Hier, les enseignants du lycée de Dar El-beida ont débrayé après l'agression d'une de leurs collègues par un élève redoublant de la classe terminale. Contacté, le coordinateur de wilaya du Conseil des lycées d'Alger s'est dit atterré après la répétition des actes d'agression commis contre des enseignants pendant l'exercice de leurs fonctions. «Nous avons attiré l'attention de la direction de l'éducation sur les nombreux problèmes que vivent les enseignants dans les lycées, mais cette dernière tarde à trouver des solutions. Il y a quelques jours, un enseignant a été agressé par un élève et aujourd'hui, c'est au tour d'une enseignante de subir le même affront», dira-t-il, avant de préciser que son organisation syndicale, qui vient de mettre sur pied une cellule de crise, reste mobilisée pour réhabiliter l'enseignant et l'enseignement. L'élève auteur de l'agression serait nouveau dans ce lycée. Né en 1991, il aurait été autorisé à redoubler la classe de terminale avec un changement de lycée. «C'est un élève qui s'est déjà illustré par un comportement provocateur à l'égard de ses enseignants. La direction du lycée a répondu à une instruction de la direction de l'éducation qui avait enjoint aux responsables des établissements du cycle secondaire de reprendre les élèves recalés à l'examen du baccalauréat. Certes, pour certains, accorder cette faveur est une obligation, mais pour des élèves âgés ou ayant de très faibles notes, cela n'est pas normal. Nous sommes d'accord pour accorder plusieurs chances à un élève de passer son examen en étant scolarisé, mais cela ne doit pas se faire au détriment de la dignité de l'enseignant», affirme notre interlocuteur qui soutient que son organisation syndicale étudie la possibilité d'organiser une journée de protestation pour marquer sa désapprobation de tels actes et surtout sa détermination à défendre les enseignants. Pour sa part, M. Bachir Hakem, porte-parole du CLA, a indiqué que le conseil de wilaya se réunira incessamment pour débattre de la situation qui prévaut dans certains établissements et qui est caractérisée par l'exacerbation des actes violents contre les enseignants dans leur établissement.