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Grand écart «diplomatique» ou écart de langage ?
Déclarations du ministre français des Affaires étrangères
Publié dans Le Temps d'Algérie le 20 - 04 - 2011

La ministre espagnole des Affaires étrangères, Trinidad Jimenez, a eu au moins le souci de la formule diplomatique quand elle conseille à des monarchies comme la Jordanie et le Maroc de «s´inspirer du modèle de démocratie parlementaire» de son pays. Pas son homologue Alain Juppé qui a donné des conseils crus sur la manière dont l´Algérie devrait conduire les réformes politiques annoncées vendredi dernier par le président Abdelaziz Bouteflika.
Cette «sortie» du ministre français des Affaires étrangères qui effectue son premier déplacement au Maghreb, avec comme première escale Tunis, relève du vieux réflexe de la diplomatie française en Afrique qui se reconnaît le droit d´ancienne puissance coloniale d´avoir pignon sur rue.
Son mot à dire sur la nature des systèmes politiques en place qu´elle veut, aujourd´hui, «profondément démocratiques» après les avoir voulus jusque-là «farouchement totalitaires».
Pour consolider les dictatures amies les plus féroces de Mobutu au Zaïre, de Omar Bongo au Gabon et de l´Empereur Jean-Bedel Bokassa 1er de la République Centrafircaine, «fils» du général De Gaulle, «ami» de Giscard d´Estaing et «cousin» de Jacques Chirac, la France a prévu des bases militaires.
Pour sauver le régime fantoche qu´elle a placé au Rwanda, en 2005, elle n´a pas hésité à intervenir militairement. Elle vient de remettre ça en Côte d´Ivoire, pays de Houphouët-Boigny où l´armée française, plus que jamais chez elle, a délogé de son palais Laurent Gbagbo pour y installer Alassane Ouattara. On sera fixé plus tard sur ce choix qui est loin de répondre au respect des urnes.
C´est toutefois l´intervention militaire française en Libye «au nom des droits de l´homme», avec le soutien de la rébellion et la bénédiction de la Ligue arabe, qui expliquerait le «grand écart» diplomatique, disons l´écart de langage, commis par le chef de la diplomatie française.
M. Juppé s´est trompé ou de pays ou d´époque. On trouve de tout en Afrique. Des Etats jaloux de leur indépendance mais aussi des satellites. Les Algériens – c´est leur moindre défaut – sont particulièrement chatouilleux sur un double principe qui n´a pas la même signification partout : leur indépendance et la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays.
Bouteflika croit pourtant l´avoir rappelé indirectement dans son dernier discours aux membres du Conseil national de la rébellion libyenne (CNT) établi et, indirectement aussi, à la France dont le drapeau est hissé plus haut que l´emblème des insurgés, à Benghazi.
On saura aussi plus tard qui a inspiré cette scabreuse histoire de mercenaires algériens, histoire bien sûr de forcer le gouvernement algérien à se positionner dans un camp ou un autre, et quels sont les services étrangers qui préparent le terrain à Al Qaïda en Libye.
Aux frontières Est de l´Algérie. Peut-être ces mêmes services qui ont fermé les yeux au passage d´un lot de missiles libyens au Mali, via le Tchad et le Niger.
Maintenant que les réformes envisagées par l´Algérie vont «dans le bon sens», comme le constate M. Juppé, ou dans le sens inverse, les Algériens choisiront.
On voit mal en quoi ça pourrait donner des insomnies à la France. Dictature ou pas, démocratie ou pas, dans les deux cas de figure l´Algérie ne sera jamais un satellite de la France. Il y a un consensus la-dessus en Algérie où l´on ne croit pas trop aux bons sentiments de l´ancienne puissance dont on attend, en revanche, qu´elle s´excuse pour ses crimes barbares commis entre le 8 mai 1945 et le 19 mars 1962, un peu comme l´a fait l´Allemagne pour soulager sa conscience du génocide nazi.
Cette culture démocratique, le système Sarkozy en est bien incapable. Le gouvernement de la plus ancienne démocratie au monde n´entend pas désavouer le système colonial le plus agressif de l´histoire dont il vante même la «mission civilisatrice» et les «valeurs» dont s´inspirent bien des comportements de société et des lois dans la France de Sarkozy. Dans ces conditions, Paris peut toujours rêver d´un «Traité d´amitié» avec l´Algérie pour tourner définitivement la page de la honte de son histoire.
Apparemment, on ne donne pas le même sens à l´amitié ici et là-bas. Pas davantage le même sens aux droits de l´homme quand derrière les secours humanitaires aux populations il y a les gisements de pétrole à bon marché. En Algérie, avec un système démocratique ou non, avec ou sans les «novembristes»,
expression ô combien chère à Bernard Henri Levy et à Bernard Kouchner, autre locataire du Quai d´Orsay et donneur de leçons en matière de droits de l´homme, lui qui a négocié à Bamako avec Al Qaïda au Sahel, il y aura toujours l´Algérie. Ce n´est pays un projet politique. La passion des Algériens.


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