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L'Otan maintient ses raids sur Tripoli, les pro-Kadhafi à l'assaut de Misrata La Chine appelle les parties en conflit en Libye à observer une trêve immédiate
Les forces pro-Kadhafi ont à nouveau déployé hier leurs tanks aux portes de Misrata et recommencé à bombarder cette ville portuaire du nord du pays. Des rumeurs ont continué de circuler sur la possibilité que les hommes fidèles au colonel Kadhafi utilisent des armes chimiques contre les rebelles. «Nous avons entendu comme tout le monde que les soldats distribuaient des masques à gaz» à Zlitan, ville proche de Misrata assiégée depuis près de deux mois, ont précisé des témoins. Les rebelles ont demandé au Conseil national de transition, basé à Benghazi, de fournir une cargaison de masques. Ce qui est certain, les forces loyalistes ont essayé de s'introduire dans la ville de Misrata, hier matin. «Les tanks de Kadhafi tentent d'entrer dans la ville par Al Ghiran», avait alors expliqué une source rebelle. Les pro-Kadhafi sont en effet entrés dans la ville par l'un de ses faubourgs, situé près de l'aéroport. Selon la rébellion, le bâtiment aurait permis aux pro-Kadhafi de cacher «quatre ou cinq chars». Les explosions ont commencé à retentir dès l'aube, aux environs de 6 heures. Si les rebelles ont essayé de défendre leur bastion à l'aide de mitrailleuses lourdes, le bilan des victimes s'est toutefois alourdi. «Nous avons recensé six morts et plusieurs dizaines de blessés», a déclaré une source médicale. Malgré ces premières informations, le bilan ne précise pas combien de civils et de combattants figurent parmi les personnes tuées. S'agissant de l'intervention aérienne de la coalition internationale, l'Otan a bombardé dans la nuit de dimanche à lundi des positions des forces libyennes près de Zentane, détruisant au moins 10 chars et véhicules, a déclaré un porte-parole de l'insurrection. «L'Otan a frappé la nuit dernière dans les faubourgs est de la ville. Nous avons recensé 12 missiles. Au total, 10 à 12 chars et véhicules ont été détruitse, a dit un porte-parole de l'opposition. Dans la capitale libyenne, l'Otan a également maintenu ses frappes. Au cours de la même nuit, trois explosions ont retenti à l'est de Tripoli. La veille, le porte-parole du gouvernement libyen avait annoncé que l'un des fils de Kadhafi, Seïf Al Arab, et trois de ses petits-enfants, avaient été tués par un raid de l'OTAN. Il a dénoncé une «opération visant à assassiner directement le dirigeant de ce pays.» A ce propos, la Chine a déclaré avoir «pris note» de la mort de l'un des fils du colonel Mouammar Kadhafi dans des frappes aériennes de l'Otan et a de nouveau appelé à un cessez-le-feu en Libye. «La Chine s'est de tout temps opposée aux actions qui outrepassent l'autorisation du Conseil de sécurité de l'ONU et nous espérons que toutes les parties pourront cesser le feu immédiatement et résoudre la crise (...) par le dialogue et la négociation», a dit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mme Jiang Yu. En représailles au décès de Seïf Al Arab, les ambassades britannique et italienne à Tripoli ont été vandalisées. Le gouvernement libyen a exprimé ses regrets concernant ces attaques menées par des Libyens en colère. Le vice-ministre des Affaires étrangères Khaled Kaim a indiqué que des Libyens, furieux suite à la mort d'un des fils de Mouammar Kadhafi dans une frappe aérienne de l'OTAN, avaient saccagé et incendié les ambassades du Royaume-Uni et d'Italie ainsi que les locaux des services consulaires des Etats-Unis. Les bureaux de l'ONU ont également été pris pour cible, a ajouté M. Kaim, qui a aussi annoncé que la Libye se chargerait de faire expertiser les dégâts et de réparer les bâtiments. Les Etats-Unis ont condamné ces attaques avec la plus grande fermeté, tout comme l'a fait l'Italie, qui a en outre accusé la Libye de ne pas avoir pris de mesures pour protéger les missions étrangères. De son côté, le Royaume-Uni a annoncé l'expulsion de l'ambassadeur de Libye à Londres. Quant à l'ONU, elle a réagi en retirant son personnel international de Tripoli. Toujours sur le plan politique, l'allié-clé du gouvernement Berlusconi, le parti d'extrême-droite Ligue du Nord, a exigé le vote d'une motion parlementaire fixant une date limite pour la participation de l'Italie aux raids aériens en Libye. Des conditions météo plus favorables ont permis l'arrivée sur l'île italienne de Lampedusa d'un bateau de près de 300 réfugiés africains fuyant la Libye venus s'ajouter à 461 autres, portant à plus de 3000 le nombre de migrants depuis vendredi. Le ministre de l'Intérieur italien, Roberto Maroni, a dit craindre un exode massif depuis les côtes libyennes. «Si on continue comme ça, ma prévision de 50 000 arrivées pourrait malheureusement se réaliser», a déclaré M. Maroni.