Les tribunaux d'Oran, qui étaient épargnés par le mouvement de grève déclenché par les greffiers, ont été paralysés hier. En effet, le siège de la Cour était quasiment vide hier et les procès programmés ont été renvoyés à une date ultérieure. Pire, le siège du tribunal de Yaghmoracen était même fermé à clé, a-t-on constaté sur les lieux. C'est à partir de ce tribunal que s'est durci le mouvement depuis jeudi dernier. Les greffiers ont durci le ton après un incident survenu dans ce tribunal. Selon des sources proches de ce corps, un incident aurait opposé mercredi dernier une greffière au procureur de la République près ce tribunal. Enceinte, cette greffière aurait fait une fausse couche, ce qui a suscité la colère de ses collègues. Dans une déclaration à la presse, le procureur général a nié cet incident, tout en rejetant tout lien entre l'incident survenu entre la greffière et le procureur de la République et la fausse couche. «Ils sont ressortis du bureau souriants et rien ne s'était passé entre eux. Si fausse couche il y a, elle est survenue après son départ du tribunal. C'est un argument qui ne tient pas la route», a-t-il affirmé. Hier, un tour dans les différents tribunaux nous a permis de constater que l'activité y était au ralenti. Des greffiers que nous avons rencontrés ont affirmé qu'ils ont surmonté les pressions pour se mobiliser et suivre en masse le mot d'ordre de grève lancé par leur organisation syndicale. «Nous sommes décidés à ne pas reculer cette fois. Nous allons observer scrupuleusement la grève. Nous avons prévu un service minimum pour ne pas pénaliser les citoyens et les justiciables», affirment-ils. Toutefois, au niveau des tribunaux, les guichets étaient vides et les citoyens invités à revenir plus tard.