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La République des affaires
La France de Sarkozy
Publié dans Le Temps d'Algérie le 01 - 10 - 2011

Le pouvoir français, à sa tête le président Nicolas Sarkozy, est sérieusement secoué par l'affaire dite Karachi, qualifiée de scandale d'Etat, et dont les récentes fracassantes révélations risquent non seulement d'ébranler l'actuel chef de l'Etat français mais aussi toute la droite, déjà malmenée par la défaite aux dernières élections sénatoriales.
Conscient de la gravité de la situation sur son avenir politique, Sarkozy tente de se défendre pour éviter l'effondrement de son «empire» bien avant le rendez-vous de la présidentielle de 2012. Aussi, il s'est senti dans l'obligation de réagir via un communiqué dans lequel il dénonce une «calomnie et une manipulation politicienne». Mais comment peut-il s'en sortir et réussir quand justement des éléments de son équipe, qui lui sont les plus proches, sont éclaboussés par cette affaire de corruption ?
Au mois de septembre 1994, la France signe la vente de trois sous-marins au Pakistan. Deux mois plus tard, le contrat Sawari II également conclu par le gouvernement Balladur prévoit la vente de trois frégates à l'Arabie saoudite. Pour remporter les appels d'offres,
la Direction des commissions navales et le ministre de la Défense François Léotard commissionnent plusieurs intermédiaires dont l'homme d'affaires libanais Ziad Takieddine. La justice le soupçonne aujourd'hui d'avoir perçu des rétrocomissions, à savoir un pourcentage du contrat destiné à être reversé après la transaction.

Des proches de Sarkozy mis en examen
Neuf ans après un terrible attentat dans la ville pakistanaise de Karachi qui a provoqué la mort de quatorze personnes dont onze étaient des employés à la Direction des constructions navales (DCN, la piste d'une vengeance sur fond de financement occulte se précise. Plusieurs proches de Sarkozy sont aujourd'hui mis en examen pour pots-de-vin, vente d'armes et attentat.
Le président français multiplie ses sorties à l'étranger, en Libye d'abord où le conflit sanglant semble tourner en faveur des forces du Conseil national de transition et contre son ancien ami Kadhafi. Puis au Maroc, la semaine dernière, pour inaugurer, au côté du roi, le lancement d'une rame de TGV. Il a aussi menacé la Syrie dans l'espoir d'impressionner la galerie à son écoute.
Mais cela semble insuffisant, et c'est toute la droite au pouvoir qui risque de laisser des plumes, à l'issue d'une affaire qui remonte en surface à la vitesse d'une marée haute, qui engloutit tout imprudent. Ce dernier pourrait être Sakozy pour lequel, en plus d'être un proche des mis en cause directement dans cette affaire, il est reproché d'avoir validé la création d'une société offshore.
Les rétrocomissions perçues après la vente de ses contrats d'armement auraient transité via une société-écran luxembourgeoise appelée Heine. Selon une enquête de la police, Sarkozy, alors ministre du Budget, aurait autorisé la création et la gestion comptable de cette société offshore.
Sarkozy a également occupé la fonction de porte-parole lors de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995 et la justice soupçonne que cette campagne aurait été financée grâce à l'argent de ces rétrocommissions.
En avril 2010, le journal Libération avait révélé que dix millions de francs avaient atterri sur le compte de la campagne d'Edouard Balladur le 26 avril 1995, dont plus de la moitié en coupures de 500 francs. La justice soupçonne que l'arrêt du versement de ces commissions aux intermédiaires libanais pourrait être à l'origine de l'attentat.
Takieddine, «l'ami encombrant» de la droite
Suspecté d'avoir joué les porteurs de valise d'Edouard Balladur, l'homme d'affaires libanais Ziad Takieddine a été mis en examen le 14 septembre dernier pour «complicité et recel d'abus de bien sociaux». Impliqué dans de nombreuses affaires, Takieddine est «l'ami encombrant de la droite».
La sortie de son silence de l'intermédiaire, qui affirmait à un journal que chacune de ses interventions «correspondait à une mission officielle» en précisant être allé en Libye et en Syrie sur «demande expresse» de Nicolas Sarkozy et Claude Guéant, est loin de régler les choses ou de faciliter la mission du chef de l'Etat. Tout en démentant avoir pris part à tout financement occulte de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995 via des rétro-commissions sur des contrats d'armement,
il a pr»cisé qu'il est allé «voir Kadhafi en Libye ou Assad en Syrie uniquement sur autorisation et demande expresse du président de la République, relayé par Claude Guéant», alors secrétaire général de l'Elysée. «Tous mes actes depuis 1993, tous mes agissements avec la France ont toujours été dans l'intérêt de l'Etat. Je n'ai rien fait sans autorisation complète des décisionnaires», insiste Takieddine. Plus audacieux, ce dernier n'a pas hésité à tirer sur l'entourage de Sarkozy.
«Je pense que Nicolas Sarkozy est entouré de gens qui peuvent lui nuire». D'autres proches de l'actuel chef de l'Etat ont été également impliqués par une audition. En effet et selon le Nouvel Observateur, la princesse Hélène de Yougoslavie, ex-femme de Thierry Gaubert, un ami de trente ans de Sarkozy, aurait révélé que son mari s'est rendu plusieurs fois en Suisse entre 1994 et 1995.
Des déplacements effectués en compagnie de Ziad Takieddine mais également du directeur de cabinet d'Edouard Balladur, Nicolas Bazire, qui auraient permis de ramener de «volumineuses valises de billets de banque». Cette affaire qui a permis à un intermédiaire étranger de s'enrichir en amassant une fortune de 100 millions d'euros sans payer d'impôts, dévoile, selon la presse française «la réalité du système de pouvoir de Sarkozy».
Les documents de l'enquête démontrent aussi la réalité d'un clan politique, d'un petit groupe d'hommes autour de Sarkozy. Dans cette famille figure Dominique Desseigne, le patron du Fouquet's, dont épouse est celle qui a été la première épouse de Thierry Gaubert, homme clé
des Hauts-de-Seine, Brice Hortefeux, l'ami de toujours, l'actuel chef de l'UMP Jean-François Copé, Claude Guéant, et au milieu des invitants, Takieddine, acteur central. Cette affaire fait dire à certains que la présidence française actuelle est «orwellienne : elle dit une chose et fait son contraire.»
«Une vraie dégradation démocratique»
Pour certains, cette affaire dévoile et illustre surtout «une vraie dégradation démocratique», comme quoi la canne est tordue par le haut.
Des hommes de médias de l'hexagone poussent plus loin l'analyse en tirant la sonnette d'alarme et en poussant le bouchon encore plus haut pour dénoncer les limites de la démocratie française. «Sarkozy n'est pas venu de nulle part, il ne suffira pas de le remplacer, il nous faut une nouvelle dynamique qui refonde notre démocratie», a estimé Edwy Plenel, le fondateur du site mediapart.


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