Les walis de Tizi-Ouzou, de Bouira et de Boumerdès ont appelé dimanche à Tizi-Ouzou à l'élaboration de programmes de développement spécifiques aux régions montagneuses, qui doivent être considérées et classées comme ''zones à promouvoir''. Intervenant lors d'une rencontre de concertation sur le développement local organisée par le Conseil national économique et social (CNES), les trois walis ont souligné la nécessité d'améliorer les conditions de vie des populations établies dans les régions montagneuses et qui ont souffert, pendant plus d'une décennie, des affres du terrorisme. Le wali de Boumerdès a affirmé que le développement des régions enclavées et montagneuses exige ''une attention particulière des pouvoirs publics qui doivent leur consacrer des programmes d'investissement adéquats''. Ces programmes de développement spécifiques devraient être axés notamment sur ''la poursuite des efforts pour la promotion du logement rural et le développement de l'agriculture et de l'élevage'' pour permettre un retour massif des populations de ces régions montagneuses et enclavées, a-t-il estimé. Soulignant la vocation notamment touristique de la wilaya de Boumerdès, il a recommandé l'encouragement de l'investissement privé et la facilitation à l'accès du foncier dans le but de développer le secteur du tourisme dans la région. De son côté, le wali de Tizi-Ouzou a estimé que la relance de l'activité économique dans sa wilaya nécessitait notamment ''une restauration de l'autorité de l'Etat pour regagner la confiance des investisseurs potentiels et un rétablissement des passerelles entre les pouvoirs publics et les opérateurs privés pour les impliquer dans la relance économique''. Le développement local passe également, a-t-il dit, par l'amélioration des performances de l'administration en matière d'orientation et de traitement des dossiers relatifs aux investissements ainsi que l'assainissement et la réhabilitation des zones industrielles et d'activités existantes, et la création de nouvelles en conformité avec les vocations de la wilaya. Pour lui la wilaya de Tizi-Ouzou enregistre un ''faible niveau de développement'', malgré les différents programmes d'investissements publics, et nécessite dès lors un désenclavement par l'ouverture de nouveaux axes routiers, le renforcement du réseau ferroviaire, le développement des télécommunications et la relance du secteur industriel public et privé. Le wali de Bouira a insisté, pour sa part, sur la nécessité de décentraliser la gestion et l'élargissement des prérogatives des walis et des élus locaux pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle d'acteurs dans le développement local. Il a plaidé pour une prise en charge plus accentuée des problèmes et préoccupations des jeunes en matière de logements et d'emplois et la poursuite des efforts engagés dans ce sens par les pouvoirs publics. Intervenant à l'ouverture des travaux, le président du CNES, M. Mohamed Seghir Babès, a affirmé devant les chefs de l'exécutif de ces wilayas que les rencontres de concertation sur le développement local qu'organise le CNES, constituaient un espace de débat "à ciel ouvert". Il a ainsi appelé les trois walis à favoriser la participation à la rencontre du CNES de "tous les citoyens qui désirent exprimer des avis ou faire des propositions susceptibles de contribuer à l'amélioration de leurs conditions socioéconomiques". "La rencontre de concertation qui regroupera le 31 octobre à Tizi-Ouzou la société civile des wilayas de Tizi-Ouzou, Bouira et Boumerdès doit être ouverte à tous. Je veux d'abord rencontrer ceux qui portent des banderoles dans la rue pour écouter leurs préoccupations et attentes", a-t-il précisé, ajoutant que ces rencontres (du CNES, NDLR) doivent être des "espaces de concertation à ciel ouvert".
