Les travailleurs de la Cotonnière de Tizi Ouzou (CTO), ex-Cotitex de Draâ Ben Khedda, 10 km à l'ouest de la ville des Genêts, ont entamé, hier, une grève pour dénoncer la nouvelle grille des salaires élaborée par la direction en charge des entreprises du textile. Selon une source proche, les ouvriers de la CTO se disent «lésés par la grille en question», puisqu'ils n'ont pas bénéficié des augmentations espérées et revendiquées depuis plus d'une année. Les travailleurs, qui attendaient avec impatience cette grille, ont finalement été déçus. Le salaire de base du simple ouvrier est limité à 14 000 DA, nous dira notre source. Un grand fossé sépare ce dernier et les responsables, tels que les chefs de section qui ont vu leurs salaires de base atteindre 26 000 DA, les chefs de service qui toucheront des salaires au-delà de la barre des 28 000 DA, ou encore les chefs de département, dont le salaire de base a été fixé à 30 000 DA. C'est ce fossé que les ouvriers dénoncent. Certains travailleurs n'hésiteront pas à tirer sur les syndicalistes qui «auraient négocié leurs intérêts au détriment du simple ouvrier». Certains membres de la section syndicale de l'ex-Cotitex ont pris position en faveur des travailleurs leur exprimant leur soutien. Une pétition a été lancée, hier, en vue de revendiquer une autre revalorisation salariale. Quant au syndicat d'entreprise, la base réclame son renouvellement pur et simple. La Cotonnière de Tizi-Ouzou comprend quelque 800 ouvriers, selon la même source. A rappeler que le gouvernement avait décidé, l'an dernier, de transformer les entreprises publiques économiques du textile en deux grandes entreprises. La CTO dépendra, au même titre que 6 autres unités, de l'entreprise publique économique par actions, dont le capital est détenu à 60 % par l'entreprise des chaussures et d'habillement relevant du ministère de la Défense, et à 40 % par la Société de gestion des participations des industries de transformation. Cette entreprise produira les tenues des établissements militaires et autres corps constitués, est-il prévu. «Ce n'est pas normal qu'entre les trois premiers postes de responsabilité, il y a une différence de 2000 DA, alors qu'entre nous, les ouvriers, et le chef de section il existe un fossé de 12 000 DA», dénonce un ouvrier. Pour lui, «les pouvoir publics n'ont pas pris en considération nos efforts». Actuellement, le salaire le plus bas y compris les indemnités, à la CTO, est de l'ordre de 18 500 DA. La nouvelle grille de salaire, qui devait être signée au plu tard aujourd'hui, selon nos sources, est fortement contestée à Tizi Ouzou. Mais, cela n'est pas le cas pour les six autres unités de production regroupées dans le même groupe. La raison se trouve, indique-t-on, dans le fait qu'ailleurs d'autres postes entre celui de chef de section et le simple ouvrier existent, tels que le chef d'équipe ou le contremaître. Les travailleurs ne comptent pas se contenter de la seule journée de grève d'hier. Bien au contraire, ils comptent inscrire leur mouvement dans la durée jusqu'à satisfaction de leur revendication relative aux revalorisations salariales avec plus de considération. La grève pourrait se poursuivre aujourd'hui.