en Afrique et au Maghreb la politique extérieure de Jacques Chirac. Barack Obama, lui, fait la politique de Bush au Moyen-Orient avec, il faut le lui reconnaître, d'autres moyens et une autre méthode que l'invasion militaire directe comme en Irak ou le coup d'Etat – avorté – contre le président vénézuélien élu Hugo Chavez, en 2003.
La main de la CIA
Les événements s'accélèrent donc dans certains pays arabes et se précipitent même. Depuis la chute des régimes de Ben Ali et de Moubarak, l'impression qui se dégage aujourd'hui de cette «contagion démocratique» aux allures d'une véritable «pandémie» qui frappe aux portes de tout le monde arabe, est qu'il existe un lot bien déterminé de régimes autoritaires qui vit une situation de sursis. Un sursis qui s'évalue en mois sinon en semaines ou en jours - Ben Ali a tenu quelques semaines et Moubarak à peine dix huit jours - au regard de la puissance que prennent les révoltes populaires «spontanées».
Un mouvement populaire bien réglé, trop bien programmé même, dans le temps et dans l'espace, avec des slogans qui ignorent les particularités des régimes et des hommes politiques qui sont à leur tête. La presse occidental est là pour chauffer les tambours de guerre. Un beau travail d'expert ! Trop bien synchronisé pour être l'œuvre de la rue arabe. Un beau travail d'expert ! Une cuisine où la CIA a sans doute mis la main à la pâte.
Le doute s'installe
Le doute commence à s'installer sérieusement quant au caractère «spontané» de ces révoltes qui sont apparues à Sidi Bouzid avant de se propager à toute la Tunisie, de se prolonger en Egypte et de se multiplier en Jordanie, au Yémen, en Algérie, et à ce rythme, bientôt dans la plupart des pays arabes et musulmans. Par la «plupart des régimes», il faut entendre toutes les dictatures arabes, principalement les monarchies du Maghreb et du Golfe qui ne sont pas concernées par ce vent de «révolte populaire».
Après le Yémen, où Abdallah Salah a sorti ses tribus et ses partisans pour «mater» une révolte populaire à Sanaa qui n'arrive pas à prendre la dimension égypto-tunisienne, c'était, lundi dernier, le tour de l'Iran et de Bahreïn. Le premier de longue date dans l'œil du cyclone américain est déjà un familier des insurrections populaires dont la plus célèbre avait conduit à la chute du régime impérial du shah Pahlavi.
C'est le noyau dur de l'«axe du mal» - dont a fait partie un autre pays musulman, la Syrie, sous l'ère George Bush - qui donne des insomnies aux puissances occidentales traumatisées par la poursuite de son programme nucléaire et de sa menace de «rayer Israël» de la carte. Le second est le parent pauvre des monarchies pétrolières de la région, et les Occidentaux ne se feront, le moment venu,
aucun scrupule à s'en débarrasser, comme ils l'ont fait avec les dictatures de Ben Ali et de Moubarak. Bahreïn est l'exception qui confirme la règle de l'immunisation des pays frères et voisins, autrement plus prospères en hydrocarbures, contre le virus démocratique et qui peuvent servir.


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