Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière est sorti hier de son mutisme pour répondre aux instructions du Premier ministre Ahmed Ouyahia, qui l'avait sommé d'assainir son secteur suite à «sa mauvaise gestion» du dossier médicament. «Je suis le premier et seul responsable du secteur», a répondu hier Djamel Ould Abbas, qui s'exprimait en marge de la visite qu'il a effectuée dans la wilaya de Laghouat, même s'il affirme n'avoir aucun différend avec le Premier ministre, car chacun a ses «propres obligations». «C'est le président de la République qui a nommé Ahmed Ouyahia et ce dernier m'a à mon tour nommé», a-t-il précisé. «J'ai touché des intérêts sensibles», poursuit encore Ould Abbas, qui maintient ainsi son accusation contre «les lobbies du médicament», qu'il accuse de «surfacturation». Il affirmera que les services de son département avaient découvert une surfacturation sur 38 médicaments et une majoration de l'ordre de 94 millions de dollars par rapport au prix appliqué sur le terrain». Invité à donner «les noms» de ceux qu'il accuse de constituer le lobby du médicament, le ministre de la santé dira qu'il n'est ni policier ni gendarme. Affirmant avoir toujours assumé ses responsabilités, Ould Abbas dira à partir d'Aflou (Laghouat) qu'il était confronté à deux choix. «J'étais devant deux choix, à savoir le silence et l'affrontement. J'ai choisi la deuxième option», a-t-il asséné. Et de réaffirmer : «J'assume mes responsabilités». Ould Abbas expliquera par ailleurs que le dossier est actuellement entre les mains du ministère de la Justice et des Douanes. Il révèlera enfin que le projet de loi sanitaire est «fin prêt» et sera présenté à l'APN «au cours du premier semestre de 2012».
