S'il est un club dont le devenir tourne au burlesque, c'est bien le Mouloudia d'Alger. L'épisode de «Loungar oui, Loungar non» a consisté en un gros morceau qui a énormément servi les intérêts de la presse qui y a trouvé matière à occuper ses espaces et à entretenir l'attention de ses lecteurs. Aux dernières nouvelles, l'homme d'affaires qui venait d'Europe a rangé ses bagages, renfloué sa déception et regagné ses pénates. Il a appris à ses dépens qu'il ne fait pas bon de se frotter au Mouloudia d'Alger dont on peut croire que même l'homme le plus puissant et le plus riche du monde ne pourra l'acquérir tant que ses dirigeants actuels seront en poste. Dans une déclaration faite à la Radio nationale, le président de la direction nationale du contrôle de gestion des clubs de football (DNCG), Mohamed Mechrara, a fait une révélation de poids, à savoir qu'au jour d'aujourd'hui, il ne se trouve pas une seul de nos clubs à avoir la licence professionnelle qui permet d'être inscrit et participer aux compétitions internationales. Que nos clubs continuent de la sorte et au jour J lorsqu'ils s'apercevront qu'ils sont interdits de participation aux compétitions en question, ils iront pleurer auprès de la FAF pour qu'elle daigne faire quelque chose en leur faveur. Mais qu'ils ne se leurrent pas, la FAF n'est qu'une association affiliée à la Fifa et à la CAF parmi des dizaines d'autres. Elle n'a pas le pouvoir de demander des dérogations lesquelles d'ailleurs ne seront jamais délivrées. Mechrara a reconnu, cependant, que l'USM Alger était sur la bonne voie étant le seul club à répondre à la plus grosse partie du cahier des charges du professionnalisme. Pour revenir au Mouloudia, il semblerait qu'il y a bien une SSPA dont on serait bien curieux de connaître le montant, son capital social ainsi que ses actionnaires. Ce que l'on remarque, à travers ce que rapporte la presse, c'est qu'il y aurait un conseil d'administration de la SSPA que préside Bouhraoua. Dans la normalité des choses, c'est ce dernier qui doit être le vrai patron de la SSPA, en tout cas, celui qui doit s'exprimer sur tout ce qui touche à son devenir. Or, ce n'est pas du tout à ce scénario qu'on assiste. Les commentaires dans les journaux font apparaître que s'il y a un patron à la SSPA c'est Omar Ghrib qui, dans les textes, n'est que coordinateur de la section football. En fait, un titre qu'il avait du temps où cette section était rattachée au club sportif amateur. A partir du moment où cette section s'est transformée en SSPA, elle sort de la mainmise du club amateur et le coordinateur de la section est un poste qui ne devrait plus exister. Mais au Mouloudia on aime bien faire durer les choses. Du moins, on fait tout pour rester accroché au navire qui se transforme en galère qui vogue, vogue, vogue… Tout compte fait, ce Mouloudia là sort-il de l'ordinaire pour que le blocage de potentiels investisseurs se produise devant un monde qui se complaît dans son mutisme et son inaction ? Combien de Louadah, Loungar doivent défiler pour espérer les voir décrocher la timbale ? Le club algérois est-il une association à part pour ne pas se plier aux instructions des autorités aussi bien politiques que du football invitant les responsables des SSPA à ouvrir le capital en vue de laisser d'autres investisseurs entrer dans le jeu ? Est-il écrit quelque part que ce club est voué au bricolage que même les amateurs rebutent ? Il est dommage que le MJS et la FAF restent de marbre devant le scénario qui se trame dans ce club qui n'est pas n'importe lequel, lui qui se trouve être le plus populaire du pays. L'exemple devait venir de lui. Il se donne, au contraire, en spectacle au grand dam de tous ceux qui se sentent proches de lui et qui doivent se dire que leur Mouloudia historique n'est plus qu'un vague souvenir, une association qui est devenue la farce de mauvais goût du football algérien.
