Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a estimé hier qu'une éventuelle attaque contre l'Iran serait une catastrophe avec les plus graves conséquences, qui pourrait notamment enflammer les tensions entre chiites et sunnites. Concernant les chances que cette catastrophe se produise, il faudrait interroger ceux qui mentionnent constamment cette option, a déclaré M. Lavrov lors d'une conférence de presse, mettant en garde contre les plus graves conséquences qui résulteraient d'une telle attaque. Je n'ai aucun doute sur le fait que cela ne ferait qu'ajouter de l'huile sur le feu au conflit qui couve toujours entre sunnites et chiites. Et je ne sais pas où s'arrêteraient les réactions en chaîne, a-t-il ajouté, évoquant notamment une importante crise de réfugiés dans la région. Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a affirmé hier à la radio militaire israélienne qu'une éventuelle décision d'attaquer l'Iran était très lointaine. Le Wall Street Journal a, de son côté, rapporté vendredi que le gouvernement américain s'inquiétait de la préparation par Israël d'une action militaire contre l'Iran et avait mis en place un plan d'urgence pour préserver ses établissements dans la région. M. Lavrov a, par ailleurs, estimé que les nouvelles sanctions prévues par l'Occident contre l'Iran avaient pour but d'asphyxier l'économie de la République islamique et probablement de susciter le mécontentement de la population. M. Lavrov a également estimé que l'Europe et les Etats-Unis imposaient des sanctions à la République islamique dans le but de faire échouer de nouveaux pourparlers internationaux sur le programme nucléaire iranien, soupçonné par les Occidentaux d'avoir des objectifs militaires, ce que Téhéran nie. L'Iran attend maintenant une délégation (de l'AIEA) pour aborder les problèmes sérieux. Ainsi, les sanctions de l'Union européenne peuvent difficilement améliorer l'atmosphère ou faire en sorte que les discussions soient productives, a déclaré le ministre russe. Le prince saoudien menace Par ailleurs, les pays du Golfe n'hésiteront pas à «recourir à toutes les options» face à l'Iran, a affirmé le prince saoudien Turki al-Fayçal, accusant Téhéran de vouloir entraîner la région dans «une aventure aux conséquences incalculables». «Toute atteinte à nos intérêts et à notre sécurité nous obligerait à recourir à toutes les options pour nous défendre», a déclaré ce prince du premier cercle du pouvoir qui a notamment dirigé les renseignements saoudiens, dont les propos étaient rapportés hier par la chaîne saoudienne Al-Arabiya.